Innocent malgré l'autre...?

Chapitre 1

Je me suis réveillé soudainement, le cœur battant. Il me fallut quelques minutes pour me rendre compte que j'étais dans une chambre d'hôpital. Tout était calme. Je m'assis lentement sur mon lit. La chambre était assez banale. Une fenêtre près du lit ouvrait sur un espace vert d'où on entendait les oiseaux chanter et le bruissement des feuilles des arbres, et éclairait la chambre de doux rayons de soleil. Juste en dessous de la fenêtre, une machine était installée et montrait le signal de mes battements de cœur. Cool. Comme dans les films. Je savais qu'au fond, il n'y avait rien de spécial en ça, mais je trouvai ça cool. Ne me traitez pas de petit garçon.

Je me demandai tout à coup ce que je faisais là. Mes souvenirs se brouillèrent, et j'eus un terrible mal de tête. Le signal de mes battements de cœur s'accéléra pendant un moment avant de se calmer quand j'abandonnai. Commençons doucement, pour ne pas paniquer. Quel était mon nom, déjà ? Lé....Léon....Léo ? Oui, Léo. Je m'appelais Léo Duvet. Je me sentis déjà mieux. Au fur et à mesure, je me souviendrai, il me fallait juste plus de temps. Bientôt, je recommençai mes observations sur la chambre. De l'autre côté de mon lit se trouvait une petite commode. Je remarquai le traditionnel bouquet de fleur qu'on vous offre lorsque vous êtes à l'hôpital. Il était accompagné d'un petit papier, disant que c'était de la part de toute la classe B de Terminale. Mes camarades de classe. Plusieurs visages défilèrent dans ma tête. Frédéric, Marc, Georges, Annie...Je souris, content de m'être souvenu d'eux.

Je voulus me lever pour me dégourdir les jambes. Mon corps était tout faible. J'étais sans doute resté inanimé pendant assez longtemps. Après avoir enlevé les fils collés sur mon corps, (le signal des battements de cœur s'arrêta comme dans les films quand quelqu'un mourrait. Cool), je me levai avec précaution. J'avais des fourmis partout. Bientôt, je me mis à marcher, d'abord doucement, puis avec plus de sûreté. Une petite télévision était installée. En y regardant le reflet de la lumière, je découvrais un jeune garçon dans les environs de 17-18 ans. Oui, j'avais justement 17 ans, presque 18. Cheveux blonds, yeux bleus, assez banal. Mes yeux exprimaient...le vide. Brusquement, je me sentis étouffé dans cette chambre, et décidai de sortir.

Dehors, je trouvai un long couloir avec plusieurs portes et entrées. Quelques infirmières passaient d'un pas rapide, en même temps que d'autres gens qui eux, parfois tristes et résignés, parfois gaies et riants, marchaient d'un pas tranquille comme si tout leur temps leur appartenait. Personne ne faisait attention à moi. Une horloge sur le mur blanc m'indiqua qu'il était 9 heures du matin. Mais...quel jour ? Quel mois ? Quelle année ? Les dates se bousculaient dans mon esprit encore bien faible. Pour chasser un mal de tête qui naissait, je me concentrai une nouvelle fois sur le décor. Un plan m'indiqua que le jardin était proche de mon emplacement, et m'y dirigeai donc. Qu'y-avait de mieux que de respirer une bonne bouffée d'air frais quand on se réveille tout seul amnésique dans un hôpital ?...J'étais à moitié ironique.

Il faisait beau et bon dans le jardin. Ni trop froid, ni trop chaud. De grands arbres s'étendaient autour de petits passages bien ordonnés. Il y avait de petits bancs bleus (pourquoi tout est toujours blanc ou bleu dans un hôpital ?) éparpillés un peu partout pour s'asseoir, ce dont profitaient beaucoup de gens. Parmi eux, une jeune fille aux longs cheveux châtains foncés. Je la remarquai car elle était juste devant moi, et chantonnait tristement. Je ne pouvais malheureusement la voir que de dos. Inconsciemment, suivant juste mon impulsion, je m'approchai d'elle. Elle me rappelait quelqu'un. Je ne savais pas qui, mais elle me rappelait décidément quelqu'un. Malheureusement, quelque chose m'empêcha de m'approcher plus.

Une infirmière à l'œil sévère m'avait fermement pris le bras et me regardait durement.

- Alors, on s'amuse à s'échapper de sa chambre sans permission ?