Chapitre 18 - Sabine

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« Don't be a fool » - Shawn Mendes


Cette soirée s'éternise. Les heures s'étirent, et je me sens plus spectatrice que participante. Mon sourire est figé, mes réponses automatiques. Comment ai-je pu me retrouver ici, parmi ces gens, alors que mon esprit est ailleurs, perdu dans le tourbillon de pensées qui m'assiègent.

Qu'est-ce que je fais là, en fait ? Je jette un coup d'œil à Pierce, toujours au centre de l'attention, son rire résonnant à travers la pièce. Il semble parfaitement à l'aise, comme si tout ce qui l'entoure gravite autour de lui. Je pourrais partir, là, tout de suite, et il ne le remarquerait probablement pas. Il est tellement absorbé par l'admiration de ses invités qu'il en oublierait mon existence. C'est peut-être mieux ainsi.

Nic, quant à lui, discute avec Betty. Je les observe de loin, son visage éclairé par un sourire qu'il lui réserve, un sourire que je connais bien, celui qu'il arbore quand il veut apaiser une situation délicate. Peut-être discute-t-il de la scène dans la cuisine. J'imagine qu'il essaie de la convaincre que tout va bien, que ce n'était qu'un malentendu. J'espère qu'elle le croit. Pour l'instant, je n'ai qu'une envie : fuir. Me retrouver seule, loin de cette atmosphère étouffante, pour comprendre ce qui m'arrive.

Je fais un pas en arrière, puis un autre, jusqu'à ce que je sois proche de la porte. J'ai prévenu Pierce, deux fois même, que je devais rentrer, mais il n'a pas écouté. Peu importe. Je prends une grande inspiration pour me donner du courage, et je me dirige vers la sortie sans un regard en arrière.

L'air frais de la nuit m'accueille avec un soulagement palpable dès que je quitte la maison. Les rues sont désertes, silencieuses, et chaque pas que je fais résonne dans la nuit comme un écho de mes pensées. La soirée a été longue, trop longue, et ma tête me fait mal. Pas seulement à cause de la blessure, bien que celle-ci semble en bonne voie de guérison, mais parce que mon esprit est épuisé, surchargé par tout ce qui s'est passé.

Quand j'arrive enfin chez Nic, le calme qui règne ici contraste avec le tumulte de la fête. Je m'empresse d'aller dans la salle de bain. Je me démaquille rapidement, l'eau froide sur mon visage apportant un semblant de réconfort. Je scrute ma blessure dans le miroir : une fine croûte s'est formée, signe que mon corps fait son travail de réparation. Cependant, mes cheveux sont dans un état pitoyable, collés tout de travers autour de la plaie. Je grimace. Pas très glamour. Mais ce soir, l'apparence est le cadet de mes soucis.

Je saute dans mon pyjama, le seul vêtement capable de m'apporter un peu de réconfort en cet instant. Je prends une aspirine pour mon mal de crâne grandissant, puis je m'apprête à rejoindre mon lit, espérant que le sommeil m'emportera loin de ces pensées troublantes.

Mais là, assis sur mon lit comme s'il avait le droit d'y être, comme si c'était normal... Nic. Encore lui. Il semble parfaitement calme, trop calme. Ce calme apparent me met immédiatement sur la défensive. Pourquoi est-il ici ? Que veut-il ? Mon cœur se serre à l'idée de la confrontation qui se profile.

— Tu es déjà là ? demandé-je, essayant de cacher mon étonnement derrière une question banale.

— Oui, répond-il simplement, sa voix dénuée de toute émotion. Et toi, tu es en retard.

En retard ? Mon cerveau fatigué met un moment à comprendre ce qu'il insinue. En retard pour quoi ? Je le regarde, perdue, incapable de saisir le sens de ses mots. Puis, soudain, ça me frappe. Il attend des explications. Sur ce qui s'est passé plus tôt. Dans la cuisine. Sur ce baiser.

— En retard ? En retard pour quoi ? répliqué-je, feignant l'ignorance.

Il secoue la tête avec un soupir, comme s'il avait affaire à une enfant obstinée.

Zac, can I have this dance? [Zac Efron]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant