Texte 4- La bicyclette bleue

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Vous avez les cheveux au vent, l'odeur de l'herbe fraîchement coupée vous parvient aux narines. Toutes ces choses vous offre enfin ce sentiment de liberté que vous recherchiez tant.

La descente de la colline approche; elle sera bien plus simple que la montée. Les roues de la bicyclette se plaignent de la vitesse mais vous les ignorez. Vous accélérez quelque peu oubliant tout ce qui vous entoure. Les derniers rayons de soleil sont prisonniers des nuages et les couleurs que créé cette cage de douceur sont indescriptibles.

La pente s'inverse sans prévenir et vous sentez votre adrénaline s'accélérer; monter à une vitesse semblable à la votre. Vous serrez les freins le plus fort possible. Vos articulations se bloquent sous l'effet de la peur, une peur incontrôlable, une peur presque agréable.

La roue arrière se lève quelque peu du sol et le poids de votre corps oblige l'engin à basculer en avant. Vous imaginez tout les scénarios possibles et inimaginable pour retourner la situation; mais vous vous viandez lamentablement.

Vous roulez sur quelques mètres avant de sentir un objet lourd vous percuter. La douleur vous fait monter les larmes aux yeux; mais aucun son ne sort de votre bouche. Vous ne parvenez pas à vous dégagez et avez l'impression que la scène dure des heures entières.

Des cris venant d'en face vous font relever la tête. La vision un peu trouble, vous avez quelques difficultés à voir s'il s'agit d'un inconnu ou d'une personne de votre entourage. Le parfum de ce ou cette dernière met l'ensemble de vos sens en éveil; elle sent bon.

Vous baragouinez quelques syllabes, priant pour que tout cela forme une phrase plus ou moins compréhensible. Vous posez une main sur votre front et constatez que vous saignez; vous avez dû vous cogner.

Le vélo est soulevé par l'inconnu et sa douce voix vous rassure littéralement. Votre buste se décolle du sol et vous avancez cahin-caha; soutenu par votre sauveur. L'inconnu vous fait vous asseoir et part un instant avant de revenir avec la bicyclette bleue.

Une vingtaine de minutes s'écoule et des sirènes font leur entrée. Des bras puissants vous lève et vous allonge sur un brancard. L'objet est déposé dans le véhicule et une voix cristalline demande aux pompiers d'attendre un instant.

De douces mains prennent les votre et malgré les douleurs, un sourire se dessine sur votre visage. Lorsque les lèvres de cet inconnu déposent un baiser sur les votre, un sentiment étrange mais agréable parcours l'ensemble de votre corps.

Puis tout contact est rompus et vous perdez connaissance.

Vos paupières clignent à répétition pour vous habituer à la luminosité de la pièce. Vous vous redressez tant bien que mal et observez ce qui vous entoure.

Un homme assis dans un fauteuil face à votre lit semble occupé dans son méthodique roulage de cigarette. Sans aucune réelle raison, vous prévenez ce dernier :

- Il est interdit de fumer ici.

L'intéressé vous fixe un instant, soulevant un sourcil pour montrer à la fois son étonnement et son agacement. Il se lève et pose sa main sur la poignée et à ce même moment, vous vous souvenez de ce qu'il s'était passé et le questionnez :

- Qui a appelez les secours ?

L'homme se tourne vers vous, ne comprenant pas ce que vous demandez, puis quitte les lieux. À peine quelques secondes se sont écoulées qu'un médecin entre pour prendre vos constantes. La fameuse question vous trotte encore dans la tête et vous avez un besoin irrépressible de la poser :

- Excusez moi, mais qui vous a prévenu ?

- Je suis sincèrement désolé, mais l'informateur a souhaité rester anonyme; répond le médecin; mais ce dernier vous a laissé ce mot.

Le docteur fouille dans sa blouse pour finalement vous tende un morceau de papier sur lequel un message est inscrit :

La réponse de la question que tu te poses se trouve là où tout a commencé, où tout se finira.

PS : ta petite bicyclette bleue t'attends pour que nous puissions faire un dernier tour.

Vous souriez en lisant ces mots. Vous êtes désormais sûr que votre amour de jeunesse est juste en haut de cette fameuse colline, attendant votre retour.

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