Épilogue

20 3 2
                                    

Cet après-midi, nous avons des invités. Et pas n'importe lesquels, c'est mon meilleur ami et sa famille. Je ne le vois pas souvent, il habite à une heure de chez moi, dans une campagne isolé, loin de tout. Alors à chaque fois qu'il vient, je profite avec lui. On rigole, on parle de tout et de rien, on se chamaille, on est tellement proche tous les deux, je ne veux pas le perdre. Mais avant tout ça, je m'occupe comme je peux. Bon, j'avoue je suis une fille vraiment impatiente. C'est vrai qui peut attendre son meilleur ami ? Sachant que je le vois trois à quatre fois par an, il me manque tout le temps mais bon je fais avec. A vrai dire je n'ai pas trop le choix.

J'ai quatre heures devant moi, qu'est-ce que je pourrai faire pendant ces longues heures ? Après une dizaine de minutes de réflexion, je me décide : je vais dessiner. Dessiner m'évade du monde dans lequel je vie tous les jours, je suis seule face à mes feuilles blanches et mes crayons. J'imagine ce que je pourrai dessiner, ce que j'aimerai représenter. Je dessine depuis que j'ai six ou sept ans, je ne sais plus exactement. Je commence par représenter quelques paysages de pastels, puis je dessine plusieurs choses abstraites qui pour moi représente mon univers, mon passé e9t mes blessures les plus profondes. Après cette petite évasion, ma mère m'appelle, il est l'heure de passer à table.

"J'arrive, cria-je de ma chambre, on mange quoi ?

-Tu verras quand tu seras à table."

Je descends et m'installe à table. On mange du hachis parmentier, j'adore ça. Personne ne parle, mes frères et ma sœur sont plus concentrés sur leur assiette qu'entamer une discussion. J'ai envie de rire mais je me retiens, se serait bête de gâcher ce silence.

Après ce long repas silencieux, il me reste un peu moins d'une heure avant que nos invités arrivent. Je regarde alors la télévision avec ma famille. Encore une fois c'est très silencieux, ma mère travaille sur son ordinateur, mes frères et ma sœur regardent l'émission. Tandis que mon père est de garde à la caserne, il est pompier. Il ne reviens que demain matin. Quarante cinq minutes se sont écoulés quand ça sonne à la porte, c'est eux. Je me précipite sans réfléchir et va ouvrir. C'est bien eux, je les vois à la caméra de l'interphone. Ils mettent quelques minutes à monter. Et quand j'ouvris la porte, je sursaute : son père. J'étais tellement contente de revoir mon meilleur ami que j'en ai oublié son père. Tout le mal qu'il m'a fait à chaque fois que je le vois, je lui dis bonjour mais je sais qu'au fond je m'en passerai bien.

Tout le monde installé dans le salon, je pars discrètement dans ma chambre avec Quentin, mon meilleur ami. Nous avons tellement de choses à se dire, comment se passe les cours, les amours.On est jeunes, on préfère s'amuser que de parler en restant immobile. C'est vrai à 9 ans, on joue, on rigole, on parle un peu de tout et de rien, mais surtout de rien. Quand on est tout les deux, je me sens bien, je sais que lui ne me ferra pas de mal comme son père. J'ai envie de lui dire mais j'ai peur de le blesser, de lui avouer le double jeu que joue son père avec moi,le mal qu'il me fait subir. Mais à chaque fois, je ne dis rien, j'ai trop peur, je préfère sourire et profiter d'être avec lui.

"GOUTER !!!! cria ma mère du salon.

-On arrive, on finis juste notre parti, répondis mon frère.

-D'accord, répondis-je."

Nous nous retrouvons tous dans le salon, je fais en sorte de me trouver le plus loin possible du père de Quentin, Jean-François ou Jeff, c'est son surnom que nous lui donnons. Ma mère coupe le gâteau au chocolat et la brioche, nous attendons tous, nous voulons bien entendu, pour la plupart celui au chocolat. Quand elle a finit de les couper, elle fait le tour de la table en commençant par les invités. Les plus jeunes prennent au chocolat et j'arrive à avoir une part de gâteau au chocolat je suis contente. Quentin a lui aussi réussi. Nous nous servons un verre de coca-cola, et nous mangeons assez vite pour pouvoir remonter et s'amuser tous les deux tranquillement.

Une heure et demie plus tard, Quentin et sa famille doivent repartir. Je n'ai pas envie qu'ils partent, mais en même temps je suis heureuse parce que Jeff part aussi et je me sentirai moins stressé, j'aurai moins peur. Nous descendons de ma chambre, mon ami ne veut pas partir non plus, on aime bien être tous les deux, on rigole bien. Mais on a pas le choix, ils ont de la route à faire. Alors on se dit tous au revoir et à une prochaine fois. En espérant que cet enfer soit enfin fini et qu'il arrête de me faire du mal, de me toucher.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Feb 19, 2016 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Du silence à l'enferWhere stories live. Discover now