Ce dimanche-là, je traînais les pieds dans la grand-rue encombrée, quand cet abruti de René me rentra dedans, m'écrasant le nez.
« Oh ! Rudolf je suis vraiment désolé ! Je ne t'avais pas vu. Pardon. »
Ouai, c'est ça... Il m'insupporte ce type. Et dire qu'Eva, elle, l'adore. Quand il est là, elle ne fais plus attention à moi. Quelque chose me tire vers elle et je les suis. Mais, il ne va pas s'en tirer comme ça. Il crois que je vais me laisser me piquer Eva. Il se trompe, grandement.
On se balade dans les rues de Paris. D'habitude ça me fais plaisir mais là... Pfff, c'est un enfer. Ils s'arrêtent prendre un café dans un bar et discutent, longtemps... Quel ennui mortel d'avoir à attendre en écoutant leur conversation stupide et inutile. Elle le dévore des yeux. Je le déteste ! Qu'est ce qu'il a de plus que moi ? Hein ?! Il est juste plus grand et moins poilu. Qu'est ce qu'il fait son fier sur ses deux jambes. Ils ne me voient même plus. Il y a au moins une chose d'intéressante, c'est, comme on est placé en terrasse, de regarder les voitures défiler et de voir par quel mécanisme elles avancent à un rythme bien précis. Eva rigole et sourie mais pas grâce à moi comme d'habitude.
Non. Grâce à RENÉ, son cher RENÉ, son incroyable RENÉ, son irremplaçable RENÉ. Va crever RENÉ.
« Chéri, je suis contente que tu t'entende bien avec Rudolf, enfin qu'il te sente que tu es important pour moi.
-Ah ah ! Mais peut-être que le fait qu'on s'aime aide. Je t'aime ma sucre d'orge. »
Et voilà qu'il s'embrassent pendant une éternelle minute. Si tu verrais comme elle m'embrasse, me fait des câlins, me comble de bonheur. Tu serrais vert. Elle me laisse même lui sauter dessus par surprise , l'embrasser longtemps avec la langue. On passe des soirées incroyables devant la télé. Elle me prend dans ses bras quand elle est triste, heureuse, ennuyée...
Dès qu'elle peut et que TU n'es pas là petit salopard. Je suis un ours en peluche pour elle. Je suis la moitié IDEALE. Je continue à suivre mes pensées et les voitures quand, sur le passage piéton d'en face... Waow, elle doit avoir un bon pédigré celle-là. Et cette stature ! Elle est sublime. Mais c'est génial ! Je viens d'avoir une idée lumineuse. Eva me rend dingue de jalousie.
Je vais faire la même chose avec elle. Et cette jeune demoiselle ou une fille de son genre pourrai très bien faire l'affaire. Lorsque la femelle localisée avant, par chance prenant le bon chemin, fut à bonne distance de moi, je m'élança vers elle. Elle était accompagnée d'une jeune fille et on fit connaissance.
« N'est ce pas chou ? Regarde, il s'entend très bien avec elle.
-Ils sont tout mignon ensemble.
-Oui, c'est vrai. Bérénice, enchantée.
-Eva et René, heureux de faire ta connaissance et Rudolf en a l'air au moins autant heureux.
-Ah ah ! »
Ils partirent en éclat de rire. Je vous épargne le reste de la conversation qui serait assez ridicule mais surtout me ridiculiserait. Eva et Bérénice s'entendent à merveille, parlent de moi et Ipolyte. Je suppose que vous savez de qui il s'agit.
En bref, ma technique ne fait aucun effet voir rassure Eva dans son choix. Je suis foutu je crois. On finit par rentrer à la maison.
RENÉ reste manger le dîner chez nous. Malheureusement... Ils discutent, s'embrassent, se transpercent du regard et comme à chaque fois que RENÉ est là, je n'existe plus aux yeux de la maîtresse de mon cœur. Puis à un moment, je tique.
« Ma belle, on file le parfait amour et je me disais que...
-...tu voulais t'installer ici ?
-Exactement ma puce.
-Ce serait génial ! »
Et elle lui saute dans les bras enfin comme elle peut puisqu'il y a la table au milieu. Mais... Mais comment elle peux accepter sans me demander mon avis?! Je suis son coloc' bon sang ! Et puis ils se voient suffisamment. Il me pique la fille de ma vie et après, comme si ça ne suffisait pas, ma maison ? C'est abusé. Il m'écœure ! En plus de ça il l'appelle ma puce ?!
Sérieusement ? C'est immonde une puce et il la compare à ça ? Le pire c'est que ça ne la gène même pas. Pitoyable... Mais il va voir de quel bois je me chauffe celui-là, il dépasse les bornes.
« Si tu veux tu peux rester dormir ici cette nuit.
-Merci, je t'aime. »
Non mais franchement, il ne va pas s'en tirer comme ça. J'attends qu'ils aillent se coucher pour passer à l'attaque. Je fais le tour de MON domicile et qu'est ce que je vois ? Il a laissé ses chaussures dans l'entrée. Parfait... Il me mâche le travail. Il y a au moins une chose de bien chez lui c'est qu'il soit bien trop naïf. Je m'occuperai de nettoyer ses chaussures à ma manière.
Il va avoir une surprise demain matin.
Il est 10h22 à la pendule et ils se lèvent.
« Rudolf !!! Viens ici tout de suite ! C'est quoi ça ? Tu es un vilain chien. Regarde-moi. C'est très mal ce que tu as fait. Pour la peine au coin !
-Mon doudou, je suis tellement désolé, il a uriné sur tes chaussures. Il doit faire une crise de
jalousie.
-Ce n'est pas grave, je les nettoierai. Et puis ça me fait une raison de rester plus longtemps ici. Heureusement qu'on est dimanche. »
Mais c'est pas juste ! Ça faisait longtemps qu'elle ne m'avais pas grondé en plus. D'abord, il me pique ma maîtresse et ma maison et c'est moi qui est puni alors que je me suis juste vengé ? C'est pas cool, c'est lui le méchant dans l'histoire pas moi...
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