Texte 1- Comme papy

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Lucien était un petit garçon de onze ans qui aimait jouer à l'extérieur dès qu'il le pouvait. Il tapait dans un ballon, jouait à la marelle, aux billes ou encore à cache-cache avec ses amis du quartier. Seulement, l'un d'entre eux avait eu des rollers pour son anniversaire, et il l'enviait. Lui aussi voulait s'essayer à ce nouveau jeu, mais ses parents n'avaient pas les moyens de lui en payer.

Alors que Noël arrivait à grand pas, les parents de Lucien se démenaient pour lui trouver un cadeau convenable. Heureusement pour eux, leur petit bout d'homme n'était pas capricieux et ignoble envers eux ; il comprenait tout à fait leurs problèmes financiers. Mais il en souffrait tout de même.

Le petit garçon restait à l'intérieur de la maison depuis, maintenant trois jours. Il avait mauvaise mine et parlait peu. Le peu qu'il disait, affligeait ses parents ; il voulait des rollers pour jouer avec son ami. La mère de Lucien, Anita, qui travaillait dans une petite boutique, avait prévu de lui offrir une bande dessinée de Lucky Luke. Elle s'était concertée avec son compagnon, Marius, pour savoir son avis. Est-ce qu'une simple bande dessinée pourrait le contenter ? Pourrait-elle réellement le rendre heureux au moins un instant ? Alors que les parents se souciaient avec ferveur du bien-être de leur petit garçon, Lucien, quant à lui, avait le visage qui s'attristait de plus en plus.

C'était la veille de Noël, Lucien et ses parents se rendaient chez André et Lucette, les grands-parents de l'enfant. Chaque année, ils y allaient et passaient un très bon moment en famille. Cependant, le petit garçon n'était pas enclin à fêter quoi que ce soit.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la maison si familière pour Anita, les grands-parents de Lucien le couvrirent de baisers et de câlins. Cela faisait plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas vus, et même si le garçon n'était pas d'humeur à jouer, il aimait d'un grand amour sa grand-mère et son grand-père qui avaient toujours été au petit soin avec lui.

- Dis-moi mon garçon, que voudrais-tu avoir pour Noël ? Lui demanda son grand-père.

Les parents de Lucien se concertèrent alors du regard car ils savaient que ce sujet était devenu tabou. Ils s'en voulaient presque de ne pas pouvoir rendre heureux leur enfant à cause de leurs problèmes d'argent. Ils regrettaient de ne pas avoir su être meilleurs pour lui, et lui, le savait. Mais il n'était qu'un petit garçon qui rêvait de s'amuser. Lui-même s'en voulait, car il savait au fond de lui que cela peinait ses parents.

- Je voudrais bien des rollers...mais je peux pas...Répondit alors l'enfant.

- Tu ne peux pas ? Eh bien moi, mon enfant, j'ai un cadeau pour toi. Ce ne sont pas des rollers, mais je pense que ça pourrait te plaire mon bonhomme. S'exclama le grand-père en souriant, confiant.

Lucien suivit le père de sa mère en boudant un peu, mais il tint tout de même la main usée par l'âge que lui tendait son grand-père. Ils allèrent tous les deux dans l'arrière-cour de la petite maison dans laquelle Lucien avait l'habitude d'aller depuis qu'il était petit. André ouvrit la porte et laissa son petit-fils sortir et voir son cadeau de Noël.

- Papy ! Tu m'as acheté un vélo ? S'écria alors Lucien, la joie emplissant sa voix.

André sourit et il sentit son cœur se réchauffer en voyant le fils de sa propre fille être aussi heureux. Il avait réussi à le faire sourire et crier de joie, comme il avait l'habitude de le voir, sans lui offrir de rollers. Il se disait que ce vélo serait sans doute encore plus important que de simples rollers.

- Merci papy. Mais...il a dû te coûter cher ce vélo...

- Il faut que je te dise que ce n'est pas le prix qui compte. Je voulais te faire plaisir. Ça te fait plaisir hein ?

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