Histoire écrite avec ma Juju ♥
Dans un pays très lointain, à une époque éloigné pour qu'aucun homme ne s'en souvienne, une histoire tragique se passa. Une histoire de sang, d'horreur, de fanatisme. Laissez-moi vous raconter l'histoire du Voleur de Peau.
La lueur matinale perçait les feuilles rougeâtres des arbres mourant à l'automne. Des flaques de sang semblaient s'être propagées partout sur le sol froid et dur comme la pierre. Le vent hurlant entre les branches le réveilla. Ses yeux s'ouvrirent alors avec douleur et difficulté. Son corps était lourd. Il ne parvenait pas à se mouver. La tête aplatie contre le sol, il observait, avec un regard de maccabé, les feuilles mortes jonchant le sol. Il aurait voulu rester là, mais la volonté de Dieu fut plus forte que lui. Dans un ultime effort, il s'efforça de se lever pour vaincre la Mort. Sa main s'écrasa au sol, et un élancement parcourut son bras tout entier. Sa tête mi chauve s'en alla embrasser une fois encore le sol. Ses poumons et son corps tout entier le brûlait d'un feu ardent que l'on ne pouvait arrêter. Sa tête baignait dans une flaque de sang. Il commença à s'étouffer, le sang emplissait sa bouche et débordait, coulant comme des larmes. Il le savait, sa pause perdait rapidement et tombait en lambeaux sur le sol qui les mangerait. La Grande Faucheuse le surplombant prête à l'emmener dans les ténèbres de la Mort. Il pensa alors qu'il devait survivre, qu'il n'était pas question de rejoindre les portes du paradis. Il parvint à tourner son corps sur la droite. Sa respiration restait suffocante. Il lui parut, pendant un instant, de voir la lumière, la lumière du seigneur. Il survécut. Frère Defoe était vivant.
Une jeune fille dont le nom a été oublié se préparait pour rendre visite à son amant se l'autre côté de la forêt. Adressant ses plus belles tendresses à ses parents chéris et son mari, elle s'en alla. "Regarde bien le soleil, car tout perd sa clarté un jour." Elle atteint la forêt, et pénétra dans cette dernière laissant la Vie derrière elle. Les arbres étaient penchés en avant. Leurs branches monstrueuses s'accrochaient tels des mendiants aux habits de soie de la jeune fille. Le bois devint alors sombre, de plus en plus noir comme la Mort qui la guettait depuis le debut. Seul le claquement de ses souliers sur le roche se faisait entendre. Une chouette hululante, le craquement d'une brindille, un cri sourd et désespéré et la jeune amoureuse se mit à courir à toute vitesse. Son visage se griffa contre les bras squelettiques des arbres voulant la retenir en Enfer. Elle continuait sa course à toute allure et son jeune pied fut pris au piège par une pousse. Elle dégringola dans les feuilles mortes et atterrit dans une clairière peu éclairée. Elle ouvrit les yeux et ce qu'elle vit fut le spectacle de son horreur. Un homme en toge marron agonisait près des feuillages devenus rouges. Il manquait de la peau à l'arrière de son crâne peint de rouge. Ayant une bonne âme, elle accourut pour venir en aide à cet homme, cette chose immonde embrassant de son corps bientôt nu le sol. Elle dut, contre son gré, lui retirer son vêtement religieux. Une fois enlevé, une odeur nauséabonde se dégagea de la carcasse de cette chose bestiale. Elle le retourna, face à elle, le corps de cet homme. Plus rien, plus de protection ne recouvrait son corps. Il était fait de chair le brûlant atrocement. Terrifiée par cette image horrifique de la bête humaine, elle se retira et essaya de courir. Mais à peine avait elle fait quelques pas qu'elle s'écrasa contre une pierre. A demi consciente mais paralysée, elle entendait les grognements de Defoe, se rapprocher. Elle sentait sa fin, elle sentait la mort se rapprocher d'elle, elle sentait encore et toujours cette effluve toxique. Une main toucha ses pieds et remonta le long de sa jambe. Elle s'accrocha à son fessier et arracha alors les tissus de sa robe. La griffant le long du dos, le moine continua sa lente course pour la vie. Arrivé près de son oreille, il lui murmura quelques mots : "Regardez ma peau très chère, elle est morte, absorbé par le sol. Elle s'est faite dévorer. Voulez vous qu'il en fasse de même pour moi, représentant de la religion. Voulez-vous qu'il m'attire vers les Enfers ? Vous êtes croyante, oh oui, vous l'êtes ! Et savez-vous quel est la volonté de notre seigneur tout puissant? De me faire vivre! Offrez moi votre peau et le salut vous sera accordé. Que dieu vous bénisse. Amen."
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Le conte Du Voleur De Peau - Ainsi Soit-il
Mystery / ThrillerIl était une fois, le voleur de peau...