Etre ou ne pas être dans le placard

Dylan soupira, encore. Le menton appuyé sur ses bras posés sur le bord de la fenêtre, il regardait dehors d'un air attristé. Il jeta un bref coup d'œil à son téléphone portable près de lui avant de revenir sur le paysage pluvieux. La pluie avait toujours éveillé en lui un sentiment de joie incomparable sans qu'il ne sache exactement pourquoi. Mais aujourd'hui, nul sourire sur son visage, nul frisson d'excitation et encore moins l'envie de sortir afin de sentir les gouttes d'eau sur son visage. Cette vision lui paraissait juste triste, en cet instant. Il n'y avait plus qu'un vide immense, en lui, rien d'autre.

Il se redressa quand trois faibles coups se firent entendre contre la porte de sa chambre. Elle s'ouvrit lentement et un visage s'encadra dans l'entrebâillement.

- Tu comptes venir dîner un jour ou mater le paysage avec une tête de détéré te convient mieux ?

- Fous moi la paix, Alex, répondit-il sans prendre la peine de se retourner.

Alex soupira et entra dans la pièce, refermant la porte derrière lui. S'appuyant sur le battant, il observa son petit frère un moment.

- Ça te va pas de déprimer, frangin, et pour un mec, en plus. Ça n'en vaut pas la peine.

- T'en sais rien...

- Si je sais, l'interrompit sèchement Alex en s'avançant.

S'approchant de l'autre garçon, il l'attrapa par les épaules et le tourna vers lui. Dylan releva la tête avec une expression de colère qui cachait assez mal la tristesse sous-jacente que ses yeux, trop expressifs, laissaient parfaitement voir. Alex soupira et tira son frère contre lui.

- Écoutes, ce n'est qu'un idiot. Il n'en vaut pas la peine. S'il n'est pas capable de voir à quel point tu es génial et un garçon super, c'est qu'il n'en vaut pas la peine.

- C'est pas de sa faute.

- Bien sûr que si.

- Ses parents sont des chrétiens très pratiquants et il les aiment !

- C'est un connard.

Dylan voulu relever la tête mais Alex la plaqua de nouveau contre son épaule, caressant les doux cheveux brun de son frère.

- Il n'aurait pas du agir de cette façon, c'était idiot et immature. Il a eu dix-huit ans il y a trois mois mais ça ne l'a pas convaincu d'affronter ses parents. Il est lâche, tout simplement.

- Mais...

- A treize ans tu nous l'a dit, l'interrompit de nouveau l'ainé, et a dix-huit il n'est toujours pas capable de le dire à ses parents.

- Ce n'est pas si facile, murmura Dylan en entourant la taille de son frère de ses bras, il n'a pas pu. Il a peur de les décevoir.

Alex pencha la tête en avant et embrassa le sommet de sa tête avant de passer de nouveau ses doigts dans ses mèches.

- Je peux le comprendre, mais ce n'est pas une raison pour te traiter comme il l'a fait.

Dylan ne répondit rien et ferma les yeux, se laissant doucement bercer dans les bras du plus grand. Il ne voulait pas repenser à ce qu'il c'était passé. Il ne voulait pas penser de mal de Kyle, pourtant Alex avait raison. Kyle s'était montré lâche, sur ce coup là. Mais comment aurait-il réagit, lui, dans cette situation ? Qu'aurait-il fait face au regard de ses parents.

Il revit distinctement les images derrière ses paupière closes. Il se revoyait sur le canapé, dans les bras de Kyle. Il pouvait sentir ses mains parcourir son corps, l'explorant dans ses moindres recoins, ses baisers dans son cou, sa verge dure contre la sienne, séparés par les tissus rêches de leurs jeans.