Urasagi - Diclophage's Wings [02] L'espèce dominante

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  [07/02/2015]
[ Un peu avant qu'on arrive à notre ancien lycée... ]


« J'arrive pas à croire que nous ayons survécus, si proches de la mort... »


Sayrô avait pas oublié cette première expérience, celle de tuer. Sans doute était-ce la première fois dans toute sa vie qu'elle tuait quelqu'un, et quand bien même, je suis heureux que ce soit la première fois. Mais, moi aussi j'ai tué. Je ne peux pas blâmer Sayrô, je suis comme elle, désormais, nous sommes des fugitifs. Les deux cadavres sont cachés dans la chambre de mon appartement, qui est vide, en espérant qu'il y'ai assez de place pour l'odeur de mort qu'il y aura. Maintenant, on va devoir fuir. Jamais plus je ne retournerai dans mon appartement... Et je me demande à quoi vont ressembler mes journées, dorénavant.


« Sobokuna? Je t'avais promis de te montrer ce pourquoi ces gens étaient là...
- Tu tiendras ta promesse, non? lui répondis-je en souriant.
- Bien sûr, compte sur moi mon amour. »


Stade supérieur, les mots doux. Que c'est agréable... Mais ma timidité l'emporte, je serai pas comment lui rendre ça. Plus tard, sans doute.... Pour l'instant, nous avons survécu, et je vais connaître la raison de pourquoi Sayrô est pourchassée. Je veux tout savoir. De toutes manières, je n'ai plus grand chose d'autre à faire, je suis aussi mal qu'elle maintenant. De quoi sera fait demain? Le mieux c'est de sortir est d'attendre ce fameux demain.


« Sayrô, nous devrions aller chercher ses documents maintenant. Je sais que tu as mal, mais si on reste plus longtemps là avec les dégâts de cette nuit...
- Bien sûr, répondit Sayrô, on va y aller. Juste, deux secondes... »



Sayrô attrapa les deux boîtes de calmants qui restaient, en pris quelques un, avant de me dire qu'elle était prête à partir. En se levant, elle pris une des boîtes et la rangea dans sa poche. On est sortis peu après, vestes sur le dos, Je tourna ma tête vers ma chère petite amie... Elle tenait sa plaie au bras. Elle ne saignait plus, mais ça avait l'air de lui faire mal. Que dis-je, ça lui faisait mal, elle s'est tout de même pris un couteau sur le bras, vers l'épaule. Je pouvais lire la douleur dans ses yeux... Ses beaux yeux marrons. Elle tourna du regard vers moi, et s'excusa d'être dans la lune, avant de prendre ma main et de me dire d'avancer, qu'on ne perdrai pas plus notre temps.


Nous sommes Samedi, et le matin précisément. Il fait drôlement froid, en plus... Quand bien même, le ciel reste bleu, et le soleil qu'on y voit est agréable, et réchauffe un peu ce froid qui nous écrase. Donc pour le coup, je baigne entre chaud et froid, ce qui rend le temps assez agréable, bien que je pourrai attraper la crève avec ces brusques passages d'une température glaciale à chaude. Qu'importe, une fois arrivés au lycée, on se réchauffera à l'intérieur.


Selon Sayrô, le lycée où travaillait Sena, son amie, était en rénovation, et son amie devait rester au CDI pour refaire les commandes des prochains livres. Nous étions devant le lycée, main dans la main. J'avais quand même peur: que me cachait ces documents? Pour quelle raison Sayrô s'était mise à voler? Était-ce si important? Je suis submergé de questions toutes plus différentes les unes que les autres.


« Sayrô... On y va? demandais-je.
- Oui. Mais, tu dois me promettre une chose, Sobokuna.
- Quoi donc? lui demandais-je.
- Que tu es prêt à garder pour toi ce que tu vas lire.
- Pourquoi cet avertissement?
- Car l'humanité a sans doute créé la cause de son extinction. »



L'extinction de l'humanité? De quoi parle-t-elle? Peut-on réellement trouver un moyen d'exterminer l'espèce dominante de la terre, une arme à grande échelle peut être? J'ai toujours cru que l'humanité s'entre-tuerai dans des guerres atomiques, dans plusieurs décennies. Sayrô aurait découvert le moyen de tuer tout le monde? Il me tarde de savoir...


Après avoir traversé la cours du lycée, nous sommes arrivés devant le cinquième bâtiment des terres de cet établissement. Le fameux CDI, l'ancien gérant avait demandé un petit bâtiment exprès pour lui, pour ne pas à avoir de problèmes avec le bruit du hall, lorsque les secondes et troisièmes années avaient des heures de permanences. La cour du lycée n'avait pas changée... Le foyer où tout le monde allait pour regarder la télé, jouer au billard, au baby-foot, au fléchettes, ou juste faire du portable pendant les permanences ou les pauses... Ou même l'endroit où les quelques couples se rendaient, pour s'embrasser sans être dérangés... C'est-à-dire l'arrière du bâtiment. Je crois que je connais bien l'arrière du foyer, maintenant, Sayrô et moi nous y embrassions souvent durant les pauses. C'était appelé "La Maison du Lycéen," avant. Car les internes y passaient leur soirée, avant d'aller aux dortoirs, à l'internat. Le bon vieux temps.


