Chapitre 5 : Embrumé

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16 janvier 2016, Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis, 10h57.
Il fait froid. Le vent nous caressait gracieusement le visage pendant que la neige nous recouvrait de sa fraicheur.
" Remontez en cours ! "
Un surveillant, encore. Je remontai en cours, la professeur étonnée de me voir revenir après tant de temps :
"-Enfin ! Je croyais jamais les voir ses feuilles !"
Une fois assis à ma place, je voyais Cathia me fixer, elle me faisait des signes incompréhensibles. J'avais attendu la fin du cours pour aller lui parler :
" C -Tu vas pas recommencer ?
M -Recommencer à quoi ?
C -À ignorer tout le monde là à continuer à t'isoler !!
M -C'est mieux pour moi, je suis à bout là, si je craque ça va faire mal.
C -Je veux juste pas que tu pètes encore un plomb comme la semaine dernière."
Elle m'enlaça.
17 janvier 2016, 03h22
Dans une nuit noire, illuminée par une pleine lune, qui paraissait pénétrante, jusqu'au plus profond de moi. Je déambulais, revenais d'une soirée, je n'avais pas bu, pas fumé, rien de mal. J'errais dans les couloirs de la mort, la pauvre âme que j'étais priait pour disparaître. De la brume apparaissait petit à petit, je n'y prêtais pas plus attention que ça. Je commençais à ne plus voir mes pieds tant la brume emplissait les poumons de la ville.
Tout à coup, deux torches s'allumèrent face à moi, l'une bleue, l'autre blanche. Je resta de marbre, frigorifié comme gelé sur place. Les deux lumières s'avancèrent, une masse sombre les précédait. Petit à petit, je reconnu, la créature, qui se dissimulait derrière cette fumée. Le Loup. Il avançait, pas à pas, immobile, j'étais bloqué sur place. S'avançant, il me regardait toujours avec la même insistance. Les secondes paraissaient des minutes. Il n'était plus qu'à un mètre de moi, quand soudain, il montra les crocs. Il me dévorait du regard. Brusquement, sans bruit, il me bondit dessus. N'ayant pas le temps de réagir, il prit à plein crocs toute mon épaule droite, je me débattais de toutes mes forces. Cette lutte acharnée semblait une éternité, ses crocs semblaient des lames. Cette sensation horrible de sentir, cette chose me déchirer l'épaule. Je réussis à le retirer de mon épaule, il glissa le long de mon bras en me blessant gravement. Après cette lutte acharnée il recula, me laissant me vider de mon sang, j'avais plus qu'une solution, fuir. Je couru, rentrer chez moi, seul, dans l'ombre. Une fois arrivé je me précipita sur les bandages, il fallait désinfecter les plaies. Pas le temps, je vidai une bouteille d'alcool sur mon bras. Je hurlai de douleur. La douleur était passée, je me retrouvai seul, au milieu de mon salon, un bandage recouvrant mon bras et mon épaule entièrement. Personne ne me croirai, je ne peux pas aller à l'hôpital, je devais cacher ça. Je fis un malaise et me réveilla le lendemain matin.

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