Chapitre 1

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Les vacances sont finies. C'est sur ce triste constat que je tentai de faire démarrer ma voiture. Au cas où je ne l'aurais pas encore réalisé, mon antique Twingo verte première génération me rappela que les paillettes et le glamour étaient bien restés à Vegas. Maintenant retour à la réalité.

Après avoir crachoté un petit moment, ma voiture finit par se mettre en branle, et je quittai le parking de ma résidence. Je pensais au fait qu'il faudrait prochainement l'emmener chez le garagiste pour une petite révision, si je ne voulais pas avoir de problèmes cet hiver. Rien de pire qu'une voiture qui ne démarre pas un matin glacé du mois de Février, surtout que c'est inévitablement le matin où le réveil n'a pas sonné, le matin où vous avez un rendez-vous important. Cela n'arrive jamais un dimanche midi alors que vous étiez invitée chez tante Bertha (celle qui a du poil au menton et qui radote), du coup, vous auriez eu une belle excuse pour ne pas y aller, mais non jamais le dimanche.

C'était une dépense que j'aurais volontiers évitée (j'aurais préféré un nouveau sac à main par exemple).

Cependant il serait compliqué d'aller travailler sans voiture.

Et donc de gagner de l'argent.

Cercle vicieux.

Je pris donc la route du travail, rejoignant des centaines d'automobilistes en ce matin d'Octobre. La radio (avec lecteur de cassettes intégré s'il vous plait) diffusait les interventions plus ou moins drôles d'un animateur matinal célèbre, entrecoupées de jeux débiles, de publicités et de quelques trop rares chansons à la mode.

Depuis un an, j'avais repris le petit salon de coiffure niçois dans lequel j'avais fait mon apprentissage, mon ancienne patronne ayant pris une retraite bien méritée. J'y avais investi toutes mes économies, et surtout m'était liée au diable — alias mon banquier — pour une bonne dizaine d'années. J'avais réussi à embarquer dans cette aventure, Sandra une ancienne de mes collègues. Les affaires n'étaient pas ce qu'on pourrait appeler florissantes, mais nous réussissions à nous en sortir pas trop mal. La clientèle d'habituées était restée fidèle, et afin de développer notre chiffre d'affaires nous proposions également des services à domicile pour les mariages notamment. Deux de mes amies étant Wedding Planner, j'avais la chance qu'elles nous proposent régulièrement à leurs clientes.

Ce n'était pas un grand salon comme ceux que l'on peut trouver sur les boulevards chics. Plutôt un petit salon de quartier. Alors certes, la décoration n'avait pas été pensée par un décorateur renommé, mais les travaux que nous avions réalisés à la force de nos petits bras musclés (ou pas) avec Sandra, avaient donné au lieu un bon coup de jeune et surtout une atmosphère chaleureuse. Adieu les murs en lambris tous droit échappés d'un chalet à la montagne (dans une ville où il neige une fois tous les dix ans), et bonjour ceux aux couleurs claires et reposantes. Dorénavant nous adorions y travailler et nos clients s'y sentaient bien.

J'arrivai enfin dans le quartier, et commençai maintenant mon challenge habituel du début de journée : arriver à trouver une place de stationnement pour ma voiture.

Après trois tours du pâté de maison et avoir checké mes bons plans parking habituels, je grognai intérieurement, la partie était loin d'être gagnée. Je finis par trouver une mini place dans laquelle je rentrai au chausse-pied, c'est-à-dire en poussant un peu la voiture de devant et celle de derrière. D'où l'intérêt d'avoir une vieille voiture qui ne craint plus les rayures ! Il faut bien lui trouver des points positifs à ma titine.

Je claquai la portière et m'empressai de rejoindre le salon de coiffure. Sandra était déjà arrivée et avait ouvert la lourde grille qui protégeait la vitrine.

Mariage & conséquences - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant