Je ne peux pas m'arrêter de pleurer, même Antoine ne savait pas quoi faire, il est parti. Je suis toute seule et perdue.
Je ne sais pas qui est qui, si on me dit la vérité ou pas et puis mon poignet me fait super mal.
J'ai envie de le croire quand il me dit que c'est lui le fameux Tiago et j'ai aussi envie de croire Antoine quand il m'a dit qu'il m'aimait qu'il était attentionné. Mais la personne que j'ai vu tout à l'heure n'était pas le Tiago qu'on m'a décrit.
Je prends mon portable et regarde les photos, peut-être que ça me fera revenir des souvenirs. Antoine m'a redit mon code parce que je ne m'en souvenais plus. C'est 14 novembre mais je ne vois pas qu'est-ce que pourrais signifier cette date.
Il y a plein de photos avec mon cousin, Neymar je crois, et puis avec Antoine et Tiago et d'autres personnes que je ne reconnais pas.
J'ai l'impression de regarder le portable d'une inconnue, sauf que cette inconnue c'est moi.
Je me déteste, peut être que je n'ai pas de raisons valables mais je suis sûre qu'au fond de moi tout ce qu'il m'arrive c'est de ma faute.
_____________________Ma sonnerie de portable retentit. Je réponds directement sans regarder le nom du contact, c'est peut-être Silvana.
Je mets mes écouteurs et le visage de mes parents et de mon frère apparaît sur l'écran. Je suis à la fois soulagé et inquiet parce que je ne sais pas si ça se passe bien pour Silvana, là-bas à l'hôpital.
Antoine: Salut.
Isabelle: Ça va ? T'a l'air pas bien.
Je sais pas quel don elle a ma mère mais elle devine toutes mes émotions même si je les cache.
Antoine: Si si ça va, dis-je en souriant.
Je veux les rassurer, et puis ça me fait plaisir de les voir. Ils me manquent, ils sont à 4000 km et plus ça va, plus la distance se fait ressentir.
Isabelle: Tu sais que tu peux nous en parler quand tu as un problème.
Antoine: Je sais mais tout va bien.
Théo: T'a revu Silvana ?
Antoine: Je-euh ouais mais c'est compliqué, dis-je en me grattant la nuque.
L'expression de mes parents change. Ils paraissent inquiets.
Antoine: Elle-euh elle est à l'hôpital.
Théo: Quoi ? Mais elle a eu quoi ?
Antoine: Elle a eu un accident de voiture.
Isabelle: Où a Madrid ?
Antoine: Oui elle sortait de chez moi.
Alain: Mais-
Antoine: Non s'il vous plait je m'en veux déjà assez. Je suis fatigué, à plus, dis-je en raccrochant.
Je pars dehors, prendre un peu l'air. Je reçois un message de Théo.
- "Un colis d'1m80 du nom de Théo Griezmann arrivera à l'aéroport de Madrid vers 23:30. T'es obligé d'accepter. Garde la pêche ! "
Je ris à la vue de ce message, il est con.
_____________________Je n'arrive pas à dormir. Trop de trucs se bousculent dans ma tête.
Je ne comprends plus rien. Antoine prend soin de moi comme si j'étais sa copine alors que non. Il me l'a clairement dit.
Et puis de l'autre côté, il y a celui qui est censé être mon copain qui arrive dans la chambre énervé et qui n'a pas l'air de vouloir chercher à être plus doux avec moi, à comprendre tout simplement.
J'aimerais que ce soit Antoine et que ce n'est qu'un mauvais rêve mais les rêves sont différents de la réalité.
Mais j'en peux plus, de la réalité, de l'amour, de ma perte de mémoire, de tout.
Si seulement je pouvais tout effacer comme ça, en un claquement de doigts.
En commençant par moi m'effacer comme ça, en un claquement de doigts, sans que personne ne s'en aperçoive.