Cher Niall,
Je ne t'écris ni de chez moi ni de la bibliothèque, pas non plus du parc ou du jardin de mon immeuble. Tu dois sûrement te demander ; mais où alors m'écrit-elle ? J'écris depuis chez Nael. Qui est Nael ? Je ne sais pas si tu te souviens des quatre fois où nous sommes allés à la bibliothèque, il y avait une dame assez âgée qui nous regardait souvent avec un sourire aux lèvres. Tu n'arrêtais pas de lui jeter des petits regards parce qu'elle te perturbait. J'avais éclaté de rire alors que tu m'avais dis « Jette un vif coup d'œil vers la dame là-bas, c'est sûrement la bibliothécaire, mais elle nous regarde comme une putain de psychopathe, je te jure ». J'en avais ris jusqu'aux larmes mais je ne t'avais pas dis qui c'était. Et bien, cette bibliothécaire « psychopathe » comme tu disais, c'était Nael. Depuis, elle a prit une ou deux rides en plus mais elle porte toujours ce même regard sur moi ; un regard maternel et protecteur. Et non, ce n'est pas ma mère mais je la considère comme et puis, je suis un peu comme sa fille. Elle était là pour moi quand ça dégénérait dans ma vie et que je venais me réfugier dans la bibliothèque parce que c'était un endroit extrêmement calme et reposant.
Je ne t'avais jamais vraiment parlé de ma famille. Tu savais juste qu'ils n'étaient plus de ce monde et que jamais tu ne pourrais les rencontrer parce que pour le peu qui étaient encore vivants, je ne pouvais pas les voir en photo et encore moins les voir ou les entendre dans la vraie vie sans les tuer de mes propres mains ensuite. Je ne t'en avais jamais vraiment parlé parce que c'était de loin, très douloureux et puis, tu voyais bien que je n'aimais pas discuter à propos de cela alors tu me stoppais et changeais de sujet. Tu n'aimais pas me voir mal, triste ou en pleurs.
Mes parents se disputaient tout le temps lorsque j'étais jeune, de ma petite enfance jusqu'à leur mort durant mon adolescence. Enfin, adolescence, une semaine plus tard j'étais majeure. Depuis leur première dispute, j'étais mal rien qu'à l'évocation de leurs noms ou lorsque l'on me parlait de parents. J'avais encore quelques personnes avec qui je m'entendais un minimum, à mes 7 ans, mais je les ai lâchés un jour pour pouvoir me ressourcer et depuis lors, j'ai presque toujours été seule. Il y avait bien Nina, mais avec ces cheveux blonds et tous ces plans foireux, il y avait bien une chose sur laquelle ils arrivaient à s'entendre, c'était sur ma connerie et sur la façon dont j'allais être punie.
Mais ce qui faisait le plus mal, n'était pas forcément les disputes qui s'allongeaient et augmentaient en nombre au fil des jours. Le plus douloureux était que lorsqu'on avait des invités, ils faisaient semblant de s'aimer comme au premier jour et jouaient les hypocrites de premières avec leurs sourires, comme si leurs images étaient la chose la plus importante ; bien plus importante que le bien être et la santé mentale et physique de leur fille unique. C'était dur à écrire, sache-le. Je ne pensais pas que ces souvenirs d'antan, qui dataient d'avant ta rencontre seraient si douloureux à se remémorer et à écrire sur le papier et ne t'en fais pas s'il y a des gouttes et des tâches sur la feuille, ce sont juste mes lacrymales dégoulinent sur mes joues et qui atterrissent sur le papier.
Ils jouaient un rôle, remettaient leurs masques devant le monde entier alors que quand ils étaient seuls, même si lorsqu'il y avait ma présence ça faisait comme si je n'existais, ils s'engueulaient comme du pus. Tu sais, parfois, quelques assiettes se brisaient sur le sol. Puis, parfois, c'étaient des cris de détresses et de douleur qui baignaient la maison au lieu de cris de rages et de colère. C'étaient des cris parfois plaintifs aussi mais de toute façon, quand ce n'était pas de la rage ou de la colère, voire même de la haine qui sortait comme du poison de la bouche de mes parents, cela ne pouvait être que de la douleur, de la plainte ou de la détresse qui en sortaient sous les coups de l'un ou de l'autre. Oui, mes parents se battaient entre eux, même si je dois t'avouer que c'était surtout mon père qui en arrivait là parce qu'il n'avait aucun contrôle sur lui-même, qu'il était un pur sadique et sûrement un psychopathe, mais aussi parce qu'il était plus grand et plus musclé que ma mère.
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Dear Niall//n.h
Fanfiction❝Je t'écrirais tous les soirs, Niall, jusqu'à l'épuisement. Je t'écrirais tous les soirs, pour t'oublier le jour et rêver de toi la nuit.❞ ©Copyright 2015 ©CrazyWildUnicorn [Book one in Dear] Dédié à Sarah (@Niall_My_Everything) Couverture réalisée...