Chapitre 33 : Couleurs

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Victor : Alors ! Ces recherches ?
  Antoine se retire, Fred n'est pas là et tant mieux : il ne doit rien savoir.
Antoine : Venez.
Victor : Où est-elle ? Vous avez pu géo localiser son portable ?
Antoine : Elle est chez elle pour l'instant mais... Je ne pense pas qu'elle y reste. Il faut qu'on aille l'empêcher de faire une bêtise. Enfin, que vous y alliez, puisque je ne la connais pas et que je ne me permettrais pas de venir la déranger chez elle.
  Antoine referme la portière de la voiture de Victor, ils se font un de ces sourires tristes, pour compatir parce qu'ils ressentent tous deux une peur à l'idée de savoir qu'Alice pourrait partir à tout moment.
Le lieutenant s'en retourne cette fois vers le Palais, il doit annuler la réservation qu'a fait Alice pour l'Angleterre, cet aller simple...et vite !

Colas : C'est la meilleure celle-là. Vous ne voulez pas que je vous dérange, et vous venez me voir dans mon bureau.
Fred : Je ne savais pas que vous étiez le collègue de la juge Larrieu. Je voulais m'excuser.
Colas : Sérieusement ?
Fred : Je me suis souvenu que vous aviez aidé Alice à me retrouver...
  Colas plisse les yeux, son regard s'illumine alors.
Colas : C'est vous, le commandant Marquand !
Fred : Ouais, c'est même écrit sur la porte de mon bureau.
Colas : Dans ce cas...
  Leur poignée de main dure un instant, ils se sourient et Fred quitte l'endroit, il ne l'a pas dit, mais préfère son bureau, bien mieux organisé !

  Antoine n'est pas là, ce qu'il trouve bien bizarre. Mais Lucie ne lui laisse pas le temps de réfléchir davantage.

[Conversation téléphonique]
Lucie : Papa ?
Fred : Lucie... Comment tu vas ?
Lucie : Bien, ça va...
Fred : Je n'osais pas t'appeler, je...
Lucie : C'est normal. Je voulais m'excuser, j'aurais pas dû réagir comme ça.
Fred : Je comprends ta réaction...
Lucie : J'ai parlé avec Alice, ça m'a fait du bien. Elle est géniale, elle a su trouver les mots... C'est la mère que je n'ai jamais eue...

  Ces paroles le blessent et le touchent à la fois. C'est pour toutes ses grandes qualités mais aussi ses petits défauts qu'il aime Alice plus que tout. Il garde le silence, il sait que Lucie pourrait deviner que quelque chose ne va pas.

Lucie : Vous êtes à Paris ?
Fred : Bien sûr, pourquoi tu me demandes ça ma Lucie ?
Lucie : Oh, simple contrôle de routine. Je t'aime fort papa, bonne journée.
Fred : Merci, à toi aussi Lucie.
[FIN]

Devant la porte de l'appartement d'Alice
  Sa mission est de convaincre la juge de rester et de ne pas fuir un problème qui lui échappe. Victor n'ose pas toquer, il n'entend aucun bruit et devine qu'il est trop tard.
Mais la porte de chez elle s'ouvre et Alice s'apprête à sortir en trombe, elle tient Paul par la main, l'entraîne dans sa marche engagée et s'arrête net devant Victor. Puis continue son parcours, qui vient de commencer.
Victor : Attendez, madame le juge !
Paul : Maman !
  Paul tire sur la main de sa mère, pensant qu'elle n'a pas vu Victor. Mais pleine d'énergie, Alice continue d'avancer avec Paul, qui manque de perdre l'équilibre en faisant "coucou" à Victor.
Celui-ci a quasiment les larmes aux yeux en voyant ce grand enfant, si beau, et sa mère. Cloîtré sur place, il en oublie presque la raison pour laquelle il est venu. Il s'active en entendant vrombir le moteur de la voiture d'Alice.
Victor : Alice ! Alice, ce n'est pas la peine ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais ce n'est pas la solution !
  Alice, qui, derrière ses airs de femme forte, ne supporte plus de voir son greffier s'agiter pour son bien, ouvre sa portière. Paul les regarde pour ne pas perdre un bout de cette scène à laquelle qu'il tente d'interpréter à sa façon.
Alice serre son collègue et fidèle ami contre elle, glisse des feuilles dans sa poche et se retire, les larmes aux yeux.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant