Solitaires Ch7

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CH7


C'étaitle grand jour ! Ce soir, aurait lieu sa fête d'anniversaire, etIsaline était impatiente. Elle s'était levée très tôt après unenuit agitée ou c'étaient mêlés le menu, la décoration et la voixde Johnny qui, la veille au matin lui avait dit « Bonne journéeIsaline »... pas Mademoiselle, juste son prénom... que dedouceur... Elle était donc dans un état d'excitation assez avancé,et Luca n'osa guère la contrarier, aussi il la laissa faire et partifaire un peu de sport au rez-de-chaussée. Elle ne mangea presquerien au petit déjeuner, au grand dam d'Alberta, et se rendit dans lagrande salle à manger , proche du salon, dans laquelle les meublesavaient été retirés. Une fois les portes communiquant avec lesalon ouverte, on avait une très grande pièce de réception. Lasociété événementielle n'allait pas tarder à apporter lemobilier et à l'installer. Elle attendait environ vingt-cinqinvités, en comptant son père qui dînerait dans la cuisine... elleavait tenté de le faire participer au moins au dîner mais iln'avait concédé que l'arrivée du gâteau. Elle préférait presquecela, mais elle était gênée de reléguer son père dans lacuisine.

Lecoiffeur arriva vers onze heures et il entreprit de faire un soin auxlongs cheveux d'Isaline. Pendant la pose, il lui proposa un cataloguede coiffures de soirée parmi lesquelles elle choisit un chignonbanane agrémenté de petites tresses et de mèches faussementéchappées de l'ensemble. Elle se regardait dans le miroir,avait-elle changé depuis que Johnny l'avait embrasée de la sorte ?Son regard était-il plus intense, son visage plus lumineux ?Elle ne voyait rien, et pourtant elle se sentait tellementdifférente, tellement plus consistante depuis une semaine, c'étaitincroyable. Le coiffeur la tira de sa rêverie en lui demandant sielle trouvait le chignon à son goût. Elle scruta les détails dansle jeu de miroir et approuva. Elle remercia l'auteur de cette joliecoiffure, et le régla avant de revenir à l'intérieur de la maison.Elle croisa Alberta.

Mademoiselle, il faut que vous mangiez quelque chose, sinon vous n'allez pas tenir debout ce soir. Ou pire, à la première coupe, vous allez tourner de l'œil, vous aurez l'air de quoi ? Dites moi ?

Ce n'est pas la peine de faire votre œil méchant Alberta, je vais manger un petit peu, mais léger, je n'ai vraiment pas d'appétit, dit la jeune fille amusée.

Ah !!! Va bene ! s'écria la gouvernante, je vous prépare un petite salade avec une part de quiche, cela vous convient ?

C'est exactement ce qu'il me faut, merci beaucoup.

Alberta s'en alla satisfaite et Isaline décida d'aller voir comment cela se passait dans la salle de réception. Elle poussa un cri. Elle vit des amoncellements de palettes sur lesquelles étaient entassées des chaises, des tables pliées attendaient dans un coin, des malles étaient dispersées partout, des plants, des panneaux sur roulettes et des chariots bloquaient la vue sur la terrasse. Elle chercha quelqu'un à qui parler et fini par trouver un petit homme brun, aux cheveux hirsutes, qui s'agitait un peu partout dans son costume vert bouteille.

Monsieur, demanda-t-elle doucement, je suis Isaline Valentini, je suis un peu inquiète, il y a beaucoup de désordre, est-ce que...

Ah bonjour Mademoiselle, je suis ravi de vous voir ! Ne m'en parlez pas, je suis dans tous mes états ! Je suis arrivé en retard car j'avais oublié ma carte d'identité et personne n'a voulu m'ouvrir, et voilà le résultat, grand diiiiiiieu, c'est le bazar !

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