Autour du foyer, se trouvaient le restaurant scolaire, et le fameux "bâtiment C", où les faux-malades se rendaient pour éviter les cours, comme il y'a l'infirmière scolaire qui y travaille. Ce bâtiment C accueillait aussi les cours des classes professionnelles, en soit les SENs et les ELECs. Je m'y rendait juste pour éviter la pluie, car le self se trouve en face. Je me cachais un peu des temps pourris.


Et le reste, c'est les bâtiments "N", "E", "A", "S", "B" et "I", où avaient lieux les cours des classes dites "générales". Les bâtiments étaient reliés entre eux, par des murs verts / saumon dégueulasses. Il faut croire que chaque lycée du monde a des murs couleur saumon, du genre bien gerbante.


Et derrière le foyer... Le bâtiment "D". Celui où Sena est censé travailler en tant que documentaliste, le CDI donc. Sayrô scrutait les alentours tout en y allant, sans doute se rappelait-elle, elle aussi, des souvenirs de notre adolescence. Elle ouvra la porte, et passa quelques bibliothèques de livres pour atteindre le bureau. La pièce est gigantesque, des livres partout, des ordinateurs dans une pièce séparée, des ordinateurs qui avaient leur à mi-chemin entre "ordinateurs puissants" et "ordinateurs pourris". C'est magnifique, une bouffée de nostalgie vient de me coller une baffe.


« Sayrô, te voilà! Je me suis inquiétée! »


Cette voix, c'était sûrement Sena. Qui d'autre serait là?


« Sena! Excuse-moi, j'étais chez... Sobokuna, j'y ai passé la nuit. »



La réponse qu'avait donnée Sayrô me força à me retourner. Sena avait bien changée. Des lunettes, ce qu'elle n'avait pas, et elle était un peu plus grande que Sayrô, elle devait avoir environ 169 centimètres, étant donné qu'elle est à peine plus petite que moi. Les yeux bleus, les cheveux noirs... Pas de doutes, c'est bien Sena, et elle a bien grandi depuis le lycée. Cette sacrée otaku que Sayrô fréquentait, toujours au CDI à lire. Jamais je ne l'ai vue tomber amoureuse, on l'appelait l'"imperturbable", à l'époque, les rares mecs qui s'osaient à vouloir sortir avec, elle les ignoraient et replongeait ensuite dans son livre, s'excusant. Je me rappelle aussi, parmi les rares fois où nous avions mangés ensemble, que c'était une fille assez crue qui n'hésitait pas à parler de...


« Vous avez baisé ensemble? lança Sena.
- Nan, mais on a "relié des liens"! ria Sayrô, ignorant le pic de son amie. »



... Sexe. Elle a pas changée, niveau caractère... Toujours aussi perverse, lorsqu'il le faut. C'est fou le nombre de souvenirs dont je me rappelle...


« Écoute, Sena, excuse-moi de venir aussi soudainement alors que tu bosses... Mais j'ai besoin de "ça". Tu ne l'as pas lu, pas vrai? s'interrogea Sayrô.
- Promis, lui répondit notre amie, je suis pas du genre à te faire des coups bas. Je l'ai gardé, pour toi, dans la réserve. Je vais te le chercher?
- S'il te plaît... lui demandais-je. »



Sena parti au fond de la pièce, et ouvrit une porte. Sayrô se mit devant moi, et m'embrassa rapidement, avant de me dire que tout sera bientôt fini. Puis revint Sena, qui posa un gros livre sur la table, bien épais, du genre au moins 500 pages, qu'on peux pas lire en une seule journée.


« Ne te laisse pas avoir par les apparences, Sobokuna, me souffla Sayrô, en réalité, ce livre contient presque rien. Tu comprendras vite pourquoi, en le lisant...
- Alors lisons, dis-je.
- Je reste là, cette fois, lança Sena.
- Sena, je suis pas sûre que ce soit une bonne idée... répondit Sayrô.
- Sayrô, ton petit ami y a le droit. Moi aussi alors. Même si ce qui est derrière est horrible, je suis curieuse de savoir.
- Il ne lui arrivera rien, chuchotais-je à ma petite amie, elle n'a rien fait.
- Dans ce cas... soupira Sayrô.
- Allons-y, alors! Sobokuna, ouvres-moi vite ce bouquin!»


Que cachait la couverture de ce pavé? Quels secrets allaient m'être dévoilés? Mon pouls augmentait étrangement sa rapidité. A la limite du flippant. Mais quoiqu'il en soit, découvrons ensemble ce que cache ce livre.








Urasagi - Diclophage's WingsWhere stories live. Discover now