Avant la onzième lettre

24 2 6
                                    

Niall ferma un instant les yeux alors que le soleil se profilait à l'horizon. Il avait fait une nuit blanche et il n'était pas même pas fatigué physiquement mais c'était une toute autre chose concernant son mental. Il était carrément épuisé mentalement. Il n'arrivait plus à rien et était complètement à bout. Il passa de manière lasse sa main sur son visage alors que le soleil tapait sur les grandes baies-vitrées et filtrait entre les passants.

Niall regarda le ciel orangé et soupira parce qu'il n'aimait pas toute cette cohue autour de lui. Il aurait cru qu'en voyageant de très bon matin, il y aurait peu de monde mais il s'était trompé et il regrettait de ne pas avoir prit un vol de nuit. En plus, il aurait été au plus près de la belle brunette et cette pensée lui manqua de se mordre l'intérieure de la joue.

Niall avait acheté ce billet d'avion de Los Angeles pour Dublin et ensuite aller jusqu'à Mullingar pour revoir sa famille. Il avait besoin de changer d'air et ce n'était pas celui totalement étouffant de cet endroit des Etats-Unis qui allait l'aidé véritablement. Il avait besoin de pouvoir respirer et il pensait que retourner chez lui, dans son pays natal serait la meilleure de toutes les idées qu'il n'ait jamais eu de toute sa vie. Il se laissait emporté par le tapis roulant qui l'amenait jusqu'aux portes d'embarcation. Il se laissait emporté et pour une fois qu'il ne devait pas prendre tout en main et gardé le contrôle, cela lui faisait du bien de pouvoir se laisser emporter.

Niall commença à marcher puisqu'il arriva au bout du tapis roulant, portant son sac de sport sur le sol dos étant donné que sa valise était sûrement déjà dans les soutes de l'avion à cette heure-ci. Il leva les yeux au ciel lorsqu'il entendit un enfant gendre au loin. Ce n'était pas qu'il détestait les enfants mais il était plutôt de mauvais poil et les pleures, les caprices d'un enfant n'était clairement pas du tout ce dont il avait besoin pour se calmer et profiter du voyage en avion qui durerait pas mal d'heures.

Niall croisait les doigts pour que ce « gémiare » ne soit pas sur le même vol que lui sinon il aurait commit un meurtre avait que l'avion n'aterrisse sur le tarmac de l'autre côté de l'océan Atlantique. Il espérait qu'il ne l'aurait pas sur son vol et ces espérances étaient bonnes puisque les parents et l'enfant s'éloignèrent pour aller à la porte d'embarcation 84P et ce n'était pas à celui-là qu'il devait s'arrêter. Mais ces espoirs concernant le fait de ne pas rencontrer de fans étaient beaucoup plus moindres et n'étaient pas aussi bonnes que pour le gosse.

Niall fût rapidement entouré de deux jeunes adolescentes, à qui il donnait facilement 15 et 16 ans. Il sentait que cela n'allait pas être les seules de la soirée, surtout que certains regards tournaient déjà vers lui et qu'il voyait quelques étoiles au loin mais aussi de la gêne, de la haine, des hésitations et des décisions, des demandes aux parents ; refus ou acceptation. Il voyait toutes ces paires d'yeux tournées vers lui et il ne se sentait pas mal à l'aise mais juste épié et il détestait cela. Il avait l'impression d'être une larve d'un repère de nids de rapaces. Il soupira doucement pour ne pas encore plus attiré l'attention et signa deux autographes –une pour chaque adolescente- et fit une photo avec chaque d'elles. Il leur fit la bise aussi, histoire de les contenter un maximum.

Niall passa ensuite sa main dans ses cheveux dont il avait refait la teinture durant la nuit, quelques minutes après avoir finit la lettre à Jersey. Il sentait qu'il avait besoin d'écrire de nouveau à sa chère et tendre ex-ex-petite-amie. Il en ressentait tout le temps besoin, il pourrait passer sa vie à ne faire plus que cela mais il savait que c'était malsain, qu'il ferait mieux de prendre de la distance avant de sombrer et de ne plus pouvoir se détacher de cela et d'elle. Mais aussi, il n'arrivait plus à écrire quand il était devant sa feuille ; il était vide mais tout aussi désordonné à cet instant-là. Puis, il ne devait pas oublier qu'il devait vivre. L'écriture était une bonne chose mais il voyait cela aussi comme une drogue.

Ce n'était pas vraiment le genre de rogue qu'on insufflait dans les veines ou dans les narines ou encore dans les poumons, mais plutôt les drogues qui te prennent au cœur, dans le cerveau et dans la tête et quand tu y deviens accro, que tu en as besoin pour te sentir en quelque sorte « vivant » ou du moins « plus vide », c'était que tu étais devenu complètement drogué à l'écriture. Il n'avait pas envie de finir ainsi, il n'avait pas envie de devenir un drogué de l'écriture et avoir toujours la nécessité d'avoir un carnet sur lui pour ne pas oublier une seule idée.

Niall s'installa sur l'une des nombreuses chaises en métal, attendant l'embarcation dans l'avion qui le mènerait jusqu'à la capitale de son pays natal, favori et dont il a toujours été très fier. Il a toujours proclamé haut et fort l'Irlande et qu'il ne changerait de nationalité pour rien au monde. Il se mordit la lèvre inférieure alors qu'il ressentait et sentait la présence de paparazzis. À force d'en avoir au cul, il avait presque l'impression que ses hommes et femmes avaient des odeurs bien spécifiques. Il se pinça l'arrête du nez, voulant à tout prix que toutes ces paires d'yeux tournées vers lui changent de direction pour que ces putains de paparazzis le remarquent moins vite.

Niall croisa les bras sur sa poitrine, son sac de sport à ses pieds. Il avait une casquette sur la tête et une paire de lunettes de soleil sur le nez pour mieux camoufler son visage mais toutes ces personnes qui le regardaient avec envie, désir, pulsion, jalousie faisaient qu'il ne passait pas du tout discret quand d'autres voyageurs se ramenaient. Il voyait déjà quelques flashs au loin. Des paparazzis essayaient tant bien que mal de paraître discret pour le photographier dans son état naturel et pour qu'il croie qu'il pourrait faire n'importe quelle gaffe sans se faire prendre mais ils se mettaient le doigt dans l'œil. L'irlandais était tellement habitué qu'il les remarquait même quand c'était dans son angle mort. C'était son quotidien alors s'y était fait, mais parfois comme ici, ça le mettait presque hors de ses gonds parce qu'avoir la paix, c'était tout ce qu'il demandait et rien de plus.

Niall souffla longuement et baissa la tête sur ses chaussures, fermant les yeux en espérant pouvoir récupérer quelques heures de sommeil bien méritées. Il sentait que dans l'avion, il ne pourrait point dormir, alors il essayait d'avoir quand même quelques heures de « dodo » alors que le soleil tapait sur son visage et sur tout son corps entier du côté droit. Il plaça sa casquette de façon à ce que l'astre ne vienne pas le déranger malgré qu'il ait déjà des lunettes de soleil. Il aimerait avoir la paix pour penser à lui-même et à la belle brunette en toute tranquillité, tant qu'il le peut encore avant de rejoindre sa famille se retrouvant de l'autre côté de l'océan Atlantique et avec un continent entier.

***

Musique ; Ed Sheeran ft. Tori Kelly - I Was Made For Loving You


Dear Jersey//n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant