- Je peux aller la voir ?
J'ai demandé en arrivant près de mon père, assis sur un banc et la tête entre les mains. Arrivée à sa hauteur il ne m'avait toujours pas répondu.
- Papa ?
Il s'est massé la tempe avant d'enfin lever la tête vers moi. Jamais je ne l'avais vu les yeux aussi rouges. Ses cernes bouffies, visiblement trop fragiles pour le poids de ses larmes, ont tremblé sous son regard. Il a laissé aller ses yeux dans le vague, l'air un peu paumé, puis il a remué là tête.
- Elle s'est réveillée, non ? J'ai demandé, cette fois sur un ton plus calme. Mon père était mal, et je sentais que j'allais l'être, moi aussi.
- Sully... A t'il dit, du chagrin dans sa voix.
Et j'ai su, avant même qu'il ne continue,
j'ai su.
Je ne savais pas à quoi m'attendre en ouvrant la porte, et pourtant il m'avait prévenue. J'en avais déjà mal au cœur, mes mains tremblaient et le sol sous mes pieds semblait impalpable.
Pourtant, après avoir tiré le rideau, mon stress est descendu en flèche, ma mère était là, et lorsqu'elle releva les yeux de son bouquin pour me regarder, un sourire illumina son visage. Je me suis jetée à son chevet et je l'ai prise dans mes bras.
On a peu parlé, enfin, j'ai peu parlé. Quelques réactions de sa part, mais c'est tout, on a pas vraiment discuté, mais j'étais heureuse.
Et sans prévenir,
tout s'est écroulé.
- Oh, je suis désolée. J'ai une mémoire des noms abominable, tu peux me le rappeler ?
Ma mère, me regarder avec des yeux aussi doux ? C'eut été trop beau.
Je suis restée béate un instant, je pensais que le pire avait été de la voir pleurer, hurler, puer l'alcool. Manger seule, manger avec elle.
Je pensais même que le pire,
c'était ma santé.
Mais non, mais non.
Non.
Le pire, c'était ça.
J'ai dégluti, et d'un effort surhumain, j'ai réussi à répondre sans trembler.
- Sully.
- Sully ! C'est exactement le nom que j'aurais voulu donner à ma fille.
Je l'ai regardée, effarée, béate. J'en sais rien. En fait je ne sais pas comment expliquer ça, mon visage, cette scène, cette sensation. Même la description de l'enfer ne suffisait pas.
J'avais juste les yeux écarquillés, la bouche entre-ouverte, les mains moites, le cœur qui battait fort. J'avais envie de vomir tant il y avait d'émotions dans ma gorge qui explosaient.
J'avais envie de vomir, et surtout, de mourir.
- Maman... J'ai essayé de dire d'une voix trop frêle. Et les épaules de ma mère se sont affalées, raides, comme si soudain, elle avait compris qui j'étais, ou plutôt qui j'étais censée être.
Elle aussi, sa bouche s'est entre-ouverte, ses yeux se sont écarquillés, mais ses mains ne sont pas devenues moites, et son cœur ne s'est pas mis à battre plus fort. Je le sais parce qu'elle ne m'a pas regardé de la même façon dont je la regardais elle.
Je le sais parce qu'elle, c'était de la pitié qu'il y avait dans ses yeux. Du remord, de la tristesse, et surtout, un peu de « Je suis désolée,
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Hello Scott /Histoire terminée ~♥/
RomanceIl n'y a pas de populaire. Ni populaire, ni intello. Pas de capitaine de football non plus. Pas de racaille, de pouf, de paumé. Rien Il y a seulement Scott Walker, Et lui, il est spécial.