Chapitre 7

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- Regardez ! Regardez ce qu'ont fait ces misérables !

Anthras se retourna, il jubilait.

- Et toi Nort, doutes-tu maintenant de la justesse de notre vengeance ?

Nort promena ses yeux autour de lui. Des cadavres ensanglantés jonchaient au milieu des ruines.

- Non, chef, repondit-il en baissant les yeux.

- Tu as enfin compris, mon ami, déclara Anthras, j'ai toujours agi pour le bien de tous, tes compagnons pourront te l'assurer.

Il leur adressa un regard appuyé.

- Oui, bien sûr, dirent-ils précipitamment.

- Bien. Nous camperons ici-même pour cette nuit, afin que vous realisiez entièrement l'ampleur de la barbarie de ces deux abominations.

Sur ce, il se retourna et disparut dans une ruelle étroite.

Les bandits commencèrent à se plaindre, mais se turent immédiatement lorsque Lornas menaça de les dénoncer à leur chef. Après avoir déplacé les corps agglutinés de façon à libérer un espace suffisant, ils s'emmitouflèrent dans des tissus qui avaient changé de couleur tant ils étaient usés et sales, à même le sol.

Nort ne se coucha pas. Il ne pensait pouvoir parvenir à s'endormir avec l'odeur de mort qui flottait sur la place et ne voulait pas se mélanger au reste de la bande. Il préféra plutôt arpenter les ruelles du villages et méditer jusqu'au matin. Il n'avait de toute façon pas d'autres choix de s'occuper.

Il leva les yeux sur le firnament. De multiples étoiles scintillaient telles de lointaines et immobiles lucioles. Il s'était toujours demandé ce qu'étaient ces mysterieuses lumières. Il n'avait malheureusement aucun moyen de le savoir.

La pleine lune lui permettait de distinguer les ruelles, aussi en profita-t-il pour les détailler minutieusement. Ça et là, des débris entravaient le passage, l'obligeant à les enjamber. Il fut surpris par leur envergure, comment était-il possible de causer un tel désastre ? Le massacre avait été d'une extrême violence. Les corps démembrés devenaient encore plus terrifiants à la lueur de la lune et semblaient lui adresser un regard implorant lorsqu'ils possédaient encore leur tête.

Plus il se promenait dans les rues dévastées, plus il se rendait compte de l'ampleur du désastre et plus il était persuadé que le duo n'en était pas l'auteur. Les blessures n'avaient pas été infligés par des armes, mais plutôt par des morsures.

Il frissona dans l'obscurité.

Il y avait donc une bête qui rodait dans les parrages ... Pourquoi les deux chasseurs et cette chose allaient-ils dans la même direction ? Étaient-ils poursuivi par la créature ? Ou au contraire la suivaient-ils ? Autant de questions dont il n'avait pas de réponses.

*

Saithan se reveilla brusquement et hurla d'horreur, ses mains accolées à ses oreilles pour tenter d'échapper aux échos lancinants du cri bestial. Jamais il n'avait été confronté à une telle manifestation de ténèbres. Sa conscience menaçait de s' effilocher face à ce néant, de se noyer dans ce gouffre d'obscurité.

Il se retourna vers Ellora. Elle se tenait assise, le dos arquée. Sa chevelure en sueur se collait à son visage pâle.

- Que ... Qu'est-ce que c'était ?

- La bête.

- Dépèchons-nous, reprit-il tandis qu'il pliait et rangeait sa toile, j'aimerais la rattraper avant la frontière, elle ne doit pas être bien loin.

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