Retrouvailles impromptues

1.

- Je te promets que je serais rapidement rentrée, je n'en ai pas pour longtemps.

Je prends les papiers dont j'ai besoin et les range - si je puis dire - dans mon sac. Elle m'observe avant de lever les yeux au ciel. Elle? Ma meilleure amie, Rita. Nous nous connaissons depuis un paquet d'années maintenant et, nous ne nous sommes jamais quittées.

- Quand apprendras-tu à t'organiser? soupire-t-elle.

- Un jour. Peut être.

Elle secoue la tête, un sourire moqueur au bord des lèvres. Je fais le tour du salon du salon depuis tout à l'heure, cherchant désespérément ces fichues clefs. Je soulève le même coussin depuis cinq fois. Je le sais qu'elles ne sont pas là mais je continue de regarder, sait-on jamais. Pourtant, c'est complètement idiot, elles ne vont pas apparaître d'un coup.

- Alia?

- Hum?

- Regarde sur ton plan de travail.

Je lève les yeux et, effectivement, cet objet tant recherché s'y trouve. Je les récupère dans un geste rapide et elles rejoignent mon sac.

- Que ferais-je sans toi?

- Je n'en sais rien. Si tu n'es pas rentrée dans une heure, je rentre chez moi et pas de café pour toi!

- Quelle menace! Je vais faire ce que je peux. Je te le promets.

Je lui souffle un bisou et m'engouffre dehors. Il faut simplement que j'aille à la banque pour y déposer un chèque. J'avais prêté un peu d'argent à une amie dans le besoin. Elle me les a rendu sous peu voilà pourquoi je dois me rendre là-bas.

La banque n'est pas très loin de chez moi. Je pourrais prendre le bus ou un autre transport en commun mais, je préfère y aller à pied. Rita me laisse une heure mais je sais très bien que je serais de retour avant.

Evidemment, avec ma chance légendaire, le distributeur à l'extérieur est en panne. Je suis donc obligée d'entrer dans le bâtiment. Je vérifie une dernière fois que j'ai bien tout ce qu'il me faut puis pousse la porte en verre. Il n'y a pas grand monde et c'est naturellement que je me rends au comptoir vide face à moi.

- Bonjour mademoiselle, que puis-je pour vous?

- Bonjour, je souhaiterais simplement déposer ce chèque.

Joignant les gestes à la parole, je lui tends le chèque. Ce n'est qu'un bout de papier mais, il a une certaine valeur tout de même. Un journal qui est fait dans la même matière est loin d'atteindre la valeur que pourrait avoir ce chèque.

J'ai fini mes études et, j'ai eu la chance de rapidement trouver un travail. J'ai surtout la chance de travailler dans un milieu qui me passionne : la photographie. Capturer une image me permet de m'exprimer. Je trouve que les clichés les plus beaux sont ceux pris sur le vif, sans que les personnes n'aient été mises au courant avant. Ainsi, ils sont naturels. Ce sont des captures de moment de vie, tout simplement.

Je travaille donc pour un magazine. Bien sûr, je pratique ma passion à mes heures perdues, pour moi. Mais, être dans ce domaine me permet de découvrir de nombreuses choses ou bien, simplement de voir à nouveau certaines choses mais sous d'autres angles.

Je suis restée dans ma ville natale : Bordeaux. Cette ville est magnifique, qui plus est, parfaite pour les photos. Rita, elle, habite quelques rues plus loin. Notre rencontre est tout à fait banale : à l'école, voilà tout. Elle, travaille dans le domaine du commerce, au niveau national.

- Tout est en règle.

La femme qui s'occupe de ma transaction me sort de mes pensées, me faisant légèrement sursauter.