C'est la troisième fois que je me réveille dans cette chambre blanche. Si je me souviens bien j'ai subi mes premiers tests et je me suis évanoui. Je ne veux pas faire d'autre tests. Cet endroit me dégoutte. Quel est le but de ce scientifique, Franz Nimier ? Créer une arme humaine, certes, mais à quoi vais-je servir ? Il doit bien y avoir une explication... Je soulève ma couverture pour regarder dans quel état sont mes bras. A mon grand soulagement ces derniers on reprient leur forme normale. A gauche de mon lit se trouve une tablette sur laquelle il y a une objet indiquant l'heure, le jour et le mois. Ce qui est étrange c'est que je ne me souviens pas de mon passé mais que mon cerveau semble contenir de nombreuses informations. Des informations mineures j'imagine, je sais combien il y a de jours en une année, je sais apparemment lire et d'autres choses dorment au fond de mon cerveau. Je pense que c'est dû au modifications génétiques. Ils ont du insérer de nombreuses connaissances dans ma conscience. Cette idée me fait peur, sachant que la seule chose qui m'appartient est mon âme si ils peuvent la modifier alors je n'aurais plus rien. Mes émotions, mes sentiments, mes sensations pourraient disparaître en un claquement de doigts. Je ferme les yeux en essayant de penser à autre chose. Je me rends compte que je ne sais pas à quoi ressemble mon visage. L'infirmière entre dans la pièce :
-D'après les tests tes bras ne sont pas encore performent, il ne résiste pas au choc et à la douleur. Il faudra faire une opération dans deux jours ne t'inquiète pas ça ne te fera pas mal. As-tu besoin de quelque chose ?
Je suis étonnée par sa question, jusqu'ici on m'avais fait comprendre que je n'étais qu'une expérience. je réponds pourtant toujours de ma bouche molle et hésitante :
-J'ai... j'aimer...rais a...avoir ... un mir ... miroir....
L'infirmière me regarde avec étonnement, hausse les épaules et s'en va.
Un sentiment nouveau assaille soudainement mes sens : la faim. Ma bouche est pâteuse et remplie de salive. Mon ventre me tire. Je fixe la porte de la petite chambre avec impatience. J'aurais dû demander à la femme en blanc de la nourriture... Je me demande pourquoi elle se soucie de mes besoins autre que corporels. Je pense que le fameux Franz Nimier lui donne des ordres et comme après les tests je dois reprendre des forces elle doit avoir comme consigne d'être douce avec moi. Voilà pourquoi elle est soudainement gentille. Enfin passons, je dois trouver un moyen de sortir d'ici. Bon, je n'ai pas le choix il faut que je subisse d'autres tests pour pouvoir étudier l'agencement du laboratoire. Il va falloir que je sois courageuse et que je subisse sans broncher leurs maudit tests. La colère commence à monter en moi. Pourquoi moi ? Je serre mes draps si fort que mes phalanges en sont blanchies. La haine et l'amertume m'envahissent.Je n'ai rien, même mon corps ne m'appartient pas. Ils mon tout pris mais je vais me battre me défendre jusqu'à mon dernier souffle. Mon infirmière rentre dans la chambre avec un plateau sur lequel sont disposés un miroir et un bol remplit d'une substance verte fumante. Elle le pose sur le lit :
-Voilà de quoi manger je pense que tu en avais besoin.
Elle tourne les talons et s'en va. Je me jette sur le bol avale la substance peu appétissante à grandes goulées même si cette chose n'est pas bonne je me sens revigorée. Je regarde le miroir. Je n'ose pas l'attraper, j'ai peur de se que je vais découvrir. Je le regarde, hésitante. Finalement je tends timidement ma main vers l'objet. Je l'attrape lentement et le rapproche vers mon visage. J'observe mon menton bien dessiné, remonte vers ma fine bouche, je regarde mon front lisse mon nez droit. Mes longs cheveux noirs corbeaux retombent sur mes tempes. A mon grand étonnement mon visage est très harmonieux à un détail près. Je me rends compte que mes yeux sont rouge sang, un rouge violent. Mes yeux ne transmettent pas mes émotions, ils semblent vides. Le mélange de mes yeux et de mon visage donne un résultat troublant et dérangeant. Je ressemblent à un monstre sortit tout droit des enfers. Mon regard est dur il est cruel, comme si il ne m'appartenait pas. des larmes coulent le long de mon visage mais mes yeux restent les même on ne décèle aucune tristesse dans mon regard sanglant. Je pousse un hurlement où se mélange colère et peine. Je jette violement le miroir contre le mur. Il se brise sur le sol. Je le regarde avec dégout, tremblante.