Chapitre un

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J'avais bien envie d'aller le voir, moi. Juste pour s'expliquer, après on oublie comme si rien ne s'était passé. Je trépignais dans ma voiture, me décidant si j'allais le voir ou pas. Je soupirai et sortis de ma voiture. Je me dirigeai alors à pas de course vers lui, bien décider à régler cette affaire. Il prit soudain un air apeuré et voulus rentrer dans sa voiture mais je le tirai à l'extérieur.

-Pourquoi tu m'surveilles ? Dis !

Il n'avait pas quitté son expression surprise, il était toujours aussi choqué que j'étais venue le voir. C'était plutôt drôle à voir mais ce n'était pas le moment de rire. Je m'avançai encore alors qu'il reculai. Était-ce si grave que ça d'être venu le voir ?

-Je t'ai posé une question ! Le minimum, enfin quand on est poli, c'est d'y répondre !

-Rentre chez toi. Je t'y rejoindrai. Pas ici.

J'eus un énorme blocage. Sa voix n'allait pas du tout avec son visage. Il avait l'air d'un homme innocent alors qu'il possédait une voix grave. Mais douce à la fois. Surprise à mon tour, je retournai à ma voiture et me conduisis chez moi. J'étais toujours sur le choc. Je me rappelai alors son visage : fin, portant des yeux mystérieux, et une bouche qui donnait envie. Envie de quoi ?! Je délire, moi !

Je garai ma voiture dans le garage et rentrai chez moi. Je me débarrassai de mes chaussures et de mon manteau puis allai m'installer dans le salon. J'espère qu'il n'allait pas tarder à arriver car je détestais attendre. Et de ce qu'il s'agit de cette affaire, j'aimerai tout savoir au plus vite.

Une heure était passée. Il avait en fait pris la fuite. J'avais bêtement cru qu'il viendrait chez moi. Je me levai en grimaçant, abandonnant mon livre, et partis me faire un thé dans la cuisine. Je repensais encore à lui, à sa silhouette, à son visage, à sa voix.

"Rentre chez toi. Je t'y rejoindrai. Pas ici."

Ses mots résonnaient encore et encore dans ma tête, comme une mélodie interminable. Je repartis dans le salon avec ma boisson chaude et allumai la télévision. Je criai quand je vis ne silhouette passer devant la fenêtre. Je posai ma tasse sur la table et courus me réfugier derrière le rideau, de sorte à voir ce qui se passait dehors. Il n'y avait plus rien. J'entendis alors un petit cliquetis dans la porte, comme si on entrait par effraction. Mon rythme cardiaque s'accéléra de plus belle, je m'armai alors de la canne en fer qui sert à pousser le bois dans la cheminée. Je m'approchai tout doucement du mur qui séparait le salon de l'entrée et écoutai ce qui se passait.

-Pose cette canne, c'est moi.

Je regardai à droite. Il me voyait dans le miroir. Je le voyais dans le miroir. Je posai alors la canne, soulagée que c'était lui. Enfin, que ce n'était pas un inconnu. Enfin... bref, vous avez compris, c'était lui que j'attendais, quoi.

-T'en as mis du temps.

-Ça allait se voir que je devais te rejoindre.

-On te surveille aussi ?

-Comment ça, aussi ?

J'écarquillai les yeux. Il se fout de ma gueule ou ça se passe comment ? Je levai doucement la main et le pointai du doigt, avant de tourner mon doigt vers moi.

-Aaah ! Non, moi, je veille sur toi. Je ne te veux aucun mal.

-Toujours est-il que ça fait une semaine que tu me fais peur à rôder autour de moi !

-Ce n'est pas le but, j't'assure.

Il avait placé ses mains devant lui, joignant le geste à la parole d'effacer ma crainte. Il avait l'air plutôt gentil, je ne vois pas pourquoi j'aurais peur de lui. Nous étions encore debout dans l'entrée, il se mit à toussoter.

-Bien... je m'appelle TaeHyun.

-Suz...

-Suzanne. Je sais. Je sais tout sur toi.

J'ouvrai grand la bouche.

-Il faut bien que je connaisse tout de toi afin que je puisse veiller sur toi, non ?

J'hochai doucement la tête. Je devais ressembler à un robot à interagir de la sorte avec lui. Je ne donnai pas cher de ma gueule qu'elle était à mourir de rire. Je lui fis signe de me suivre, nous nous installions au salon.

-Explique-moi tout.

-J'ai bien dit "je veille sur toi", parce que d'autres te surveillent.

-D'autres ?!

-Laisse-moi expliquer ! Aaah... je savais pas que tu étais si impatiente à ce point.

Il se gratta l'arrière de la tête, tout en fixant le sol. Quand il reporta son attention sur moi, me regardant droit dans les yeux, j'eus la sensation d'une décharge électrique. C'était plutôt troublant.

-Des gens te surveillent car ils pensent que tu sais quelque chose sur leurs affaires. Mais ils te confondent avec une fille qui est morte il y a peu. Elle a été tuée par un autre gang. OUI ! C'est la mafia qui te surveille.

Il avait plaqué sa main sur ma bouche, me laissant goûter la douceur de sa main. J'allais finir par perdre la tête sans même qu'on est fait grand chose. Oh. Il fallait que je me calme, moi.

-Tu lui ressembles beaucoup, donc il est facile de jeter l'affaire sur toi.

-Qu'est-ce qu'ils veulent, alors, en me surveillant ?

-Voir si tu ne dis rien à la police ou bien si tu vas voir leur planque où est dissimulé leur butin.

-Mais je sais pas où il est !

-Tu crois qu'ils savent que tu ne sais pas, peut-être ?

Il avait arqué un sourcil, lui donnant un air sérieux qui était plutôt sexy. Ça lui allait plutôt bien, à merveille même.

-Qu'est-ce que je peux faire, alors ?

-Rien.

-Et toi, pourquoi tu me suis, concrètement ?

-Si les choses se gâtent, j'interviens. C'est tout.

-Pourquoi tu fais ça ?

-T'en pose des questions ! Je protège un civil, c'est t...

-T'es de la police ?!

-Juste de la protection des civils. Je fais parti du département de l'espionnage, dans la discrétion quoi.

-D'accord.

-C'est tout comme questions ?

-Non.

Il baissa la tête et la releva avec un petit sourire, histoire que je ne sois pas vexée, je crois.

-Tu m'as dit que tu risquais d'être vu. Si ce cas arrivait, qu'est-ce qui t'arriverait ?

-Ils penseraient que je n'attende qu'une chose, c'est que tu me conduise à la planque pour toucher le butin à ta place et ainsi, les voler. Nous sommes tous les deux surveillés, en quelques sortes. Et nous risquons tous les deux la mise à mort si nous faisons un faux pas qui irait à l'encontre de leurs intérêts.

J'étais bouche-bée. Il risquait sa vie pour la mienne alors que nous n'étions que de simples inconnus. Ok, je veux bien croire que c'est son boulot. Mais de là à risquer sa vie ?

Save Me Then Love MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant