Devant cette terrible réalité, je reculai de deux pas, les joues en feu. Devrais-je lui expliquer mon horrible cauchemar ? La dame qui n'était désormais plus ma mère, s'approcha en tendant la main.
À ce moment-là, un cri perçant retentit dans le lointain. Comme si on arrachait la gorge d'un homme... Le soleil n'était toujours pas revenu et les nuages se chargeaient d'électricité. Je retournais ma nuque pour voir ce qu'il se passait non loin de moi. Ma fausse mère me regarda le visage tordu par la peur, plaça une main sur sa poitrine et me souffla un "vient".
Sauf que je ne l'écoutais pas, trop absorbée par le hurlement qui nous avions entendu. Celui-ci se répéta, plus strident, plus... isolé tel un son perdu dans la nature qui ne voulait pas de lui. Il se prolongea et s'atténua progressivement jusqu'à ne ressembler qu'à un son comme un autre abandonnant faiblement les dernières forces dont il avait besoin pour vivre.Sans plus attendre la fin sûrement fatale, je m'élançai vers le bruit aussi vite que je pus en ignorant les appels plaintifs de la dame que j'avais pris pour ma mère.
J'atteris dans un endroit peu éclairé. Des formes se détachaient au fond du cul-de-sac.
Ce lieu me donne la chair de poule... Pensai-je.
Les formes que j'y perçus étaient grandes et informes. Elles commencèrent à s'approcher de moi à une vitesse effarente. J'avais peur, je ne pouvais plus respirer, mon coeur s'emballa.
Malgré le fait que tout mon cerveau me poussait à partir, mes jambes restaient clouées au sol. Alors que les ombres noires glissaient le longs des murs sales et poussiéreux, elles émettaient des sonorités grinçantes. Une force inconnue se rassembla au niveau de mon front et sortit de moi. Une énergie lumineuse et blanche frappa de plein fouet le mur de la ruelle sombre et éclaira le fond du cul-de-sac. J'y vis, gisant sans vie, le corps de celui qui avait crié.Les ombres reculèrent effrayées face à cette nouvelle arme que je ne connaissais pas. Soudain, l'intensité lumineuse diminua. Elle devint faible. Je recommençai à paniquer. Que faire maintenant ?
Les secondes passaient inexorablement vite. Très vite. Trop vite à mon goût.
Tout à coup, mon corps se projeta en arrière soulevé par deux mains robustes.J'arrivai maladroitement par terre, mes cuisses me faisaient atrocement souffrir et mon front ruisselaient de crasse et de sueur car j'étais tombée dans un flaque de boue visqueuse. Je tentai de me relever, mais une voix d'homme me hurla de rester couchée. J'avais peur, je ne savais pas ce qu'il se passait autour de moi. J'étais dos aux ombres que j'entendais crisser dans des sifflements déchirants.
C'était horrible, ce moment de ma vie resta gravé dans ma mémoire à jamais. J'avais la plus grande trouille jamais accumulée dans une vie, ce n'était pas possible. D'un coup, les affrontements cessèrent.
_ Ça va petite ?
_ Ou-oui... Je ne sais pas.
_ Tu ne devrais pas t'aventurer dans des coins sombres comme ça. C'est dangereux, tu as dû le comprendre...
_ Oui monsieur.
L'homme se pencha sur mon coude et y vit quelques égratignures.
_ Suis moi, je vais te soigner et tu pourras te doucher. Tu ne crains rien avec moi.
Je suivais l'homme sans savoir si c'était bien ou pas. Je n'avais pas d'autre choix que de le suivre car il venait de me sortir d'une situation plus que délicate... J'espérais ne pas le regretter.
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Nous arrivâmes dans une maison mitoyenne simple et bien garnie. Le Jardin avait des airs d'exposition florale ce qui me fit me sentir mieux. Je remarquai que l'homme avait muni sa toiture de panneaux solaires.
Peut-être pour obtenir de l'énergie de façon rentable ...Arrivés à l'intérieur de la maison, j'hésitai en posant le pied sur le carrelage frais.
L'homme dut capter mon geste incertain car il se retourna et m'adresse un large sourire._ Ne t'inquiète pas, je ne te mangerais pas, je suis végétarien.
Euh ? Que voulait-il me dire par "végétarien"... Voyant mon expression faciale confuse, il ajouta pompeusement :
_ Je m'occupe de toi pour le moment...
Et gagnant une mine sérieuse.
_ Tu es sous ma protection jusqu'à ce que ton père vienne te chercher.
_ Quoi ? Mon père ? Vous le connaissez ?
_ Bien sur, il chasse les ombres comme moi. Je suis un ami si on peut dire ! Mais que fais-tu loin de chez toi par les temps qui courent ?
Totalement surprise, je n'osais répondre. Ma tête s'embrouillait et mes pensées n'étaient plus que de la bouillis. Quavaient-ils tous à penser que mon vrai père était le gars qui m'avait recueilli chez lui depuis deux jours ? Ne sachant plus quoi penser, je restais sur la défensive.
_ L'homme dont vous parlez, ce n'est pas mon père.
_ Ah bon ? On parle bien du même ... Christopher Blacke ?
_ Non. Je vous parle de Michel Varciano, d'origine italienne et dont je suis la vraie fille.
Il parut étonné et ses yeux devinrent vitreux. Il me dévisagea longuement, posa une main assurée sur son menton et me répondit :
_ Je pense que tu as du avoir un choc lorsque les Ombres t'ont attaqué. Ou alors...
Son visage s'assombrit quelques instants. Je patientais encore sous le joug de ses révélations qui en profitaient pour semer la discorde dans ma tête. Qui devrais-je croire, mes souvenirs très précis ou bien cet homme et toute la famille par laquelle j'avais été accueilli ?
Soudain, son visage se dérida et levant la main vers mon front, il approcha lentement sa main. Alors qu'il touchait presque la peau de ce dernier, un contact choquant ébranla tout mon corps.
Je m'écroulais.
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Bonjour lecteurs,
Voilà pour un septième chapitre ! De l'action et de l'action, beaucoup de surprises et de problèmes de personnalité guettent encore Issélia qui ne sait plus dans quel camps ou quelle famille se mettre...
La suite bientôt !! :D dites moi ce qui vous pensez de ce chapitre ?
_ Qui est cet homme qui semble la connaître ? Famille, ami, âge, simple chasseur ...
_ Où se trouvent les parents d'Isselia ?
_ D'où est venus cette mystérieuse lumière sortit du corps d'Isselia ??
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Les Porteurs d'Hesperūs
FantasyLe jour de son anniversaire, deux mystérieuses personnes mettent fin à la vie d'Issélia. Elle se retrouve alors dans un hôpital avec une nouvelle famille. Où sont ses parents ? Peu de temps après, de mystérieuses silhouettes noires glissent le long...