Texte 6- "Il fait sombre..."

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Il fait sombre. Les grands tissus recouvrent maintenant ma seule issue de sortie. Je savais que je ne devais pas trop trainer ce soir, mais ma proie à eu du mal à entrer dans mon piège. J'étais resté caché pendant de longues heures, attendant l'assaut final et laissant ma famille seule. Mais maintenant que le dinner est stable, je me lance dans ma chasse.

Tout d'abord, le laisser sentir notre présence. J'ai bien hésité à appeler quelques congénères, mais ce soir j'ai décidé d'agir seul. Je sors de mon repère et me mets en route pour cette longue nuit de travail. Je commence à faire mes tours. Le bruit que j'émets devient de plus en plus pénible pour ma proie qui sait déjà que je suis là. Elle se couvre la tête et fait de grands gestes avec ses bras. Croit-elle vraiment que tout ce cirque va me faire fuir ? Je suis déterminé et compte bien nourrir ma famille ce matin. La faim me gagne peut à peut, mais je résiste, je dois résister. Attendre le bon moment et, si nécessaire, agir plusieurs fois de suite. Je continue sans cesse ma technique d'approche. Je sens le stress de ma victime monter. Elle remet d'ailleurs un large tissu au dessus de sa peau malgré la chaleur accablante de ce mois de juillet.

Le fait de ne pas avoir été sur le terrain depuis maintenant trois jours me fatigue, ma femme me l'avait dit, j'aurais dû m'entrainer d'avantage ! Je me pose donc dans un coin de l'immense piège. Soudain, ma proie se lève et court en direction d'un faisceau de lumière que je n'avais encore pas vu. Quelques minutes passent avant que des pas ne se fassent entendre. Ils sont plusieurs, elle a ramené des renforts ! Je ne bouge pas et observe attentivement les deux sujets. Le premier, se remet à sa place initiale alors que l'autre va simplement accrocher un objet rond et dur au mur. Il repart par ce qu'ils appellent une porte.

C'est en continuant de me reposer qu'une abominable odeur apparaît. Ma tête tourne et je vois de plus en plus flou. Ca doit être ça, cette fameuse chose dont personne ne revient, le Triangle Des Bermudes de mon espèce. Une sorte d'hallucinogène. C'est cette chose qui le diffuse. Si je ne veux pas mourir cette nuit, il faut absolument agir maintenant.

J'attaque donc la phase d'approche, m'avancer au plus près de la victime sans trop faire de bruit, me poser, d'abord près de son oreille pour lui chuchoter ma présence. Peut-être la réveillerai-je ? Tanpis, nous avons toujours procédé ainsi, ce n'est pas maintenant que je vais enfreindre les lois ! Je cherche l'endroit le plus stratégique, le plus difficile à atteindre et le plus ennuyant à gratter : entre les doigts ? sur la paume du pied ? derrière l'oreille ?

Ma tête tourne de plus en plus, il faut attaquer maintenant. Trop tard pour choisir le point stratégique, je pique ! Et hop, ma trompe s'enfonce dans le cuir chevelu de ma proie. La petite bosse ne va pas tarder à se former.

Il est temps pour moi de rentrer à la maison, heureusement mes humains ont laissés la fenêtre ouverte pour que je puisse m'échapper. En rentrant, je vais chanter l'hymne des moustiques et me reposer pour ma seconde nuit de travail.

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