Chapitre 15

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Il ne répond pas tout de suite, il prend son temps. Beaucoup trop son temps à mon gout même parce que, le suspense, je n'aime pas ça. C'est le genre de chose qui me donne une boule dans l'estomac parce que je ne sais pas. J'ai horreur de la tension qu'il y a à cause de cette question mais surtout, je hais comme il me regarde, en ayant honte de je ne sais pas quoi. De quoi il a honte ?

- Je ne veux pas que tu te moques de moi.

Il souffle brusquement et croise les bras contre son torse en se braquant. Je fronce les sourcils. Quelle est donc la réponse pour qu'il se mette dans cet état ? J'arque maintenant un sourcil sans trop savoir à quoi m'attendre. Ca me fait peur, sa réaction, mais j'essaie de rester calme et de ne pas le presser à me dire la réponse. Si en fait, j'ai besoin de savoir alors il faut que je le presse.

- Louis, c'est quoi la réponse à ma question ?

- J'ai peur du noir ok ? Ce n'est pas de ma faute. Je ne savais pas où aller et vu qu'on se connait, je ne pensais pas que ça te dérangerait.

- Louis.

Il se fou de moi en fait ? Elle est où la caméra ? Je soupire en secouant la tête de droite à gauche. Il ment aussi bien que Pinocchio, c'est affreux. Putain, mais c'est si dur que ça de dire cette putain de réponse qui se fait d'ailleurs, beaucoup trop attendre à mon gout ? Il m'énerve à mentir. Je n'aime pas quand il ment.

- Tu n'arrêteras donc jamais de mentir ?

Je me lève. Il me saoule à ne jamais répondre aux questions qui me posent problème. Je lui jette un regard avant de vouloir partir.

- Attends Harry.

Je le regarde, attendant qu'il poursuive ce qu'il a à me dire puisqu'il a réussi à me retenir.

- Je ne peux pas te le dire ok ? Ca ne ferait qu'empirer les merdes qu'il y a entre nous. J'en ai marre de devoir garder ça pour moi mais c'est comme ça, je ne peux pas te le dire. Puis, il y a ma mère et la tienne. Elles me tueraient si tu savais.

- Qu'est ce qu'elles ont à faire là dedans nos mères ?

Je fronce les sourcils, je ne comprends pas ce qu'il essaie de me faire deviner. A moins qu'il ne veut pas que je comprenne mais dans ce cas, c'est réussi. Je suis complètement paumé mais, ça expliquerait que ma mère soit bizarre depuis que je reparle à Louis, que Johanna soit souvent à la maison lorsque je suis absent ou dans ma chambre et qu'elles évitent que je reste avec Louis ou que Louis reste avec moi.

- Tu crois que je ne te parle plus pourquoi ?

- Parce que tu es devenu con Louis, voilà pourquoi.

- Eh bien non, être con, je l'ai toujours été !

Il se lève pour me faire face et ça m'énerve encore plus, qu'il me tienne tête sans pour autant me dire la chose si surprenante qu'elle n'est secrète que pour moi. Qu'est ce qu'il peut ne pas vouloir me dire ? On était meilleur ami alors, qu'est ce qui a pu faire que nos mères brisent ça sans même que je m'en aperçoive ? Les questions se bousculent dans ma tête et ça fait monter le piment en moi. J'ai horreur de ne pas savoir à ce point là et le pire, c'est qu'après toutes ces années, je ne sais toujours pas. Mon ton monte.

- Putain mais Louis, dis moi ce qu'il se passe.

- Harry, je ne...

- Dis le moi ou je me casse !

Je sens ma mâchoire se serrer sous cette colère et s'il ne dit rien, j'aurais surement envie de le tuer.

- Je suis vraiment désolé Harry mais je ne peux pas te le dire.

J'hoche la tête de haut en bas sans cacher que je l'ai mauvaise. Ca m'énerve, qu'il avoue comme ça qu'il ne me le dira pas. Puisque je l'ai dit, que j'ai de la fierté et que je suis fâché, je ne le laisse pas le temps de me retenir et je tourne les talons pour quitter les cabines d'essayage, le cinquième étage puis le magasin. L'air froid vient frapper de plein fouet mon visage alors je remonte un peu mon écharpe sur mon visage et je me mets à marcher. Je ne sais pas où je vais ni ce que je vais faire mais j'ai besoin d'être le plus loin possible de cet égoïste qui préfère ne pas partager ses réponses de merde. Il m'énerve mais il faut que je passe à autre chose et que je me calme. Je lâche un long soupir avant de reprendre mes esprits et je continue de marcher en me disant que je m'arrêterai qu'une fois que j'aurais mal aux pieds.

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Je n'ai toujours pas mal aux pieds mais j'ai super froid ! La nuit commence à tomber et je dois aller retrouver les professeurs pour rentrer. Il est 18 :30 et je vais surement être en retard au point de rendez-vous mais peu importe. Je mets la capuche de mon sweatshirt sur mon bonnet pour avoir un peu moins froid mais j'ai l'impression que ça ne change rien. Je regarde autour de moi et tout semble différent à cet après-midi, lorsque je suis partit. Je fronce les sourcils en faisant des tours sur moi-même. Ne me dites pas que je me suis perdu ? Je m'arrête net en pensant reconnaitre une rue et je m'y aventure alors en espérant ne pas me tromper. J'avance, encore et encore et, ah, enfin ! J'ai fait mieux que trouver le point de rendez-vous, j'ai trouvé l'hôtel où on séjourne. Du coup, je suis le premier arrivé et je vais être tranquille le temps qu'ils arrivent. Je monte l'escalier après avoir salué le concierge et j'ouvre la porte de la chambre. Elle est vide. Je jette mon manteau sur mon lit et j'enlève ma capuche en me dirigeant au radiateur. Cool, il est chaud ! Je mets mes jambes contre celui-ci et j'y pose mes mains dessus en lâchant un long soupir de soulagement. Mes mains me brulent à cause de froid mais ça fait du bien de les sentir de nouveau.

Soudain, j'entends du bruit dans le couloir, je me dis que ça ne peut être personne d'intéressant. Loupé, la porte s'ouvre sur les élèves morts de froid et les professeurs énervés que je ne sois pas allé au point de rendez-vous. Je les emmerde après tout. Je me mets dos à eux après qu'ils m'aient fait la morale, et je pose mon regard sur mes mains.

Monsieur Le Président des USAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant