Chapitre 56 : Ultime discours

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  Tournant en rond comme un lion en cage, Mathieu se remémore le tendre visage de celle qu'il considère comme son ex-femme. Alice lui a souri une fois, même si elle lui en veut pour un tas de choses, elle semble accepter de lui en pardonner quelques unes. Cette place de père lui donne presque tous les droits : il aime Paul et il ferait tout pour le retrouver. Jacques Nevers lui a permis d'une certaine façon, et même s'il s'est corrigé, Mathieu reste dans l'idée de vouloir être présent pour son fils. Il n'ira jamais vers lui pour ne pas le brusquer, mais se jure, aujourd'hui même, que si Paul a besoin de lui, il sera toujours là.

  En sortant de l'endroit, alors que les doux rayons du soleil embellissent leurs visages, Florence et Antoine osent se prendre par la main. C'est le lieutenant qui, un peu gêné, envisage de faire savoir à Florence qu'elle le rend heureux. Liés comme deux amis – ou peut-être plus, ils démarrent un périple long et agréable.

Florence : Vous étiez marié à Auralie ?
  Amener ce sujet dans la discussion est loin d'être facile pour le juge Larrieu, mais elle a besoin d'en savoir plus sur cette femme qui semblait être la parfaite âme-sœur du lieutenant Lamare.
Antoine : Nous nous sommes mariés contre la volonté de nos familles. C'était absolument inadmissible pour eux, et magnifique pour nous.
  Voyant qu'il n'est pas réticent à parler d'elle, Florence continue, tout en faisant attention à chacun des mots qu'elle emploie.
Florence : Comment vous avez vécu ses derniers jours...?
  Il s'arrête avant de s'approcher d'un muret. Son regard diverge vers la Seine, il s'apaise le temps de réfléchir à une réponse.
Florence : Si c'est trop dur, nous pouvons parler d'autre chose...
  Quelques mèches brunes se soulèvent sous le souffle du vent et l'homme ne dit pas un mot.
Florence : Pardon. Je suis désolée, je n'aurais pas dû...
  Antoine reprend ses esprits et se tourne vers Florence. Il n'essuie pas la larme, qu'il s'est toujours retenu de verser, qui coule sur sa joue actuellement. Il a un peu honte, de pleurer alors qu'il est toujours parvenu à subir et à ne jamais succomber à la douleur. Mais c'est devant Florence que ses sentiments ressortent, et cela ne le dérange pas, parce qu'il sait qu'au fond, elle est tout à fait capable de le comprendre.

  Elle l'attire contre elle après lui avoir ouvert la porte. Retrouver les bras d'Alice après avoir enquêté seul lui fait un bien fou.
Fred : Tout s'est bien passé ? Tu ne t'es pas ennuyée ?
  Elle secoue la tête doucement. Le fait qu'elle soit si joyeuse prouve qu'elle a quelque chose à lui raconter. Impatient, il s'assoit et peu après, elle le rejoint.
Alice : Tu ne vas sûrement pas être content, mais ça m'a fait du bien.
  Il fronce les sourcils avant de s'intéresser pleinement à chacune des paroles qu'elle prononce.
Alice : Ça avance de votre côté ?
  Il hoche la tête machinalement, pour qu'elle s'empresse de lui raconter ce qu'elle a fait qui la rende si heureuse.
Alice : Je suis allée voir Mathieu à Fleury-Mérogis.

Marseille
Edouard Lemonnier : Tu veux aller voir ton père aujourd'hui ?
Théo : Non.
Edouard Lemonnier : Théo...
Théo : Tu m'as dit de te jurer, un jour, de ne pas te mentir. Je te dis la vérité, Edouard. Je n'ai pas envie d'aller voir mon père.

Lyon
[Conversation téléphonique]
Flora : Allô ?
Fred : C'est vraiment pas le moment, là.
Flora : Oh, pardon... Je te rappelle plus tard ?
Fred : C'est ça.
[FIN]

  Troublée par la prestation de Fred à son égard, elle garde le silence avant d'appeler l'amie qui est censée partager avec elle son appartement à Paris.

[Conversation téléphonique]
Jeanne : Allô toi ?
Flora : Jeannou ! Contente que tu répondes !
  Elles sourient chacune de leur côté.
Jeanne : Si tu appelles pour notre future collocation, sache que je serai bientôt prête. Encore quelques jours avec Spider et je le rends à sa maîtresse.
Flora : Spider...? Ah, le chien de ta fameuse cousine ?
Jeanne : C'est ça ! Tu manques d'affaires, un problème ?
Flora : Non, je t'appelais pour savoir quand est-ce que je pourrai quitter l'appartement. En fait, c'est le temps de me retourner mais je ne peux pas déménager officiellement.
Jeanne : Pas de soucis. Tu n'as qu'à prendre tes vêtements. Tu sais, l'appartement est grand, tu auras toute une partie réservée alors n'hésite pas à prendre tout ce que tu as, surtout si tu es censée rester longtemps.
Flora : D'accord. Merci d'être aussi accueillante, je rappellerai. A bientôt ma parisienne !
[FIN]

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant