Il Était Une Fois...
Je m'en rappelle, je m'étais levé tôt ce jour-là. Dès 6h30 j'avais décidé de me lever et d'aller faire un Jogging avant de prendre mon petit déjeuné. Après tout, je trouvais l'air de «ma campagne » vivifiant et savait que sur Paris je n'aurais peut-être plus l'occasion de le faire. Essoufflé après une longue course, je me suis attardé sur un banc de mon village. De ce lieu stratégique j'avais une vue magnifique, surplombant jusqu'à l'horizon, les villes lointaines. Le ciel était teinté de rose et d'orange donnant à ce paysage un air impressionniste. Un léger vent flottait et refroidissait l'atmosphère de ce début de printemps. Je décidai de respirer à plein poumons avant de repartir me préparer pour ce jour spécial.
Cette journée, je l'avais attendu depuis très longtemps. Je m'y étais préparé chaque jour. Révisant chaque question, chaque réponse, chaque situation. Aujourd'hui je ne jouais pas ma vie loin de là. Toutefois, aujourd'hui je réalisai un rêve d'enfant...Aujourd'hui je passais un entretien d'embauche à Disneyland Paris. J'étais un fan inconditionnel du Royaume Enchanté. La magie du lieu m'avait, malgré moi, touché au cœur, et, contraint ne de pouvoir y retourné régulièrement, je m'étais fait une promesse : Un jour j'y travaillerai ! Ce jour était arrivé. Après l'envoi de mon cv et de ma lettre de motivation sur leur site internet, les Chargés de Recrutement avaient répondu deux jours plus tard. Ils m'avaient convoqué ce Jeudi 23 Mars au Bâtiment Fantasia à Val D'Europe. À peine avais-je eus le temps de me préparer à ce moment important que le jour J était arrivé.
Emplie de béatitude, je soupirai, contemplant ce paysage couleurs pastelles. Je me levais alors, déterminer à donner le meilleur de moi aujourd'hui. Confiant, je rentrais chez moi. Traversant l'allée bordée de tilleuls dont ma mère raffolait tant, j'écoutai le chant des oiseaux matinaux, picoreurs de rêves, faiseurs de réveils. Je rentrai chez moi sans un bruit. Mes parents devaient sûrement encore dormir. Je me préparai, déjeunai et fis un exercice de relaxation. Toute la pression me pesait sur le corps, et la peur de cafouiller était plus grande. Malgré moi, j'étais un garçon comme ça. Je me définissais moi-même comme « Bovaryste ». Ainsi, à toujours faire une montagne de ce qui allait m'arriver, même si j'étais d'un naturel calme et posé, je pouvais me révéler angoissé par la vie. Je soupirai et mis ma veste de costard que j'avais repassé seul la veille. Ce genre de petit exploit me donnais l'impression d'être toujours un peu plus grand. 19 ans, toute mes dents, et je demeurais un grand enfant. Je pouvais me révéler mature lorsqu'il le fallait, mais le côté enfantin finissait toujours par se révéler. Chassez le naturel et il revient au galop comme on dit... Je collectionnais les peluches, adorais écrire des poèmes et avais les yeux remplies d'étoile lorsqu'on évoquait l'univers magique de Walt Disney. J'étais un garçon très altruiste, pensant souvent au bonheur de mes proches, très avenant et souriant. J'avais d'ailleurs la présence d'esprit de penser que cela serait grâce à ces qualités que j'avais mes chances au royaume de la Souris.
Physiquement parlant, je n'ai rien d'extraordinaire. Je suis du genre à me fondre dans la masse. Je suis un garçon normal aux cheveux châtains et aux yeux bleus clairs. Je possède les traits fins de ma mère et la carrure élancée de mon père, grand amateur de natation. Rien ne me différenciait franchement des autres garçons, mis à part ma personnalité et mes goûts, étant fier de leur originalité. Je fis mon « Disney Smile » devant le miroir à côté de la porte d'entrée. Je m'étais longuement préparé et, même si le résultat de cette grimace était mitigé, j'espérais que cela suffirait. Je pris mes billets de train pour Marne La Vallée et, confiant, parti affronter ma journée.
* * *
12h54, le temps était à l'orage à la sortie de la gare de Val d'Europe. On pouvait facilement voir les éclaires de lumière briser la sérénité du ciel gris. « Bienvenue dans la Nord » pensais-je me remémorant en souriant la scène Culte de Bienvenue Chez les Chtis. Je patientai un peu dans la gare, sortant mon téléphone et un plan en essayant de me repérer. Je ne devais pas être loin de mon but tout de même. Je me senti honteux de voir que ma destination n'était qu'à 200 mètres de ma position. Je me mis à courir, une pochette verte au-dessus de la tête pour me couvrir, pochette contenant les papiers obligatoires à ma candidature. « Cours du Danube...Cours du Danube...Il semblerait que je sois bon endroit ! Plus qu'à trouver le n°16... » Dis-je à moi-même. Je marchais à présent, scrutant chaque immeuble, détaillant chaque structure originale. Un éclair illumina le ciel, le tonnerre ne se fut pas prier et quelque seconde plus tard, l'air était déchiré par le bruit sourd et caractéristique de l'explosion électrique.
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Dark Side Of The Mirror
HorrorCorentin Hélias en a toujours rêvé, il va travailler à Disneyland Paris. Cependant, arrivé à la résidence estivale de la Boiserie, l'atmosphère se dégrade et devient pesante. Il en est certain, quelque chose ne tourne définitivement pas rond. Mais q...