Chapitre 2

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Le voyage, bien que très agréable (le bateau était équipé de tout le confort possible, et transportait une très grande quantité de vivres, pour satisfaire les 250 passagers), fut aussi très long : plus de cinq jours ! Ces savants avaient passé tout ce temps sur le pont de l'embarcation, à scruter l'horizon sans nuage d'une mer d'huile, sans jamais apercevoir un seul rivage.

Les complications météorologiques, vraisemblablement inévitables au départ du bateau, ne se produisirent pas, et les chercheurs accostèrent sur le rivage de l'île au bout de six jours de voyage. Ils se trouvaient sur une petite crique, bordée de tous côtés par de hautes falaises abruptes. Le sol était encore tiède et partiellement recouvert de pierres noires et poreuses, signes d'une éruption récente.

La mer, balayant le littoral, avait achevé de refroidir le magma, qui, plusieurs heures auparavant, coulait de l'hypothétique volcan que les scientifiques ne tarderaient pas à découvrir. Bien que pressés d'investir les lieux, il fut décidé, étant donné de l'heure avancée, de rester dormir à l'intérieur du bateau. Le camp serait dressé le lendemain sur la plage, et les recherches pourraient alors débuter.

Le lendemain matin, tout le monde était sur le pied de guerre aux premières lueurs du jour. Après avoir traversé les quelques mètres d'eau qui les séparaient du bateau à l'aide de canots, les assistants se mirent à ramasser les pierres de lave présentes sur la plage, pour les analyser, avant de construire le camp. Les scientifiques, eux, s'armèrent de matériel spéléologique, afin d'escalader les falaises et de commencer les recherches sur le terrain.

C'est, arrivés au sommet après une heure laborieuse d'escalade, qu'ils firent la plus grande découverte de leur vie. Sous leurs yeux s'étendait à perte de vue une immense forêt vierge, semblant abriter de nombreux spécimens de la faune et de la flore qui n'avaient jamais alors été observés.

Des arbres gigantesques, portant des fruits multicolores gorgés de jus, des fleurs magnifiques, et surtout, des centaines d'animaux traversant cette forêt luxuriante. Toutes ses espèces étaient nouvelles, et auraient normalement dû être une source de grand émerveillement pour les scientifiques.

Pourtant, il n'adressaient pas un regard à la vie qui grouillait sous leurs pieds : toute leur attention était retenue par l'immense volcan au centre de l'île. Car, au-delà de ses proportions surprenantes, toute cette grande équipe croyait apercevoir une sorte de cité penchée sur les flancs du mont...



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