Chapitre 45 : Impression

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  Arrivée en bas de chez elle, Alice s'apprête à monter les escaliers, quand la petite voix de Paul l'interpelle brusquement.
Paul : Ève a besoin d'être seule.
  Il monte les escaliers en bas du bâtiment, Alice hésite et s'approche de lui, même si chaque minute compte et qu'une enquête est en cours depuis trop longtemps à son goût.
Alice : Je ne peux pas te garder, il n'y a pas de centre de loisirs aujourd'hui et je dois travailler.
Paul : Mais j'étais bien, avec parrain.
Alice : Parrain aussi doit travailler. Viens mon amour, c'est la seule solution.

Antoine : Vous êtes là !
Fred : J'ai quitté le Palais y a une heure, à voir ta tête, on dirait que je suis parti deux jours !
Antoine : Vous m'en voulez.
Fred : Ouais.
Antoine : J'aurais dû mieux vous conseiller à propos de la juge ?
Fred : Tu aurais juste dû te taire. Bon, stop, on travaille là.
Antoine : Attendez, je suis désolé, je n'avais pas à m'en mêler...
Fred : Ça ne changera rien, ok ? On bosse maintenant.

Édouard Lemonnier : Bonjour Madame le juge.
Alice : Vous êtes là Lemonnier ?
Édouard Lemonnier : J'ai demandé à travailler deux jours, le temps que Victor se rétablisse.
Alice : J'avais peur de tomber sur un greffier incompétent, je suis rassurée !
Édouard Lemonnier : Moi aussi !
Alice : Comment va Victor, sa santé va en s'améliorant ?
Édouard Lemonnier : Oui.      Aujourd'hui je l'ai laissé pour me préparer, Théo s'occupe de lui, je sais que ce n'est pas son rôle mais ce petit a tenu à veiller sur Victor.
Alice : Il fait avec Victor ce qu'il n'a pas pu faire avec sa mère... Veiller sur elle.
  Détectant un brin de nostalgie chez Édouard, elle lui accorde un sourire, et se plonge dans l'affaire.
Alice : Allez ! On va se remonter le moral, à nous deux. Courage Lemonnier.

Antoine : Je récapitule. Hélène Lucard, mère porteuse. On l'arrête en sachant qu'elle est enceinte de huit mois. C'est pour bientôt, mais ce n'est pas notre coupable. Qu'est-ce que Victoire Leroux voulait ?
Fred : Ce n'est pas la question. Elle voulait ce bébé. Non, la question c'est : qui est ce Jean qu'on a retrouvé dans ses contacts ?
Antoine : Le numéro n'est plus attribué...
  Fred saisit le portable de la victime, qui est resté en charge durant plusieurs heures.
Fred : Ses appels...rien. Et sa famille ? On n'a rien trouvé ?
Antoine : C'était Victor qui était chargé de s'en occuper.
Fred : Et sachant qu'il était absent, tu aurais pu le faire ! Franchement Antoine, c'est décevant.
  Sur ces mots, il sort s'acheter un chocolat chaud.
Antoine le retrouve à taper dans le distributeur pour qu'il lui rende la pièce. Essuyant un échec, Marquand va s'adosser au mur de la salle d'interrogatoire.
Antoine : Je vois que vous n'allez pas bien. Je sais que je suis incompétent, que je pourrais vous faciliter la tâche en étant plus minutieux, mais je suis... un incapable.
  Cette fois-ci, c'est le lieutenant qui s'éclipse. Conscient qu'il l'a blessé par ses propos, Fred le suit à la trace. Le nez dehors, il ne distingue plus personne. Florence arrive, la mine désolée. Fred est accablé par l'ambiance qui règne à la brigade, mais ne se risquerait pour rien au monde à aller au Palais.

Édouard Lemonnier : Sa sœur.
Alice : Oui.
Édouard Lemonnier : Zoé Leroux.
Alice : Oui ?
Édouard Lemonnier : Vous l'avez déjà interrogée ?
Alice : Non, mais nous allons y aller à deux.
  Voyant qu'il reste assis, elle le presse.
Alice : Vous et moi Lemonnier. Allez !

Florence : Vous avez déjà eu le bonheur sous la main sans jamais pouvoir le saisir ?
  Il lui répond avec les yeux. Elle connaît très bien la réponse et continue son récit pour se sentir moins seule.
Florence : C'est frustrant. Vous êtes un homme, pour vous c'est sûrement différent.
  Il se moque d'elle, elle le prend mal mais, au bout d'une minute, rit avec lui.
Florence : Qu'est-ce que j'ai dit ?
Fred : C'est drôle parce que...vous verbalisez tout, et moi je le pense sans jamais le dire.
  Elle lui sourit et une idée lui vient en tête.
Fred : Je vous vois venir. Vous alliez me parler d'Antoine ?
Florence : Comment l'avez-vous deviné ?
Fred : L'instinct masculin. Sous le coup de la colère je lui ai un peu mal parlé, il a été vexé parce qu'il pensait bien faire, et il est parti.
Florence : Ça ne lui ressemble pas...
Fred : Je m'en veux et je ne sais pas où il a pu aller. Vous pensez à un lieu en particulier ?
Florence : Aucun. Mais mon instinct féminin me dit plutôt de le laisser tranquille, je pense qu'il a besoin de cette solitude.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant