Après un sommeil lourd et sans rêve, je me réveille. J'ai l'impression d'avoir un nid de guêpes à la place du cerveau. J'essaie de me lever, mauvaise idée. Je chancelle et tombe un mètre plus loin. Sous mes genoux et mes mains, le sol est froid et poisseux. Quelqu'un me saisit l'épaule et me parle. Les bourdonnements dans ma tête sont plus forts que sa voix. Je n'entend rien. Je lève les yeux pour essayer de le voir mais la lumière est aveuglante. Par réflexe je plaque mes mains sur mon visage. La personne continue de me parler tout en m'aidant à me relever. Les guêpes s'apaisent et la lumière est moins forte. J'arrive à voir l'homme qui me parle. Il porte une blouse blanche et des gants de protections. De quoi veut-il se protéger? Je regarde par terre et je comprend. Il y a du sang.
Je regarde mes paumes puis mes genoux sur lesquelles j'étais appuyée tout à l'heure : ils sont aussi rouges et poisseux que le sol. Mon pouls s'affole. L'homme en blouse blanche a dû le remarquer puisqu'il m'emmène vers la chaise la plus proche. Même assise je ne me calme pas. D'où vient tout ce sang? De qui plutôt? Les questions se bousculent dans ma tête et le nid de guêpes revient. L'homme essaie de me faire prendre une grande inspiration en faisant de grands gestes. J'inspire puis expire en sanglots. S'ils n'étaient pas couverts de sang, je plaquerais mes genoux contre mon front et pleurerais. Je me suis contentée de fondre en larmes.
Lorsque j'ai réussi à m'arrêter, j'avais l'impression que plusieurs heures étaient passées. L'homme en blouse était resté à côté de moi tout le long de ma crise. Mes yeux étaient secs et me faisaient mal maintenant. Le regard de l'homme me gênait, je me sentais honteuse d'avoir ainsi pleuré devant un homme que je ne connais même pas, sans parler de la gueule de bois...- Tu es calmée?
J'ai acquiescé. C'est la première fois que j'entendais réellement sa voix. Ça m'a apaisé. Comme si le son de sa voix était la chose qui me reconnectait une bonne fois pour toute avec la réalité.
- Bien. Je vais te poser quelques questions sur ce qu'il s'est passé hier, tu es prête?
J'ai acquiescé de nouveau. Je ne pense pas avoir le choix de toute façon.
- Bien, il a regardé sa feuille, les autres personnes qui étaient présentes hier m'ont dit que tu t'appelles ... Lucie? C'est bien ça ?
- Oui.
- On avance, connais tu la personne qui a organisé la fête?
- Euh... Je crois bien que oui.
- Une certaine... Élodie.
- Oui je la connais, on est dans la même classe.
- Donc tu es en terminale? J'ai acquiéscé. Et tu as quel âge?
- Dix-neuf ans. J'ai redoublé ma seconde.
En même temps que je répondais à ses questions, il notait toutes mes réponses sur un calepin.
- Tu habites encore chez tes parents?
J'ai secoué la tête.
- J'ai une collocation avec des amis dans le centre.
- Très bien, il était toujours en train de prendre des notes. As-tu des souvenirs marquants de la soirée d'hier?
À ces mots, la musique tambourinait à nouveau dans mes oreilles. Le goût de la bière m'est revenu en bouche. Je me suis senti malade. Encore une fois, l'homme l'a vu.
- Tu veux t'allonger?
Je n'ai pas eu le temps de répondre, le bourdonnement était déjà revenu et je me suis évanouie.
...
Cette fois j'avais fait un rêve. Ou plutôt un cauchemar. Je suis à la soirée. Un garçon me fais enlever mon pantalon et essaie d'enlever mes sous-vêtements. Je me débattais autant que je le pouvais mais plus je le tapais plus ça le rendait fort. J'ai donc attrapé une bouteille et l'ai frappé le plus fort possible au visage. Il a fait volte face, et s'est éclaté le crâne contre le sol, éclaboussant la pièce et moi de son sang. Je me réveille en criant.
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Vive Demain
Proză scurtăTrop d'alcool, de drogue peut être? La soirée tourne mal. Une jeune fille de 19 ans se retrouve impliquée dans cette sombre histoire. Elle s'enferme sur elle même et tente d'oublier. Elle essaie de tourner la page mais celle-ci semble être collée à...