Chapitre 9. : Le petit nouveau

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On est interrompu au milieu de notre conversation mouvementée par des gémissements de douleur. Ils proviennent du petit garçon toujours allongé au même endroit à même le sable.

Thomas va s'accroupir près de lui et d'une main lui touche le front tout en lui prenant la main de l'autre. Il fait ces gestes d'une manière presque paternel.

Quand à moi je m'agenouille de l'autre côté du jeune garçon, du côté de son épaule et de sa main brûlé. Je défais délicatement le sorte de bandage fais il y a deux jours de ça maintenant.

Thomas lui soulève la tête et verse entre ses lèvres quelques gouttes d'eau pendant que je refais un bandage propre et que je lui ré-coince l'épaule en écharpe avec des brindilles solides.

Thomas reste à son chevet pendant que j'écrase en bouilli un bout de noix de coco qu'on avait laissé, dans un morceau de plastique en forme de bol et j'y rajoute de l'eau.

"Blake, il se réveil" Me lance Thomas.

J'accoure pose le "bol" sur le sable et vient poser une main délicatement sur son bras et l'autre derrière son dos lorsqu'il commence à se relever. Thomas fait de même de l'autre côté du petit garçon.

"Hey! Bonjour" dis-je très calmement d'une voix rassurante.

Les yeux de l'enfant passent de Thomas à moi avec une frénésie paniquée. Et son petit corps frêle tremble de douleur.

"Ne t'inquiète pas ça va aller maintenant, ça va aller..." Je lui dis dans un souffle en passant ma main sur son crâne.

Ses yeux clignent plusieurs fois avant de se calmer ainsi que les spasmes de son corps.

Thomas me regarde comme si il voyait la mère de ce petit en moi, ce qui m'étonne et me rend plutôt fière de moi en même temps.

Thomas me fait comprendre par un hochement de tête qu'il faut que je continu, qu'il ne veut pas le perturber et que c'est à moi de continuer. Je vois l'intérêt qu'il porte à l'enfant et la peur qu'il a de faire une gaffe à travers ses yeux.

"Je m'appel Blake et je te présente Thomas... et toi c'est quoi ton nom?"

"Jackson" Il me répond timidement en regardant autour comme si il cherchait quelque chose, ou quelqu'un.

"Tu veux boire ou manger quelque chose tu dois avoir faim" commence Thomas avec une voix qui se veut rassurante sur un ton calme.

A ces mots le ventre du petit se met à gargouiller. Il hoche la tête toujours de manière timide de haut en bas un petit sourire gêné aux lèvres en articulant :

"Oui je veux bien j'ai un peu faim"

"Tiens je vais t'aider, ne bouge pas ton bras ou ta main gauche tu risques d'avoir mal" Je lui confie en mettant le "bol" que j'avais préparé quelques minutes plus tôt devant lui.

On l'aide à manger en silence avant de lui demander s'il se souvient de quoi que se soit. Ses yeux s'embrument de larmes.

"Je me souviens qu'on était dans l'avion avec maman et que ça bougeait beaucoup, elle m'a serré très fort la main et après je me souviens plus."

Je regarde Thomas attristée, je me racle la gorge avant de lui avouer avec l'approbation de Thomas :

"Tu as raison, on était dans l'avion et il est tombé du ciel, il s'est écrasé sur cette île."
Je lui laisse un peu de temps pour digérer la nouvelle avant de continuer avec un regard désolé:

"On a cherché partout mais on a pas retrouvé ta maman.. En faite, on a pas retrouvé d'autre personnes encore en vie, je suis désolé."

Jackson est pris d'un hoquet de surprise avant de comprendre et de fondre en larme.

On reste chaqun notre tour avec lui tout le reste de la journée pendant que l'autre rassemble de quoi construire un abri et de quoi entretenir un feu.

Du fait de sa blessure à l'épaule, Jackson est prit de douleur dès qu'il bouge trop. Il n'arrive pas à se relever et souffre atrocement lorsqu'il à le dos trop redresser.

Je lui explique simplement sa blessure et lui conseil de rester immobil quelque temps. La douleur devrait partie avec le temps s'il se repose.

À la nuit tombée on mange ensemble et le petit s'endort presque immédiatement après. Je reste un peu à discuter avec Thomas, très pensifs tout les deux.

Thomas aussi à beaucoup de mal avec son bras en écharpe, il le fait souffrir je le sais, mais il se tait.

On s'endort enroulée dans nos couvertures l'un à côté de l'autre un feu crépitant à nos pieds.

 L'île Où On Oubli Où les histoires vivent. Découvrez maintenant