Chapitre 39 : Rencontre précaire

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Le trafic leur importe peu. Juliette siffle sur des airs de musique tout juste sortis de la radio, Fred n'a de cesse d'observer son téléphone : ils nagent en plein bonheur. Les autres conducteurs ne semblent pas si ravis qu'eux, incapables de rester tranquilles face à leur volant.

[Conversation téléphonique]
Victor : Madame le juge ! Une nouvelle affaire vous attend sur votre bureau ! Pour fêter ça, je vous ai même pris des macarons ce matin !
Peinant à ouvrir ses yeux, Alice se redresse sur son lit.
Alice : Victor...vous avez des nouvelles du commandant ?
Victor : Non, pas depuis votre départ. J'ai eu quelques échos, mais rien depuis.
Alice : Des échos ? Qui disaient quoi ?
Victor : Qu'il se laissait aller...que sa santé...
Alice : Je serai là dans une heure.
Victor : Ah, Antoine vient de me confirmer qu'il sera là dans une petite heure, il passera en coup de vent et reviendra cette après-midi normalement.
Alice : Je serai là dans une demi-heure.
Victor : Au plaisir de vous revoir !
[FIN]

Antoine : Vous m'avez l'air heureux !
Victor : Notre équipe va reprendre des couleurs. Je n'en pouvais plus de ces allers-retours inutiles entre le bureau et la photocopieuse.

Édouard Lemonnier : Ah, madame le juge !
Alice : Comment ça s'est passé ?
Édouard Lemonnier : Ils ont dormi comme des anges.
Alice : Bien. Où est mon petit Paul ?
Édouard Lemonnier : Théo lui lit une histoire dans la chambre du dessus.
Dans les escaliers, Alice trépigne d'impatience ; revoir son fils la remettra en forme. Elle pousse légèrement la porte et découvre deux bonhommes assis côte à côte dans une grande mezzanine.
Théo : Alice !
Paul : Maman !
Il saute dans ses bras et Théo, un peu plus prudent, descend l'échelle.
Une fois que ses pieds ont touché terre, Paul replace sa main dans celle du grand garçon. Lemonnier s'éclipse vers la cuisine.
Alice : Comment vous allez tous les deux ?
Paul : Très bien.
Alice : Et toi Théo ?
Théo : Un peu fatigué...
Elle s'approche de lui.
Alice : Dis-moi, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus... Ça va mieux avec ton père ?
Il se blottit contre elle et retrouve la protectrice qu'il a connu lors de l'affaire Camille Courson.

Juliette : Après être passés au Palais, on file voir Lucie, promis ?
Fred : Promis ! Je fais juste un petit saut pour ne pas me faire tuer par le greffier.
Juliette : Tu as prévenu Alice de notre rencontre ?
Fred : Je n'ai pas eu le temps.
Juliette : Papa.
Fred : C'est vrai, tu veux que je lui dise quoi ? "Salut, c'est pour te dire que ça y est, mes filles vont se voir !"...
Juliette : Elle t'a demandé de la tenir au courant, dans sa lettre.
Fred : Je n'ai pas le courage, voilà.
Juliette : Mon père est flic, il arrête des méchants tous les jours et il n'a pas le courage de parler à sa juge... Si tu ne le fais pas, c'est moi qui m'en charge.
Fred : On avisera une fois au Palais.
Juliette : Et puis...
Fred : Quoi ?
Juliette : ... j'aimerais bien qu'elle soit là. Après tout, c'est grâce à elle, tout ça.
Après avoir bifurqué sur la droite, Fred affiche un beau sourire qui n'échappe pas aux yeux de sa fille.

Paul : Où est-ce qu'on va, maman ?
Alice : Je vais te déposer chez Ève et je vais vite au Palais.
Paul : Mais pourquoi on ne reste pas ensemble ?
Alice : Parce que maman a du travail ! Tu ne m'en veux pas ?
Paul : ...
Alice est tourmentée et Paul le remarque bien vite. Elle dépose son fils et sourit à la Baby-sitter en s'éloignant.

Victor : Madame le juge ! Je vous présente Antoine Lamare, le nouveau lieutenant.
Alice : Bonjour...
Antoine : C'est un plaisir.
Alice : Bien... Vous avez rencontré le commandant ?
Antoine: Oui.
Elle se précipite vers lui.
Alice : Il est ici ?
Antoine : Non, je l'ai vu avant votre départ, pas depuis.
Elle reprend place derrière son bureau qui, elle l'admet, lui a manqué.
Alice : Qu'est-ce que nous avons ?
Victor : Le légiste vous attendait sur le terrain, je lui ai demandé de m'envoyer les photos et les conclusions qu'il tire du corps qui a été retrouvé. J'ai transféré le message, vous devriez l'avoir reçu.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant