Chapitre 4

48 9 2
                                    


** On peut supporter bon nombre de coups et de blessures, tant que cela reste physique
on arrive toujours à guérir et si on prenait le temps de faire attention à ceux qui nous entourent,
on pourrait en voir la preuve en chacun d'entre nous, à coup sûr.
Mais il y a des coups plus profond, qui nous touchent l'âme au lieu du corps et qu'aucun d'entre nous ne peuvent supporter.
De simples petits mots rangés les uns derrières les autres, une simple phrase,
un enchainement de syllabes , plus violents qu'un poing en pleine figure et tout en nous peut basculer, pour ne plus jamais redevenir comme avant ...**

Un froid glacial souffle au dehors, je regarde par le vitrail de la porte d'entrée et remarque que le sol est pleins de plaques de verglas. Chouette, déjà que j'ai deux pieds gauches ça fait dix fois plus de chances de tomber.

J'enfile ma veste ainsi que mes bottes puis je jette un dernier coup d'oeil derrière moi avant de sortir de la maison. Le vent d'hiver me mord les joues, je m'enfonce un peu plus dans ma veste pour me parer contre le froid.

Il fait encore nuit et tout est calme, c'est ce qui me plait dans les vacances d'hiver, ce semblant de paix et de sérénité. Je me concentre sur le bruit de mes pas sur le sol verglacer, je sais que cette sensation de calme ne durera pas éternellement, dans une ou deux heures ,le même boucan de voitures qui klaxonnent sur la route et de personnes toutes plus pressées les unes que les autres dans les rues ,va recommencer. Evidemment, Noel approche, alors même durant les vacances tout le monde court derrière d'autres problèmes, notamment les cadeaux. Comme si le stress que l'on vit durant toute l'année n'était pas suffisant il faut que l'on s'en rajoute une couche en période de fêtes. Non, vraiment je ne comprendrai jamais cette manière de penser.

Je ferme les yeux un instant, inspirant le plus profondément possible l'air matinale dans mes poumons.

Du sang, partout autour de moi.

J'ouvre brusquement les yeux et regarde les alentours. Je deviens folle, c'est sûr je deviens folle. Maintenant, même éveillée je fais des cauchemars. Je m'efforce de ne pas sortir de chez moi durant la journée depuis plus d'un mois... Peut-être est-ce une réaction psychotique ?

« C'est ce que tu penses vraiment, ou ce que tu veux te faire croire ? » m'interpelle ma conscience.

Je n'aurai peut-être pas dû sortir si tôt le matin, ça ne vaut vraiment pas le coup de devenir parano juste parce que j'avais envie de me dégourdir les jambes.

Malgré les doutes qui m'envahissent soudain l'esprit, je continue de marcher un moment dans les rues de la ville endormie.

Je vais là où mes jambes me portent, mes pensées divaguant tantôt vers le gazouillement de quelques oiseaux aux alentours, tantôt vers les vitres gelées des voitures et des habitations auxquels les rayons de soleils naissants ajoutent un aspect brillant, presque irréel.
Inconsciemment, et pour la énième fois depuis plus d'un mois, je me remémore ce qu'il s'est passé ce jour là...

« Lâche moi Irina! Vous vous fichez tous de moi ici, j'en ai ma claque je m'en vais ! » J'avais hurlé devant la porte d'entrée.

Irina tentait de me tirer vers le salon, en vain. J'étais devenue complètement hystérique, je ne voulais plus les écouter ni elle ni Irin et encore moins Gabriel. Ils se payaient ma tête, à me raconter leurs histoires d'anges et de je-ne-sais-quoi, j'étais bien gentille à être restée calme mais là, je n'en pouvais plus.

« Tu ne veux juste pas te l'avouer Helena, tu sais que c'est vrai tout ce qu'on te raconte. » avait lancé Gabriel en apparaissant juste derrière Irina.

Terre D'EdenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant