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Assise à l'arrière d'un taxi de Miami, j'essayai de prendre petit à petit mes repères sur cette magnifique ville et sur sa côte. La couleur de l'océan me surprenait et j'en devins amoureuse dès mon premier regard.
Mes parents n'ont pas essayé une seule fois de me contacter depuis mon départ de Californie et cela me blessait. J'aurais cru que mon père aurait voulu me contacter, juste pour me prévenir de ne pas louper mon vol, mais personne me
contacta. Je leur ai bien entendu laisser un message pour leur assurer que je ne périssais pas au fond des catacombes de l'avion. Ma meilleure amie avait cessé de m'envoyer un message dès le moment où je lui avais montré mon désaccord sur sa réaction de l'autre soir.
Evidemment, je devrais comprendre sa façon d'agir et lui envoyer un message, mais je n'eus malheureusement pas le courage.
- Voilà, s'écria le conducteur. Vous êtes arrivée.
Je le regardai et lui souris, puis lui donna un billet de 30$.
Je sortis de son 4x4 et me retrouvai dans ces fameuses rues américaines ou toutes les maisons furent alignées. La maison dans laquelle je vais devoir vivre pendant tout l'été avait un panier de basket, un petit jardin et des jolies petites fleurs violettes devant leurs portes d'entrée.
Je tirai ma valise qui fut un bruit infernal et sonnai.
En attendant qu'ils viennent ouvrir, je m'assurai que ce fut bien la bonne maison.
Une petite fille aux cheveux mi-longs et aux yeux d'un vert éblouissant se rua à la porte pour m'ouvrir. Elle devait avoir 10 ans à tout casser.
- Maman, Papa, elle est arrivée ! s'écria- t-elle en souriant.
Son père se rua à la porte et me sourit. Il portait une chemise à carreaux, ainsi qu'un short beige et des baskets Nike.
- Entres, enfin, ne restes pas à la porte, s'exclama-t-il.
- Merci, fis-je.
J'entrai et soudain deux chiens se jetèrent sur moi.
- Toli, Nahio, revenez immédiatement à vos places ! s'exclama une voix aigu.
Une femme arriva et s'arrêta en me voyant.
- Wow, Cassidy. Comment vas-tu ? me demanda-t-elle. Pardon, avant je vais te présenter tout le monde, la petite qui t'a accueilli s'appelle Selya, mon mari s'appelle Chris, expliqua-t-elle en les pointant du doigt.
Je leur adressai un sourire et la petite me fit un câlin, je fus un peu prise au dépourvue, mais l'entoura de mes petits bras.
- Selya, laisses-la respirer. Mon fils, Conrad, va arriver d'une minute à l'autre. Et enfin, je me présente, je m'appelle Kaly.
- Bien, bonjour, alors, ris-je.
Conrad arriva à ce moment-là, il me scruta du regard, je fus estomaquée par sa beauté. Il avait un physique à faire tomber toutes les filles de son lycée et je doute sacrément qu'il ne joue pas avec son charme pour les avoir toutes à ses pieds. Il portait un training noir, des Jordan et un t-shirt blanc. Ses cheveux d'un brun si foncé furent ressortir la couleur de ses yeux ; brun noisettes.
- Voici Conrad, notre aîné, il est très timide, fit Kaly en présentant son fils.
- Je ne suis pas timide, je ne suis pas du genre très sociable c'est tout, expliqua-t-il d'un air ronchon.
Je jurai même l'avoir vu sourire.
Il me regardai toujours et cela devenait très inconfortable.
- Maman, j'ai faim, se plaignit Selya.
- Je sais, je comptai emmener Cassidy à TacoBell, histoire qu'elle sache ce que c'est.
- Rassures-nous, tu nous y emmènes aussi ? demanda Conrad.
Kaly se mit à sourire, mais ne répondit pas.
- Je conduis ! s'exclama Conrad en saisissant les clefs de voiture.
Son père rigola et les lui arracha des mains.
- Hors de question que tu tues notre Cassidy dès la première heure de son arrivée à Miami.
Conrad se mit à rire et je suivis cette famille dans leur voiture.
En y repensant, ils sont tous adorables, en commençant avec la petite Selya jusqu'à l'adolescent rebelle, Conrad. Je pense sincèrement que je vais me plaire ici.
Nous fûmes tous installés dans la voiture quand mon téléphone se mit à sonner, j'ignorai l'appel.
Nous, les jeunes furent assis à l'arrière, Selya au centre.
- Cassidy, quel genre de musique aimes-tu ? me demanda Chris en conduisant.
- La pop, enfin j'adore tout genre de musique, je ne suis pas difficile.
- As-tu contacté tes parents à l'aéroport ? me demanda Kaly.
- Kaly..., fit Chris embarrassé.
- Et bien quoi ? demanda-t-elle surprise.
- On s'était mis d'accord sur le fait qu'on ne l'a brusquerait pas dès la première soirée, expliqua Chris.
- Grave, limite tu l'as harcelé, rigola Conrad.
- C'est pas drôle, Conrad, s'exclama Selya.
- Je les ai contacté et ils savent que je suis ici, pas de problèmes, répondis-je.
Tous se turent et Kaly monta le son de la radio.
- J'adore Tori Kelly, c'est une de mes chanteuses préférées.
Je souris et regardai le paysage.
- J'espère que Miami va te plaire, car ce n'est pas du tout comparable à Beverly Hills, expliqua Chris.
- Je pense que je vais me plaire.
Un silence s'installa et je me demandai pourquoi je n'étais pas née dans une famille comme celle-ci.
- Qu'est-ce que tu fais comme loisirs ? Tes parents ne me l'ont pas dit.
Kaly se retourna après m'avoir posé la question. Son regard était rempli de joie et elle semblait très heureuse en ce moment-même.
- Je fais du surf, pour être plus claire, j'adore surfer, puis je compose des chansons pour mes amis.
- Attends, tu surfs ? me demanda Conrad ahuri.
- Euh... Oui, je crois que oui, rigolai-je. Oui je fais du surf depuis que j'ai 6-7 ans.
- Putain, c'est stylé, fit-il.
- Oh, Conrad, on avait dit quoi sur les gros mots ? fit Kaly.
- Trou de mémoire, tu t'en souviens, toi, Selya ?
La petite rigola et me regarda avant de détourner le regard et de s'exclamer toute contente :
- Maman et papa ont dit que si tu prononçais un gros mot, papa devait te faire courir un tour de terrain de plus.
- Super ! Merci pour le soutient, grogna le grand.
Selya gloussa et ria.
- Un tour de terrain en plus ? demandai-je incompréhensive.
- Oui, je fais du football et avec mon pote, on essaye d'entrer dans une équipe très haut niveau, donc mon père m'entraîne tous les soirs, m'expliqua-t-il.
Je hochai la tête.
Pour l'instant, ces vacances me parurent vraiment top.

"Top ? Je n'emploierai pas ce mot si j'étais toi, je dirais plutôt inoubliable et inexplicable."

Awful distraction, but beautiful addiction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant