Cela faisait à présent plus de trois heures que j'étais allongée sur un pauvre matelas meurtri. J'avais cessé de pleurer au bout des premières vingt minutes et je me contentais à présent de fixer le plafond.On m'avait jeté en cellule de dégrisement après l'entretien. Je ne tenais pas à ce que l'on appelle les parents de Sasha, j'étais d'ailleurs trop assommée par les nouvelles pour penser à ce genre de choses.
Ils avaient refusé de me donner de l'eau lorsque j'en avais demandé, au bout de la deuxième heure je crois selon la petite horloge au dessus du bureau de la secrétaire. A présent, mes lèvres me tiraillaient et mes yeux se fermaient tous seuls. Je devais être en cours à l'heure qu'il était, et honnêtement, je m'en foutais royalement. J'avais cru comprendre que Gwen avait tenté d'appeler le commissariat pour avoir des nouvelles mais la secrétaire lui avait répondu que je dormais. Quelle conne...
Georges, le jeune policier qui m'avait interrogé, faisaient de temps en temps des passages devant ma cellule et je le voyais qui fulminait de rage. Il lâchait de petits grognements et fronçait les sourcils en évitant mon regard. En même temps je le comprend; vu comment notre entretien c'était terminé.
Flashback:
« Alors... ça ne te dis toujours rien? »
Je relevais la tête vers lui, les yeux si écarquillés qu'ils menaçaient de sortir de leurs orbites. Le jeune policier s'était éloigné de mon visage et me fixait en croisant les bras, avec ce qui semblait être du dégoût dans la voix.
« Je... je.... je suis... » murmurai-je
« Tu es quoi? Hein Sasha? TU ES QUOI? » à présent il s'était mis à crier, et n'importe qui aurait pu distinguer le désespoir dans sa voix. La couleur de ses pupilles était plus foncée.
« Spencer... » je dis dans un souffle.
Il arrêta de bouger et j'eu soudain peur. Vu son regard dément, il aurait pu m'étrangler à n'importe quel moment.
« Tu sais Sasha, je regrette chaque minute que nous avons pu passer ensemble. Pas une seule ne me procure du plaisir à présent. Tu penses que tu peux te jouer de tout le monde, pas vrai? Tu penses que tu peux m'avoir encore une fois? Mais devine quoi Sasha, tu ne mèneras plus personne à la baguette, le jeu s'arrête, tu as perdu S. Je me suis porté volontaire le premier ce matin lorsque l'on nous a appris cette affaire. J'en ai marre de toi et je n'attend que de te voir derrière des barreaux. Je vais te faire tomber Sasha, toi et n'importe qui qui se mettra sur mon passage. »
Puis plus rien. Le silence. je fixais à présent le sol, incapable de bouger. Une migraine commençait à me torturer à cause de son regard qui me transperçait le crâne, le fruit de sa persuasion à cet instant précis.
Dans la vie de tous les jours, on oublie souvent le pouvoir de persuasion. Avec de la volonté mais principalement de la persuasion, on peut soulever des montagnes. C'était peut-être ça qui nous commandaient tous, à ce moment là, la persuasion de quelqu'un qui nous regardait d'un air moqueur. Cette même personne qui m'avait envoyé le code du casier de S hier par message, était celle qui devait avoir tué Spencer.
Qui m'avait tué moi.
Je regardais à présent le policier droit dans les yeux, essayant de déceler une preuve, une faille dans la persuasion, qui pourrait m'assurer que c'était lui, le marionnettiste, celui qui avait tout mis en place depuis le début, celui qui m'avait envoyé le code hier, celui qui m'avait tué/ tué Sasha.
« Laisse moi tranquille! Laisse Sasha tranquille et fiche le camp! » lui hurlai-je au visage en tentant d'ignorer les larmes brulantes qui creusaient des sillons sur mes joues. Mon cri de détresse a percé le silence qui régnait dans la pièce.
Il avait reculé sur le coup de la surprise, choqué qu'un son aussi puissant puisse sortir d'un individu qui ne faisait que murmurer depuis le début.
D'un bond, je me levai de ma chaise et tentai de m'enfuir. Je m'étais mise à hurler, pour que l'on vienne à mon secours. Il ne fallait pas que je reste plus longtemps dans la même pièce que lui. Il m'avait tué et à présent voulais détruire le semblant de vie que j'avais acquéri par sa faute. C'était de sa faute tout ça et jamais plus je ne retrouverai ma vie d'avant.
Les larmes de rage coulaient et je tentais de me débattre en vain de son emprise. Il m'avait attrapé les mains et m'avait serré contre lui pour que j'arrête de bouger. Je hurlais de plus en plus fort. Hors de question qu'il me fasse plus de mal.
C'était la seule chose dont je me souvenais avant de sentir un masse lourde heurter mon crâne.
J'avais repris connaissance, sentant le froid du béton sous mes fesses. Une femme, en uniforme de policière avait brandi, à peine m'étais-je réveillée, une petite lampe devant mes yeux. Après un court examen qui avait peut être duré vingt secondes, elle avait simplement levé son pouce en l'air à l'intention du policier, alias le connard-qui-m'avait-tué-et-qui-m'a-donc-mis-dans-le-corps-de-sasha.
" Georges, tu ferais mieux de reculer. Il y à d'autre dossiers à traiter.", dit-elle. En se sortant de la cellule de dégrisement, elle me fis un clin d'oeil.
" J'imagine que tu voudras appeler ta soeur, Gwendoline? Pour qu'elle paye la caution?", me demanda-t-elle avec un sourire compatissant.
C'était habituel pour Sasha d'aller en cellule de dégrisement? Je commençais à désespérer de plus en plus.
Je secouais la tête. J'avais besoin de réflechir et le fait que Gwen vienne payer ne m'aiderait pas. Mais également, je refusais qu'elle soit
impliquée dans ce genre d'affaires, elle était bien trop jeune. C'était mon problème.J'étais morte... moi...
A présent que je connaissais mon prénom - Spencer Hood - des bribes de ma vie passée me revenaient. Je me rappelais que j'avais des parents, fous amoureux l'un de l'autre et un grand frère, lui à l'université. Nous n'étions pas riche comme Sasha, mais nous n'étions pas pauvres au point de s'habiller en guenilles.
J'étais au lycée, et j'avais des amis, pas beaucoup mais ça me suffisait. j'avais toujours été timide et n'avais jamais été en couple.
En me remémorant tout cela, les larmes revenaient et mon cœur se serrait. Tout cela avait disparu à l'instant où l'on m'avait tué. Tout cela avait disparu lorsque Georges m'avait tué...
Vu son statut, je ne pouvais pas intervenir toute seule. Il me fallait des preuves afin de le faire incarcérer.
Et je ne pouvait décemment pas le faire en étant enfermée en cellule de dégrisement - qui puait la cigarette, la pisse et l'alcool en passant.C'est alors plus déterminée que jamais que je me levai et demandai à la secrétaire "Je veux appeler Gwen."
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Voilà voilà! Partagez un maximum si cela vous a plu ^^
Ce serait cool qu'il y ai plus de gens qui voient la fiction :)
Bonnes vacances pour la zone qui est en vacances!
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Dans Sa Peau
Ficção AdolescenteSpencer se retrouve subitement coincée dans le corps d'une autre, Sasha, une fille riche de Californie, sans se souvenir de sa vie antérieure. En attendant de découvrir pourquoi elle est là et ce qui est arrivé à Sasha, elle va devoir jouer son rôle...