Hurt ||JACKBAM||

HURT

Cela faisait plusieurs mois qu'il n'était plus lui même. Son âme avait quitté son corps pour ne laisser qu'une coquille vide, dépourvue d'émotion. Il ne faisait que survivre au milieu des siens. La vie n'avait plus rien d'important à ses yeux. Il se sentait inutile. Il ne se nourrissait plus, la nourriture étant fade. Il ne souriait plus, la tristesse ayant remplacé sa bonne humeur. Il ne parlait plus, les mots n'ayant aucune importance. Il ne faisait plus rien à part rester dans sa chambre, à regarder par la fenêtre, les jambes ramenées contre son torse. Son état inquiétait bien sûr ses amis. Il ne tenait plus lors des entraînements, ses jambes lâchant au bout de quelques minutes de danse. Il ne sortait de sa chambre que pour se laver et aller aux toilettes. Les fans aussi s'inquiétait pour lui, il ne postait plus rien sur les réseaux sociaux. Le manager aussi avait remarqué l'affaiblissement de son protégé et avait décidé de mettre le groupe en pause le temps que celui-ci reprenne des forces.

Mais son état s'empirait. Plus les jours passaient et plus il s'affaiblissait. Son visage autrefois si beau s'était fortement amincis, ses jolies joues rebondies étaient désormais creuses, ses petits yeux rieurs avaient perdu leur éclat et ne reflétaient plus qu'une infime tristesse. Son corps déjà mince jadis était devenu squelettique, laissant voir ses côtes. Ses cheveux si soyeux et doux étaient devenus ternes et commençaient à reprendre leur couleur naturelle.

Tous se demandaient ce qui lui arrivé, ne comprenant son refus de s'alimenter et de parler. Il ne savait pas ce qui le rongeait au plus profond de lui. Ce qui le compressait. Cette maladie qui le consumait de jours en jours. Cette maladie que le faisait tellement souffrir. Ce poison qui se propageait dans tout son corps, brûlant ses veines et brisant son coeur. Ce virus qui s'étaient immiscé en lui sans qu'on lui en donne l'autorisation. Cette maladie c'était l'amour. Il était totalement fou de son meilleur ami. Il s'était détesté quand il s'en ai rendu compte. Il se répugnait d'aimer un homme, qui plus est son meilleur ami. Celui avec qui il avait tout partagé, celui avec qui il était tellement bien. Il aurait voulu disparaître, ne plus jamais exister.

Il était en ce moment dans la salle de bains. Il venait de sortir de la douche et il regardait son reflet dans le miroir. Une serviette autour de la taille, il s'observait, silencieux, aucune expression sur le visage. Il se trouvait affreusement laid, la peau sur les os. Il ne se supportait plus, il ne voulait plus jamais se voir, plus jamais voir son reflet dans le miroir. Alors avec le peu de force qu'il lui restait, il mis son poing dans le miroir qui se brisa immédiatement. Il serra fort son poing dû à la douleur qu'il ressentait. En descendant son regard vers celui-ci il vit son poing en sang mais ne fit rien. Cette douleur lui faisait, aussi bizarrement que cela puisse paraître, beaucoup de bien. Il oublia durant quelques instants sa douleur psychologique, cette amour non réciproque et impossible. Il se sentait un peu mieux et surtout vivant. C'était la première fois en plusieurs mois qu'il se sentait respirer, qu'il se sentait vivre.

Dans la pièce d'à côté, tout le monde avait entendu le bruit d'éclat de verres brisés. Tout le monde s'était demandé d'où le bruit provenait et en avait déduis qu'il venait de la salle de bains où le jeune thaïlandais était enfermé depuis une bonne vingtaine de minutes. Il s'était inquiétait et finalement il s'était levé. Il avait dit aux cinq autres jeunes hommes qu'il allait voir ce qu'il se passait. Il s'était alors dirigé vers la salle de bain et avait posé sa main sur la poignée de la porte. A son grand soulagement elle n'était pas fermée à clé. Il l'a ouvert doucement et est entré dans la pièce où son meilleur ami se tenait devant le miroir qui était désormais brisé. La vue de son dos l'horrifia, on y voyait ses côtes et il aurait juré que sous sa serviette, le même spectacle y était présenté. Ca lui faisait atrocement mal de voir son ami dans cet état, si mal en point.