Août. Un avion se crashe alors qu'il était en destination de Sydney en Australie. Seuls vingt passagers y ont survécus.
Les faits sont expliqués de cette manière depuis maintenant un mois. Sobre, directe, concise. Ils ne donnent pas les causes de l'accident, car elles sont tout simplement inconnues.
J'y étais. J'ai vécu l'horreur. Les secousses et la vitesse qui nous prend au cœur au fur et à mesure de la descente vers l'enfer. Les cris stridents et les pleurs bruyants emplissant les tympans. Le cerveau brouillé, l'air qui manque dangereusement. Les faits sont si choquants qu'on ne l'ose pas les imaginer. C'est pourquoi notre esprit lui-même est effrayant, ne nous offrant aucun repère.Un épisode marquant pour le peuple, traumatisant pour ceux qui l'ont vécu. La peur de revivre ces atrocités est suffisante pour ne plus vouloir dormir et ne pas le rêver. Je ne veux pas revoir les crises cardiaques, les morts, et tout ce sang autour de moi. Mais j'y repense chaque seconde de ma vie. Et cette peur s'infiltre dans mes veines, jusqu'à ne plus faire battre mon faible cœur.
Cet événement ne m'a uniquement arraché ce qu'il y avait encore d'innocent en moi, il a emporté avec lui ma jambe gauche et a laissé derrière lui une cicatrice sur l'arcade sourcilière. Je m'en veux, en permanence. Parce que je ne m'étais jamais aperçu de l'importance de ce corps. Je réalise désormais que chaque chose a une fonction précise et que j'ai été assez idiot pour ne pas prendre soin de moi avant. Mes parents m'ont donné cette enveloppe, et ce foutu accident l'a déchirée. Il me manque quelque chose que je n'aurai plus jamais. Je ne sais même pas où elle a été perdue. Je sais seulement que la douleur a été assez puissante pour que je m'évanouisse. Puis je me suis réveillé à l'hôpital. On m'a dit que l'on ne savait pas comment je l'ai perdue. Les témoins sont morts.
J'ai eu une prothèse. Elle part du bassin jusqu'au pied. Le long tube de métal et les fausses articulations glacées gèlent la peau de mon autre jambe. Je l'ai en permanence et par la force des choses, j'ai dû m'y habituer. Ma mère m'a aidé à le faire et continue quotidiennement. Je ne la remercierais jamais assez pour ça.
Demain sera la rentrée des classes. Je serais en deuxième année de lycée et devrais faire en sorte que personne ne voit la lourde masse qui est censée m'aider à marcher correctement.
Je suis Michael Gordon Clifford, j'ai dix-sept ans.
Souhaitez-moi bonne chance.
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Different
FanfictionJe ne suis pas bizarre, pas plus intelligent qu'un autre, pas plus gentil.. Alors pourquoi me rejeter pour mes différences? Je dis ça, mais je suis un des gars les plus populaires du lycée. Ma vie à complétement changé en l'espace de 2 mois. Voici l...