CHAPITRE I

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Sous elle, le paradis se dessine. Elle gratte, elle colore, elle s'effrite et se casse. On la taille et on recommence. Elle gratte, elle colore, elle s'effrite et se casse. Pas assez joli ? On gomme ses traits et en fait renaître de nouveaux. Voila ma passion : le dessin.

Il y a un an j'ai été viré de mon lycée. La raison : insolence. A l'époque je ne me comprenais pas. J'avais l'impression d'être incomprise par les personnes que j'aimais, alors je me comportai détestablement avec eux. Aujourd'hui j'ai changé. Je dois dire que je regrette mon passé, c'est bête de dire ça alors que j'ai seulement 17 ans mais c'est la vérité. Ma mère a tenté à mainte reprise de me faire voir un psychologue, mais je refusé. Pourquoi parler à un inconnu et le payer pour nous écouter ? Je ne comprenais pas, ça me paraissais absurde. Pourtant la psychologie me passionnais, plus précisément la psychanalyse. C'est d'ailleurs ça qui m'a soigné. En un an, j'ai lu des centaines de livres de Freud, de Kant et de bien d'autres encore. Je dois les remercier si j'ai réussi à me repentir de tout le mal que j'ai fait. Je me suis comprise et calmée.

Les tensions entre mes parents et moi se sont calmées elles aussi, bien qu'avec mon père ce ne soit pas le top du top. Mon père est garagiste et ma mère femme de ménage. Avec leur revenus et des aides sociales nous avons pu nous acheter une petite maison mitoyenne dans un lotissement bien calme de Toulouse. Deux chambres pour trois enfants. Je partage la mienne avec ma petite sœur Rose et l'autre, c'est mon frère Aaron qui se l'ai approprié.

«- Grazie ! Tu vas être en retard ! criait maman d'en bas des escaliers. »

Aujorud'hui c'était le jour de rentrée au lycée Jacques Prévert. J'étais prête à partir sur de nouvelles bases et recommencer cette fichue année de première littéraire. Mon bonnet et ma parka enfilée, j'étais prête. Arrivée en bas des escaliers ma mère prit ma main :

« - J'ai confiance en toi, Grazie. Ne nous met pas dans le pétrin comme l'année dernière. »

J'hocha la tête et souris avant de sortir. Les bisous, les câlins c'est pas très courant chez nous, bien que l'amour qu'on se porte les uns pour les autres soit fort.

Le lycée je le connaissais, j'ai trouvé la salle sans problème après avoir regardé le tableau d'affichage.

J'étais en Première 2 avec monsieur Labaut comme professeur principal. Un professeur d'histoire géographie que j'avais déjà eu l'année dernière. Je ne peux pas dire que je l'apprécie mais je ne peux pas dire que je le déteste non plus.

Installée à ma place favorite au fond dans l'angle près de la fenêtre, monsieur Labaut commença son discourt, « Bonjour à tous, vous aurez le bac de français et de sciences en fin d'année, et bla et bla et bla. », j'avais décroché au bonjour, et me perdais déjà dans mes pensées. C'est bête, je me pensais plus résistante que ça. Je regrétai d'un coup d'être revenue à l'école. Mais je fut vite repêchée de mes songes par l'appel :

« - ... Paoli Graziella ?

- Ici, m'exclame je en passant une main lasse dans mes longs cheveux bruns

- Ravie de vous retrouver Mademoiselle Paoli. J'espère que cette année sera meilleure pour vous. »

Je me contenta de lui répondre par un hochement de tête avant de repartir dans mes pensés. Ce prof était assez bon, mais le seul reproche que je pouvais lui faire c'est qu'il aimait beaucoup charmait les jeunes filles. Bien sur il n'irait jamais jusqu'à leurs faire des avances ! Mais seulement, vu son age, 55 ans, on dirait qu'il essaie de se rassurer de l'effet que son charisme a sur elles. C'est marrant quand on est pas concernée directement...


Onze heures sonna. Nous pouvions rentrer chez nous les sacs remplies de feuilles en tout genre. 


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⏰ Last updated: Nov 11, 2016 ⏰

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GraziellaWhere stories live. Discover now