Texte 7- La fleur du mal

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Ce dimanche-là, je traînais les pieds dans la grand-rue encombrée, quand cet abruti de René me rentra dedans, m'écrasant le nez.

– Non mais ça n'va pas ! Tu es stupide ou quoi !, m'exclamai-je en massant mon nez.

Il leva son regard bleu azur, et se pétrifia sur place en me voyant. Il faut dire que dans le coin, j'ai une réputation de caïd sans pitié. Beau mais terrifiant.

– Je, hum..., bafouilla-t-il, je suis dé... désolé, Raph... Raphaël...

Je lui lançai un regard noir, cet idiot croyait réellement s'en tirer avec de pittoresque excuses ? Avec d'autres personnes peut-être, mais avec moi, cela ne fonctionnait pas. Je l'attrapai par sa chemise et le collai contre le mur, approchant mon visage du sien.

– Que ce soit clair, René, tes excuses ne me font rien mais...

Je regardai plus attentivement son physique. Sa chemise, auparavant blanche était recouverte de terre et de sang frais. De nombreux trous se trouvaient sur ses vêtements et ses cheveux bruns étaient sales et en bataille. Son visage, quant à lui, semblait recouvert de blessures et de contusions. Il avait dû sûrement se faire coincer par Alexis, le chef du gang de l'Aconit et fuyait ses poursuivants.

– Hey ! Raph' ! cria une voix non loin.

Je vis apparaitre dans les yeux de René un voile de terreur et il se mit à trembler. Signifiant probablement l'arrivée de ses bourreaux. Je me retournai vers mon interlocuteur et vis Alexis et deux de ses sous-fifres venir dans ma direction.

– Qu'est c'tu m'veux Al ? demandai-je froidement.

Il regarda dans ma direction et vit le visage terrifié de René. Un sourire sadique apparut sur son visage.

– Oh, je vois que tu as retrouvé mon nouvel esclave ? constata-t-il.

_ ... Tu parles de lui ? dis-je en désignant René.

– Oui, dit-il en souriant. Peux-tu nous laisser ? J'ai une petite discussion à avoir avec lui...

Je réfléchis quelques secondes.

– Non. Il est avec moi pour le moment.

– Pardon ? demanda-t-il, surpris.

– Tu es sourd ou tu ne comprends pas ?

– Aucun des deux, Raph', et tu le sais. Dis-moi seulement pourquoi tu veux garder ce gars avec toi. Tu détestes cet idiot pourtant.

En entendant cette dernière phrase, je me mis à rire.

– Al, réfléchis. Si je te dis qu'il est avec moi pour le moment, c'est qu'il y a une raison. Et je n'ai pas

envie que tu l'abîmes plus que ce qu'il ne l'est déjà. Moi aussi j'ai le droit de m'amuser un peu.

– ...

René me regarda, il semblait surpris mais la terreur qu'il avait eue avec l'arrivée des trois hommes s'intensifia suite à mes paroles. Il faut dire que me voir prendre la « défense » de quelqu'un était plutôt quelque chose d'inhabituel mais bon, tout avait un prix. Et il le savait. Alexis prit un temps de réflexion, puis, d'un ton neutre, dit :

– Très bien, seulement parce que c'est toi. En échange, tu me rendras un certain service. Ton aide

pourrait m'être fortement utile...

– C'est parfait ! m'exclamai-je en souriant. Et tu peux me faire confiance pour ton « service ». Il sera

fait en moins de temps qu'il n'en faut. Tu sais qu'à moi seul je peux faire ce que la moitié de tes sous-

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