Texte 1 : Cat

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Ça va ? Toujours la même question. Très bien, toujours le même mensonge.

Tu rentres chez toi, le cœur fissuré. C'était encore une journée horrible et là, tu vois ton rasoir et tes lames de rasoirs. Tu te dis pourquoi pas, je peux gérer, juste un trait pour effacer la douleur de mon cœur. Tu as vu tellement de vidéo sur ça que tu sais que tu n'es pas la seule. Tu sais que tu n'es pas folle. Mais tu te trompes. Moi je sais ce que c'est. Si tu prends cette lame, que tu traces le premier trait, tu ne pourras pas t'arrêter. Tu penses que ça va régler tes problèmes mais en fait, ça va les faire empirer. Tu vas t'isoler et chaque soir en rentrant, tu vas retrouver ta lame, ta meilleure amie. Pour cacher tes cicatrices, tu seras souvent en pull, même en été. Tes amis se poseront des questions mais tu répondras que tu as simplement froid, que tu es malade. C'était juste une entaille au début hein ? Ensuite se sera une pensée. Et ça finira par être ton journal intime. Et, dans 5 ou 10 ans, tu reverras tes cicatrices et tu ressentiras ce pincement au cœur. Ce sera un rappel à jamais. Enfin, si tu es encore là dans 5 ou dix ans. Parce que le plus difficile est de se rendre que l'on est malade, qu'on a besoin d'aide. Et puis, si jamais tu arrives à arrêter, il y a toujours la rechute. Oui, comme pour une drogue car quand on commence à se couper, ça devient une drogue. Bien sûr avec de l'aide et une énorme volonté, on peut réussir à s'en sortir, j'ai réussi mais je lutte toujours pour ne pas replonger. Il faut beaucoup d'aide et avoir le courage d'en parler.

Alors, si jamais tu rentres chez toi le cœur en miette, que tu vois ton rasoir et tes lames, ne pense pas à les prendre. Appelle une amie, écris ou écoute de la musique mais ne commence jamais à te couper. Je te le promets, c'est la pire chose qui pourrait t'arriver.

Alors, pleures si tu en as besoin, ce n'est pas un signe de faiblesse, tu es juste humaine, tu as été trop forte trop longtemps. Parfois, ça fait du bien de pouvoir craquer. De lâcher prise, et juste se laisser fondre en larme. Après, je te promets pas que se sera facile d'enlever cette idée de ta tête. Il va falloir lutté mais je suis là si tu veux. 


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