2. Lycée

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J'aimerais beaucoup commencer la journée en explosant mon réveil qui me dérangerait et ne voulant pas aller à l'école mais ce n'était pas le cas. Je voulais aller au lycée car c'est la seule chose que je pouvais faire pour m'occuper tant que j'étais en béquilles. De la même façon, je n'étais pas sous ma couette au chaud à dormir. J'étais sur un transat, dehors près de la piscine et je regardais le soleil se lever. Mon sac était prêt, j'avais aussi déjà pris mon petit déjeuner et j'attendais que le temps passe, que mes tuteurs se lèvent et m'emmènent. Seulement, au fond je n'avais pas envie d'aller au lycée. Les cours c'est ennuyant. J'étais bonne généralement et les matières m'intéressaient mais l'idée d'être entourée par une foule de gens ne me ravissait pas. Depuis sa mort à l'hôpital j'avais commencé à devenir indifférente aux gens qui m'entourent afin d'éviter de souffrir. Mes parents auraient sûrement voulu que je mène une vie heureuse mais je voulais avant tout éviter de souffrir à nouveau. Je m'étais tellement entraîner que c'était devenu naturel et que je ne ressentais rien. Seulement les peurs du passé. J'avais l'impression d'être enfermée dedans et de ne pas pouvoir avancer. En même temps je pouvais voir le reste du monde poursuivre son chemin sans moi, comme si je regardais un film défilant à grande vitesse sans pouvoir bouger ou faire pause.

Une heure plus tard, j'étais dans la voiture.

- Ça va, pas trop angoissée Emi ?

- Ça va merci. C'est juste le lycée et ce sont juste des adolescents.

- Les adolescents sont parfois effrayants.

- Je sais mais il y a pire, souriais-je tristement.

Elle ne dit plus rien, se concentrant sur la route. En sortant de la voiture les regards étaient déjà posés sur moi. Il faut dire que sortir d'une Bentley beige en béquilles n'est pas très discret. Bien évidemment j'avais bataillé pour avoir un sac à dos noir basique. J'ignorais tout le monde et allais directement au deuxième étage. Je commençais avec langue étrangère soit français. J'allais pouvoir dormir... si seulement. En entrant dans la salle chaque élève m'avait étudiée des pieds à la tête. Je ne m'étais pas présentée mais étant française dans un cours de français je n'allais pas y couper.

L'enseignante commença son cours.

- Alors aujourd'hui comme prévu je vous fais passer les oraux. J'espère que vous avez tous prévu votre speech.

Les élèves passaient les uns après les autres. Pour ma part j'avais regardé la fenêtre tout du long ne comprenant pas vraiment ce qu'ils disaient. Leurs accents étaient horribles et la conjugaison on en parle pas. Il faut admettre que ceux qu'on créés le français nous ont tous eu avec tous les temps qu'on n'utilise pas en plus et les irréguliers. L'anglais c'est plus facile à apprendre. La prof était désespérée. Je ne pense pas qu'elle savait que j'étais française sinon elle n'aurait pas osé.

- Emily Baker ?

- Oui ? répondis-je en français.

- Puisque vous n'étiez pas là pourquoi ne pas vous présenter en français plutôt ?

C'était plus un ordre qu'une question alors je me levais mais ne bougeais pas du fond de la salle où je m'étais installée.

- Bonjour à tous je m'appelle Emily Baker et j'habite donc avec les Baker qui m'ont adoptée. Il y a une seule chose que j'aimerai, ne pas être là. Je ne suis pas sociable alors ne le prenez pas personnellement si je vous ignore.

- Très bien juste « sociable » se prononce ainsi.

- Je ne crois pas Madame.

Même pas en RêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant