Chapitre 32 : Renouveau

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Le lendemain
Colas : Mais je vous ai cherchée partout !
  Passionnée par sa conversation avec le nouveau lieutenant, Florence ne l'entend même pas arriver. Énervé de les voir ainsi, il regarde sa montre, pour leur faire savoir qu'il existe, et y lit huit heures vingt.
Antoine : Madame, je crois qu'on vous demande...
Florence : Hm ? Non, non continuez.
Antoine : Vous êtes sûre ? Parce qu'il a l'air d'insis...
Colas : Oh, ça va, je ne vous dérange pas ? Toi, tu disparais, allez, oui, par là-bas, et vous j'ai deux mots à vous dire !
  Il fait sortir le lieutenant, qui, gêné, rejoint son propre bureau, et Florence lui fait signe de l'appeler plus tard.
Colas : Je rêve, et vous lui avez donné votre numéro en plus !
Florence : J'ai aussi le droit de parler à mes amis. Vous ne vous gênez pas, vous.
  Elle regagne le couloir, ouvre plusieurs portes, sans que jamais le commandant ne la perde de vue.
Colas : Vous comparez Justin à ce débutant inconnu ? Il serait vexé si je lui disais !
Florence : Mais dites-lui, vous vous dites tout entre vous ! Et ce "débutant inconnu" a une très grande expérience de la vie, ne le jugez pas sans le connaître. Et puis ici, la juge, c'est moi !
  Sur ces mots, elle prend place sur à son bureau.
Colas : Bon, ok. Qu'est-ce que vous lui trouvez ?
Florence : C'est une plaisanterie ? Sortez de mon bureau.
Colas : Je ne vais pas en rester là mademoiselle Larrieu, je n'en resterai pas là !
Florence : Tiens donc, des menaces maintenant !
  Excédé par cette ironie de mauvais goût selon lui, Colas s'en va.

  Alice n'inspecte pas les lieux mais devine l'absence de son greffier. Cela l'affecte mais elle ne s'en occupe plus, il faut qu'elle se libère l'esprit. Quelqu'un entre, elle devine que c'est lui et ne le regarde pas. La porte se referme et se rouvre. Elle est concentrée et ne doit pas manquer à son travail.
Derrière la porte, ils cherchent une solution à cette indifférence.
Édouard Lemonnier : Impressionnant.
Victor : C'est ce que je te disais.
Édouard Lemonnier : J'ai eu du mal à te croire, je ne l'avais jamais vue comme ça ! Qu'est-ce que tu lui as fait ? Ne me dis pas que tu as oublié d'arroser les bonsaïs !
Victor : Mais les bonsaïs vont très bien, tonton !
Édouard Lemonnier : J'y vais ?
  Alors que son neveu acquiesce, Lemonnier réajuste son écharpe et s'apprête à entrer.

À l'hôtel
Juliette : J'en ai marre ! Vous vous cachez dans votre coin et personne ne répond, c'est quoi votre problème à tous ?
  Flora ne se retourne pas, dans son lit, elle fait tout pour s'oublier et occulter cette histoire aussi tragique que risible.
Juliette : Je trouverai par moi-même.
  Elle saisit son téléphone sans relâche, même après avoir essuyé maints échecs, Juliette ne se démonte pas. La savoir si courageuse ferait plaisir à son père.
La boîte vocale offre ses services à Juliette, bien qu'elle se fiche éperdument de ce qu'elle raconte.

  Il prend le temps d'apprécier tout ce qui l'entoure. Après avoir prêté attention aux dires de son tout nouveau lieutenant, à qui il adresse une admirable considération, il a envie de profiter de la vie, des moments qu'elle a à lui offrir. Fred quitte son véhicule et lit quelques uns de ses messages. Juliette n'a plus rappelé depuis l'incident qui l'a mené à l'hôpital. Lucie n'est pas non plus parvenue à le contacter. Face à cet éloignement, il ne sait pas comment réagir, seule Alice pourrait le lui dire...
En arrivant dans le bureau de la juge, il est surpris de trouver Édouard et Victor Lemonnier, face à la merveilleuse Alice qu'il a quittée en de mauvais termes. La porte se referme derrière lui, les rires prennent fin. Il regrette d'être rentré.
L'ancien Lemonnier prend le commandant dans ses bras. Réconforté par une autre personne qu'Alice ou Flora, Marquand se sent nettement mieux. Il se sert un café et participe à la cérémonie en faveur du retour du grand Lemonnier.
Alice et lui ne se regardent pas, Victor est déçu de le constater, et Édouard, trop heureux, ne se doute pas de leur dure séparation.
Fred : Vous restez combien de temps ?
Édouard Lemonnier : Je pense rester une semaine. Je vous manque déjà commandant ?
  Une série de rires entraine Victor à faire ses meilleure blagues, qui ne laissent personne indifférent. Après une demi-heure dont chacun a bien profité, ils prévoient de regagner leurs postes.
Victor : Tu vas où, alors ?
Édouard Lemonnier : Chez toi ! Pourquoi ?
Victor : Je n'ai pas fait le ménage ce matin, je me suis un peu laissé aller...
  Tous connaissent Victor : l'exagération est son domaine.
Fred : Ne vous inquiétez pas Victor, ce sera toujours mieux rangé que chez moi !
  Les derniers sourires figurent sur leurs lèvres.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant