Jour 1

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Je me réveillai dans une clairière lumineuse et pleine de vie. L'air était doux, les bourgeons commençaient à éclore, les lapins profitaient du retour des beaux jours. Tout semblait parfait. L'unique souci résidait dans ma présence en ce lieu qui m'était inconnu. Hier soir pourtant, je m'étais bien endormie sur mon canapé, près du feu. La panique commença à m'envahir. Quelqu'un serait donc entré chez moi uniquement pour m'envoyer ici ? Quel est ce « ici » ? Et pourquoi me laisser en vie ?

Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête, quand soudain la faim me rappela que je n'avais rien avalé depuis le midi de la veille. Mais que pourrais-je bien manger ? Je jetais un coup d'œil autour de moi. À part des lapins, que je n'aurais su comment attraper et que je n'arriverais de toute façon pas à me décider d'assassiner et quelques baies, la clairière n'apportait aucune source de nourriture. Et il me faudrait également trouver de l'eau, potable qui plus est. Tout d'abord je me mis à manger les baies, sans réfléchir à la possibilité qu'elles pourraient être un poison pour moi. Heureusement elles ne l'étaient pas. L'important maintenant était de trouver de l'eau et un truc qui pourrait me dire où je suis. Étais-je loin de chez moi ? Je regardais ce paysage qui m'entourait avec beaucoup d'attention que la première fois. Les matériaux que cette clairière pouvait m'offrir se limitaient à de l'herbe et des arbres que je ne pouvais couper vue que je n'avais pas de hache. Je fis également un autre constat qui ne me rassurait guère d'avantage. Cet endroit me faisait peur. Je ne pouvais l'expliquer mais je savais que ça ne venait pas seulement du fait qu'il m'était inconnu et que je ne savais comment retrouver quelque chose de familier. Il y avait quelque chose d'autre. Ce calme paraissait lugubre en cette journée ensoleillée de printemps. Un grand frisson me parcouru. Il ne fallait pas que je traîne ici me dis-je. Il y a ici trop de choses que je ne comprends pas.

Je décidais donc de partir en recherche de matériaux utiles pendant qu'il faisait jour, cela me permettrait peut-être de me changer les idées . Il me fallait également trouver des branchages pour faire un feu lorsque qu'il ferait nuit. La chance, si on peut appeler cela comme ça, avait voulu que l'unique objet que je possédais soit un briquet plein. Mon cerveau se mit à fonctionner à cent l'heure, je regardais partout analysais ce qui pouvait me servir où non tout en guettant le danger. Une espèce d'instinct peut-être. C'est vrai que je ne voulais pas mourir dans ce trou perdu au milieu de nulle part mais je n'avais pas imaginé une seule seconde que cela me ferais réagir à cette situation comme si c'était tout à fait normal. J'espérais, sans grandes convictions malheureusement, que mon cerveau reste comme cela pour tout le temps que je passerais ici.

Il ne me fallut pas longtemps avant de trouver les branchages. Quelqu'un avait dû les abandonner là il y avait un certain temps déjà, car je ne voyais aucune trace de campement aux alentours. Au loin j'aperçus d'autres buissons à baies qui m'appelaient. J'avais déjà faim. Et je sentais que je n'étais pas au bout de mes peines, la faim ne serait surement pas le plus gros souci que je pourrais rencontrer ici et étrangement, le fait de savoir que je n'étais sans doute pas seule ne me rassurait aucunement.

Le temps que je rejoigne l'endroit où j'avais vu les buissons de baies le soleil commençait à décliner dangereusement derrières les arbres. Je me dépêchai de cueillir les baies, paniquée à l'idée de ne pas avoir le temps de faire un feu avant que la nuit tombe. Je ramassai également quelques feuilles mortes dans l'espoir que cela puisse aider le feu à prendre. Je me trouvai un coin assez dégagé à proximité des buissons pour y installer mon campement de fortune. Je n'eus, étonnamment, pas de difficulté à allumer mon feu et il prit rapidement une ampleur correcte.

La nuit ne tarda pas à tomber. Étrangement la lueur vacillante des flammes me calmait l'esprit et je réussis progressivement à encaisser la journée que je venais de vivre. Mais très vite un besoin des plus primaires fit barrage aux autres questions qui arrivaient en masse dans ma tête. La soif. Je n'avais pas bu une seule goutte d'eau depuis mon arrivée ici. De plus je n'avais vue aucun point d'eau de la journée... Un bruit, d'origine animale sans doute, me fit sursauter. Je me mis à sonder l'obscurité qui m'entourait, cherchant d'où pouvait provenir le bruit. Mais il faisait nuit noir et la lueur de mon feu avait très nettement réduis depuis le moment où je l'avais allumé. Je me rapprochai des flammes, me recroquevillant totalement sur moi-même. Je devais penser à autre chose qu'à ce qui pouvait être dans l'obscurité. J'essayai de fixer mon regard sur les flammes vacillantes. J'étais épuisée. Et, malgré les bruits, je finis par m'endormir.














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⏰ Dernière mise à jour : Aug 28, 2016 ⏰

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