- Si je te dis qu'il est mauvais c'est qu'il est mauvais, surtout pour toi.
Lui aussi ne fait que de me répeter le même discours depuis que nous sommes partis de chez Antoine.
Silvana: Mais pourquoi ? Il a fait quoi ? Et puis t'es peut-être juste jaloux, le questionnais-je.
Il serre le volant fort, je n'ose pas croiser son regard, je me contente juste de regarder ses mains.
Tiago: Tu veux vraiment savoir ce qu'il a fait ?
Non, non je veux rester aveugle et sourde sur Antoine.
Silvana: Oui, dis-je fermement.
Il s'apprête à dire quelque chose mais il se résigna.
Heureusement que la radio existe dans les voitures, car actuellement c'est le silence total, aucun de nous deux ne parle, ni regarde l'autre.
Je me contente de regarder le paysage. Et de ne penser à rien mais c'est difficile même impossible parce que je veux absolument me souvenir de ma vie d'avant, enfin celle dont je ne connais plus l'existence.
Théo n'est toujours pas rentré, il ne me répondais plus. Antoine m'a dit d'abandonner, qu'il reviendrait.
Silvana: C'est long, dis-je en soufflant. T'es sûr que t'as pris la bonne route ?
Il me fait signe que oui.
Je décide d'appeler Ilyess, vu que j'ai le numéro de sa prison.
- Allô centre pénitentiaire de São Paulo, je vous écoute !, dit une voix féminine chaleureusement.
Silvana: Bonjour, ce serait pour avoir un renseignement, dis-je timidement.
- Je vous écoute.
Silvana: Est-ce que je pourrais parler à un de vos détenus ?
Je sens la voiture ralentir, je regarde à l'extérieur, je ne vois pas d'hôpital.
- Bien sûr je pourrais avoir son nom et son prénom s'il vous plait ?, dit-elle doucement.
Silvana: Euh... Ilyess Da Silva Santos.
Tiago me prend la main violemment et m'arrache le téléphone des mains.
Silvana: Tu fais quoi ?
Il se contente juste de me fusiller du regard et de raccrocher.
Silvana: Mais pourquoi ?, dis-je tristement.
Il ne me répond pas puis me le lance à la tête, sur le coup de la douleur les larmes coulent.
Je me contente de me taire et de pleurer en silence.
Nous arrivons à l'hôpital, je n'ai pas envie d'y retourner mais je préfère ne plus rien dire donc je le suis.
Il va du côté où il y a tout les bureaux, celui où j'ai été voir le "grand" chirurgien.
Il entre dans l'ascenseur mais je m'arrête avant.
Il me regarde noir et me fais signe de venir, je souffle puis entre.
Tiago: Désolé, dit-il en prenant ma main.
Je le regarde et lui fait un petit sourire, il parait sincère donc je laisse ma main dans la sienne.
Silvana: C'est pas grave, lui dis-je sincèrement.
C'est vrai, après tout on peut tous faire des erreurs mais il faut savoir les reconnaître.
Tiago: Si tu le dis, dit-il en me prenant par les hanches et en me mettant devant lui.
Je mets mes mains sur ses bras tatoués, puis trace leurs contours avec mon index.