Chapitre 2

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Alexandre

7h39

Je rentre tout juste chez moi. J'ai passé une soirée de malade, dans une boite hyper branchée du centre ville mais malheureusement je m'en souviens plus du nom tant je suis encore éméché mais pas assez pour ne pas aller en cours.

Je rentre discrètement mais mon père est déjà levé et m'attends de pied ferme.

-Alexandre Damien Marchand, où étais-tu cette nuit pour rentrer à cette heure ? Tu as vu comment tu es habillé ? Et cette coiffure ? Ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué je te rappelle !

Je ne prends même pas la peine de lui répondre, lui et ses bonnes manières m'énerves à un point inimaginable. Lui tout court en fait.

-Réponds !

-J'étais chez Tommy, on a bu un peu et je n'ai pas vu l'heure.

Ce n'est pas tout à fait faux...

Hier soir j'étais chez mon meilleur ami Tommy, un franco-américain dont ses parents et les miens sont de très bon amis. Sandra, une amie, nous a appelé et nous a demandé de la rejoindre.

Une amie ? Bien sûr on n'y croit tous...me souffle ma conscience.

Oui bon c'est une très bonne amie mais je me vois très mal raconter ma vie sexuelle à mon très cher père.

-Ca va les cours fiston ?

Fiston ? Sérieusement ?

-Ca va, je m'en sors pas mal.

-Je suis fière de toi mon garçon.

Il va pour me faire un câlin au moment ou je décide que ça va beaucoup trop loin. Je le repousse très violemment et lui assène une des phrases dont il entend très souvent :

-C'est maman qui devrait être fière. Je le fais pour elle, dis-je froidement.

Il souffle et part de son côté. Je monte alors dans ma chambre, ouvre mon tiroir et prends le cadre qui est emballé minutieusement dans un voile argenté. Je le contemple, caresse le verre et une larme coule le long de ma joue et j'accepte, enfin, de me libérer de cette carapace de dur à cuire et laisse ma fragilité pointer le bout de son petit nez. Mais je l'efface très vite et décides d'aller me préparer pour les cours, il est 7h48. Je vais en retard. Comme d'habitude.

Pourquoi changer les bonnes vieilles habitudes ?

Je suis enfin prêt et attrape les clés de ma voiture (une BMW, la toute dernière bien sûr), et marche d'un pas lent jusqu'à mon garage où elle se trouve.

10 minutes plus tard, j'arrive à mon bahut.

Dommage il n'a pas cramé dans la nuit. Je devrais remédier à ce problème.

Mon cerveau me ramène à la réalité en m'envoyant une image qui me sort de ce rêve plutôt tenant.

Dès l'entrée, une horde de filles me dévisage, m'envoie des baisers de loin, me mate de haut en bas, bref comme d'habitude. Quand tout à coup, une petite brunette, au carré plongeant, maquiller comme un pot de peinture, se plante devant moi. Je n'ai même pas le temps de la détailler un peu plus qu'elle m'attrape par la nuque et m'embrasse à pleine bouche. Enfin me lave la figure et frotte son visage au moins.

Je vais ressembler à un pd si elle me maquille comme ça ! Je n'ai pas besoin d'une douche ni d'une remise en beauté putain ! D'où elle sort elle encore ?

Je la repousse violemment « Encore !? Mais tu ne peux pas repousser les gens dans la douceur non ? Espèce de brut ! »Ma conscience se fait un plaisir de me faire des leçons de morale mais c'est un cas d'urgence !

-Bébé, calme ses petites chiennes ou je m'en charge.

Bébé ? WTF !?

« Et en plus tu sors avec Barbie 2015 ? Super alors la tu sais quoi ? Démerdes toi, ça t'apprendras à me mettre en veilleuse la nuit ! Le moment où, ce que je constate, tu fais le plus de conneries ! »

Ma conscience se déchaine pendant que moi j'essaye de souvenir de ma superbe connerie d'hier soir.

-Bébé ?

-Bébé qui ? T'qui déjà ?

-T'sérieux la !? On a couché ensemble hier soir !

Et là c'est le drame. Je hurle de rire. Les filles aussi. Enfin à peu près tout le lycée.

-Y'a quoi de marrant !?

-« Chérie » ce n'est pas parce que TU as atterri sur un matelas avec MOI que direct tu es ma copine. Mais je te l'accorde, c'est tentant, mais désolé pour toi.

Elle ouvre la bouche et n'arrive pas à la refermer. Et c'est là ou je remarque un détail troublant.

Mon sac de cours ? Putain ! Encore oublié !

-Hé Barbie tu as une feuille et un stylo ?

Vu qu'elle ne bouge pas, j'attrape son sac, prends une feuille et un stylo, referme le sac « Quelle galanterie ! Il y a du progrès dis donc ! » « Je m'occupe de toi plus tard, chère voix qui m'harcèle »

Je lui redonne son sac et me barre vers ma salle. Là où je retrouve Tommy et les autres. Je les salue et pars vite fait. Je vais vers la fenêtre de ma salle où on voit, au loin, très loin, l'horizon, et je m'évade pendant le très court moment qui me reste.

J'espère que vous êtes fières, j'aimerai tellement que vous soyez là...


L'impossible devient possibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant