Urasagi - Mosaic

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« Tu ne dois plus revoir Sobokuna, Sayrô. »

Quoi? Non, c'est faux... Il est fait pour moi!

« Pour t'éviter à le revoir, nous allons quitter la ville. Tu pourras le voir demain pour une dernière fois, on va profiter de la promotion de ton père pour aller ailleurs. »

Maman, s'il te plaît, ne me fait pas ça! Je tiens à Sobokuna!

« Je compte sur toi pour lui annoncer la nouvelle. Tu verras, où on ira, tu feras craquer d'autres garçons, plus fréquentables et plus beaux. »

Plus fréquentable?! Tu me prends pour une pute, c'est ça?!

« Tu couperas tout contact avec Sobokuna, on en parlera plus après. Tu verras, tu me remercieras plus tard. »

Je ne souhaite pas un avenir sans lui... Je tiens à Sobokuna! J'ai besoin de lui!

« Tu verras, tu te construiras un meilleur avenir. »

Et moi, je pourrirait le votre... Vous allez regretter cette décision, un jour...




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« Désolée, Sobokuna... J'ai pas le choix... Désolée... balbutiais-je, tout en pleurant, les mains sur les yeux.
- Pleure pas Sayrô, c'est rien... C'est rien, c'est idiot de pleurer... »

Je lève les yeux vers mon petit ami. Il sourit comme un abruti... Le visage couvert par ses larmes.

« Pauvre crétin, tu pleures aussi... bégayais-je.
- Dit pas de bêtises, idiote... Je... Je pleure pas!
- Sobokuna... Je veux pas partir... »

Il me prit dans ses bras. La chaleur qui se dégage de notre douce étreinte me réconforte comme à notre habitude. Je peut même sentir mon écharpe se coller sur le torse de Sobokuna. Elle me réchauffe d'avantage. Mais c'est l'une des dernières fois que je vais ressentir ça avec Sobokuna... Il va me manquer. Il va tellement me manquer, cet abruti...

« Sayrô, on doit partir, magne-toi! criait mon père adoptif au loin.
- Je... Je dois partir, Sobokuna...
- ... »

J'ai prévu un truc, heureusement, je vais pouvoir appliquer mon petit projet. J'attrape un bout de papier dans ma poche, et le glisse dans la poche supérieure de la veste de Sobokuna, à l'abri du regard de mon père.

« Même si on ne se verra pas, on s'appellera... C'est le nouveau numéro que j'aurait... Tu vas me manquer...
- Toi aussi, Sayrô... »

Je me met sur la pointe des pieds, et bien que face au regard de mon père, donne un dernier baiser à mon bien aimé. Il se laisse faire, avant de me serrer contre lui, les larmes aux yeux. Doucement, je me retire, et monte dans la voiture et m'éloigne de lui, tandis qu'il se colle au mur de sa maison. Je le vois me dire au revoir par des signes, d'un air attristé, au bord du gouffre... J'ai de la peine. Dans la voiture, alors que nous nous éloignons, je le vit tomber les fesses au sol, avant qu'il ne mette ses genoux contre son visage, et qu'il n'agrippe ses cheveux en pleurant. Son père sorti peu après pour le consoler. J'aimerait pouvoir le consoler aussi...

« Une bonne chose de faite, lança mon père.
- ... »



À ce moment, nous avions, Sobokuna et moi, seize ans. Il m'appelait régulièrement, mais rapidement, ma mère me força à arrêter le téléphone, et me déconnecta d'Internet. J'étais coupée de ma relation avec Sobokuna, et de mes ami(e)s. J'étais seule, forcée à avoir des gens que je ne connaissait même pas comme nouveaux 'amis'. Je me focalisais sur mes études. Je restait loger chez ma mère et mon père (adoptifs), car je ne pouvais rien faire d'autre. Je n'avais pas eu de nouvelles de Sobokuna, et ce, pendant sept ans. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu, ni ce qu'est devenue mon amie Sena... Je ne sais rien.

On a pas abordé le sujet de Sobokuna, parfois, quand ma mère demande si j'ai pu me trouver un petit ami ou une petite amie, j'esquive le sujet, ou je lui répond juste non. Je n'aborde pas Sobokuna, et ce, depuis sept ans. Mais ce soir là, ce fut différent... Pour la première fois depuis sept ans.

« Sayrô? me demanda ma mère, alors que nous étions à table.
- Qu'est-ce qu'il y a? répondis-je.
- ... Tu t'es trouvé un petit ami ou une petite amie?
- Maman, tu connais déjà ma réponse, grognais-je.
- Toujours pas, hein? Tu es pourtant jolie, je ne comprends pas. Et surtout, tu as vingt trois ans, tu devrais avoir un petit ami avec ton apparence!
- ...
- Tu pourrais me répondre, soupirait ma mère.
- Très bien. Il y a un garçon qui m'attire et qui semble attiré par moi.
- Oh? s'étonna mon père, assez étranger au débat.
- Il se nomme Sobokuna. ~ »

Il y a un silence lourd et douloureux à table. Mes parents ne mangent plus, et attendent que je fasse de même avant de reprendre la parole.

« Tu vois encore cet idiot?! cria mon père, cognant la paume de sa main sur la table.
- Non, mais mon avis changera pas. Je suis adulte, mes choix m'appartiennent. »

Mon père, assez imposant, se lève et m'attrape par le col. Il me fait sortir de table brusquement.

« Papa, j'suis pas une gamine putain! criais-je.
- C'est une gamine immature que je vois là, je te traite telle quelle! »

Il m'entraîne vers ma chambre, en me soulevant facilement. Je parvint à me dégager en le repoussant, mais il lève la main et me colle une baffe. Sa force me fit décoller au dessus du sol, et tomber par terre. La marque reste sur mon visage, je sent la douleur affluer dans mes nerfs. C'est très désagréable.

« Tu respectes ton père! Je t'ai dit que tu devais oublier ce minable! »

Il m'attrape le bras, et m'enferme dans ma chambre, me jetant au milieu de la pièce comme un sac poubelle. Je ne bronche pas sur le coup. Je doit par contre oublier cette douleur, cette souffrance. Je passe ma main vers mon armoire après m'être relevée, et y cherche un livre. Quoi donc? Je sais. Cette histoire. C'est l'histoire d'un adolescent asocial. Il passe son temps à rédiger des notes sur des gens qu'il observe. Puis, un jour, ses notes sont rédigées à l'avance... Et il découvre qu'il peut lire l'avenir. Et après, il se rends compte qu'il est victime d'un funeste destin: celui d'être mêlé à une bataille rassemblant un certain nombre de personnes, ayant pour but la place de Dieu lui même.

« Amano Yukiteru... Sobokuna, tu lui ressembles tellement... »

J'aime beaucoup cette histoire, car mon Sobokuna et le Yukiteru de l'histoire se ressemblent beaucoup. Comme si une puissance supérieure avait modelé Yukiteru à l'image de Sobokuna... Ou Sobokuna à l'image de Yukiteru. Sobokuna était un renfermé social, qui passait son temps à ronchonner, pleurnicher, s'écraser... C'était une loque. Mais il était extrêmement attentif, compréhensif, et il ne jugeait pas les gens pour leur apparence comme beaucoup. De plus, il montrait une facette de lui bien plus joyeuse s'il était entouré d'amis. Je crois aussi qu'il avait ce don pour pas supporter les hommes, pour ne traîner qu'avec de rares filles, au lycée... De ça, beaucoup ont cru qu'il était gay. Bien qu'il n'a rien contre les homo sexuels, il était bel et bien mon petit ami, donc un hétéro sexuel.

Déjà au lycée et maintenant à l'Université, les gens me draguent et me draguaient beaucoup. Garçons comme filles, et bien que j'ai une préférence pour les filles, je me refuse à céder mes lèvres à une autre personne que Sobokuna. J'ai confiance en Sobokuna, il doit m'attendre. En revanche, je doute qu'il ait continué ses études... Il n'était pas très enthousiaste pour ça. Une vraie loque, je dit.

« J'adore cette yandere nom de dieu... riais-je, le nez plongé dans le premier volume de la série. »

Dans l'histoire, Yukiteru est harcelé par une yandere: une fille éperdument amoureuse du protagoniste, qui l'aime juste parce qu'un jour, Yukiteru a dit (pour faire plaisir) à Yuno qu'il ferait sa vie avec, alors que celle-ci venait d'entrer dans une période difficile de sa vie. Depuis, elle ne vit que pour lui. Et elle rejette en masse les déclarations d'amour des autres. Car c'est une fille considérée comme très belle, et très brillante dans chaque matière. Mais elle est folle amoureuse du looser de l'école.

Si je dois me qualifier, je suis sûrement Yuno Gasaï. Je veux dire, je n'ai pas vu Sobokuna depuis sept ans, et je suis encore amoureuse de lui. D'ailleurs, si des gens voudraient faire du mal à Sobokuna, réagirais-je comme Yuno quand on fait du mal à Yukiteru? Suis-je la Yuno de mon Yukki? Probablement, oui. Mais je ne pense pas en arriver à tuer des gens comme elle. Je pense plus juste protéger Sobokuna pour qu'il se sauve, et point à la ligne. Ahah, il faut dire qu'il n'a jamais été un grand guerrier, ce Sobokuna. Je suis sûr qu'il deviendra quelqu'un de fort avec l'avenir... J'ai encore deux ans d'études, et je pourrait rejoindre Sobokuna. Enfin.

Je suis une femme plutôt lunatique au fond. Je me pose plein de questions. Et si en fait, quelqu'un écrit juste toute cette fable grotesque? Si tout ce que nous font est en vrai prémédité par un être unique? Ou est-ce qu'au contraire, nous décidons de notre futur individuellement? Si quelqu'un modèle notre avenir selon ses plaisirs, est-ce que des spectateurs assistent à notre destin qui a lieu depuis des années?

Au fond de moi, je sens à la fois que je suis quelqu'un d'autre, mais à la fois moi même. Quelqu'un d'autre d'extérieur à ce monde, aussi quelqu'un d'autre avant d'être Sayrô Akai. Mais je sais que je suis moi, car je me sens bien en tant que telle. Si un fameux être nous a créé, ais-je l'image d'une personne particulière qui lui plaisait? Ou bien est-ce juste le fruit du hasard que ce que je suis? Je ne suis qu'une humaine, c'est le propre de l'humain de se poser des questions de ce genre.

« Sayrô, c'est moi. »

Ma mère entre dans ma chambre avec un sandwich préparé pour moi, pour que je puisse avoir un peu autre chose dans le bide. Papa a du vouloir me priver de manger. Elle pose son assiette à côté de moi, et je me jette sur le sandwich, en ne décrochant aucun mot. Je me contente de mâcher ma nourriture, qui se réduit progressivement en bouillie.

« Je peux te parler d'un truc? me demanda-t-elle. »

Rah, probablement envie de râler sur du 'Sobokuna est pas fait pour toi', 'il a déjà du t'oublier', des trucs du genre. J'ai le droit à ce cinéma assez souvent ces sept dernières années.

« Quoi? répondis-je, froidement, tandis que ma mère s'asseyait à côté de moi.
- N'en veut pas à ton père pour ce qui s'est passé à table.
- Je vous fait chier moi dans les décisions que vous faites? grognais-je en mangeant.
- Tu nous fait chier pour ta décision avec Sobokuna, et c'est notre décision de changer ça.
- Maman, j'suis adulte maintenant. Et même adolescente, je pense que j'étais déjà assez mature pour faire mes choix et mes erreurs. Si vraiment Sobokuna n'était pas fait pour moi, j'aurait eu mal un temps, mais j'aurait remonté la pente. Vous, vous ne me laissez pas faire mes erreurs. Vous me prenez pour une gamine immature. J'aime Sobokuna, alors laissez moi profiter de ce sentiment. C'est mon premier petit ami, et même si j'ai eu des doutes parfois, je le trouve très bien. Je l'aime, alors laissez-moi aimer, si vous, vous tenez à moi! m'exclamais-je. »

Ma mère se relève, et me colle une baffe, dans l'autre joue que celle où mon père a cogné, avant de reprendre l'assiette. Et le reste de mon sandwich.

« ...
- Tu ne nous accorde aucun respect alors que nous t'avons adoptée, Sayrô! Ait un peu plus de considération pour nous! Nous sommes tes parents, et nous faisons les bons choix pour ton avenir!
- C'est exactement ça... riais-je.
- Sobokuna était et est probablement toujours une loque, un connard qui ne voulait que te baiser! Il passait son temps à rater ses cours, à faire de la console quand tu n'étais pas là, sans jamais terminer sans devoirs! Il ne foutait rien de sa vie, tu comprends! Si vous auriez du vivre ensemble, il aurait profité de l'argent que tu gagnerais pour satisfaire ses besoins avant tout!
- C'est ce que je disais, voyons, maman... riais-je, d'avantage fort.
- Quoi?
- En vrai, vous êtes de beaux salauds, toi et papa! »

Ma mère me regarde, sans rien dire, tandis que je ne me lève. Je rit d'avantage, je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe. Je ne me contrôle probablement plus.

« Tu n'es qu'une petite pute! cria ma mère. »

L'assiette dans sa paluche, elle lève la main droite et tente de me briser la grande coupelle de verre sur le visage. Mais j'arrête son bras, étant à la même taille que maman, et lui prit rapidement l'assiette des mains. Papa débarqua dans la chambre au moment où je frappait maman de l'assiette. Elle s'étale au sol, le front ensanglanté par ses hémoglobines, tandis que papa hurle mon prénom, et ne se jette sur moi. Il passa au dessus du lit qui était au milieu de la pièce, tout en écrasant mon livre. Arrivé à moi, il m'attrape par le col de mon tee-shirt, et m'écrase contre le mur.

« Qu'as-tu fait, salope?! hurla mon père, après tout ce qu'on a fait pour toi, c'est comme ça que tu nous remercie?! Tu n'as donc aucune fierté, espèce de salope?!
- Allez tous vous faire foutre, vous n'êtes même pas mes parents! m'exclamais-je. »

Je ne contrôle ni mes paroles, ni mes actes. Ma colère est telle que ma vue en devient trouble. Je ne suis que simple spectatrice de tout ce que je fait. Mon père m'étouffe légèrement, mais je ne me laisse pas faire! Ce n'est pas ces deux abrutis qui me feront la peau! Hors de question! Je fit un coup de crâne très violent dans le nez de mon père. Si fort que j'entendis un 'crac', comme s'il était cassé. Il me lâche immédiatement, et se recule, en hurlant. Je ne me savais pas capable de ça, et surtout d'une telle force!... Je m'accroupis, et prit un morceau de verre assez épais qui était tombé de l'assiette. Je donne un coup de pied dans le torse immense de mon père si fort qu'il en tombe à l'entrée de la chambre. Je glisse le morceau de verre dans ma poche, puis, prête à me battre, je me propulse sur mon père, et le frappe à plusieurs reprises au visage. Il tente cependant de se couvrir avec ses deux mains, mais me montrant insistante, je joint mes deux poings et frappe si fort que son poignet droit se brisa net sous l'impact. Il hurle, s'excusant.

Trop tard pour les excuses!

Je continue de frapper mon père, si fort que les bosses et les bleus qu'il a déjà gagnèrent bientôt tout son visage, avant qu'il tombe dans les pommes. Je me redresse un peu, soufflant. Je ne me suis jamais sentie aussi... parfaite, aussi vivante. Je sens soudainement une présence se mouvoir dans mon dos, avant de voir ma mère, me bondissant dessus. Je l'attrape par les cheveux, et la cogne contre la porte d'une telle force que celle-ci en est trouée. Celle qui me servait de mère adoptive pleure et est déjà dans la lune, tellement la douleur lui secoue le visage. Je pris mon morceau de verre, et le glisse entre mes phalanges droites. Je pose ma mère devant mon visage, la tenant par le col, et la frappe de toutes mes forces de mon poing droit. Elle s'étale sur le sol, et ne bouge plus. Elle saigne beaucoup, sans compter que je lui ai entaillé le visage.

« Je l'ai fait... Je l'ai fait, je me suis rebellée! riais-je, d'une façon que moi même je ne connaissais pas. »

Je suis heureuse. Soulagée, expiée, apaisée. J'ai pris ma revanche sur ses sept années d'enfer, où je vivais seule. J'ai cogné si fort mes parents adoptifs qu'ils en sont tombés inconscients! Mais, la punition ne s'arrête pas là!

J'attrape le corps inconscient de ma mère, et la jette sans pitié ni peine dans les marches de la cave, puis fait de même avec son mari. Ils ne vont pas rester longtemps dans les vapes, je pense. Donc je les ait enfermés. Je leur fit deux sandwichs et deux cuisses de poulet, les mit dans un gros plat, et le dépose dans la cave, contre la chaudière, avec l'assiette de sandwichs plus éloignée. Je dépose mes parents contre la chaudière aussi, et remonte, avant de fermer la porte à clé. Seule chez moi, je vais pouvoir fouiller la maison. Papa m'a toujours interdit une pièce en particulier, celle de son bureau. Il a plein de papiers, tout ça. Je suis sûre qu'il y a des trucs pour le faire chanter là dedans. En plus, j'ai mon temps pour trouver la clé, ils sont inconscients ♪

« Alors, où est sa veste... »

Sa veste, il y cache souvent ses clés, dans le revers. Je ne perd pas temps, et y extrait facilement un petit trousseau de clé assez ridicule. Je monte à l'étage, et essaie les clés une par une. La quatrième -sur douze- fut la bonne. J'ouvre donc la porte, tranquillement, et y entre.

Quelque chose me percute. Je ne suis toujours pas maîtresse de mes actes. Je me regarde une fois de plus en train de faire. Je suis en train de saccager la pièce, par pur amusement. Et j'y ressent un pur amusement, en plus. J'attrape rapidement l'ordinateur de mon père adoptif, et le brise avec une facilité déconcertante. Je fouille ses tiroirs, et y trouve des documents avec ma tête dessus. Faut absolument que je vois ce qu'il y a dessus, donc je vais lire!

« Nom: Akai.
Prénom: Sayrô.
Date de Naissance: 01 / 12 / 1992.
Taille: 62 centimètres.
Poids: 9 600 g. ( 9 kg 600.)
Âge de l'Adoption: Un an et deux mois.
Groupe Sanguin: AB.
Parents adoptifs: Mr. G.Burraku et Mme. S.Burraku.
Sexe de l'enfant: ♀
Âge de déposition de l'enfant: Un an et deux mois.
Dépositaire: Inconnu.
Parents génitaux: Mr. L.Akai et Mme. Erika.E.
Statut des parents génitaux: Décédés (1992, meurtre) (père), disparue (mère) »

Qu'est-ce que j'viens de lire? Des informations sur moi et mes origines? Je ne savais pas que mon père garde ça. Qu'importe, il doit bien y avoir d'autres choses! Je fouille un peu plus, et tombe sur des lettres que je n'ai jamais vues, et qui n'ont visiblement jamais été ouvertes. Je sais déjà de quoi il s'agit... Mais pour vérifier ma thèse, j'ouvre une enveloppe, puis une autre, puis une autre, puis une autre puis une autre puisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautrepuisuneautre

Le connard, j'avais raison... Sobokuna m'envoyait des lettres, avec l'adresse que je lui ai donnée... Mais jamais elles ne venaient à moi! J'étais sûre que quelque chose se tramait... Putain! Il va payer pour ça, ce connard! Je me précipite hors de la pièce, et descends les marches trois à trois. Ils vont me le payer, me le payer me le payer melepayermelepayermelepayermelepayermelepayermelepayermelepayer

Je me jette sur un couteau de cuisine, bien tranchant et aiguisé, et plonge dans la cave. Des rats dévorent tranquillement la nourriture que j'ai préparée aux deux connards. Je me met à califourchon sur mon père. S'en est trop! Trop! S'en est trop! trop! trop troptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptroptrop

« Crève, espèce de déchet!! CRÈVE! »

Je plante mon couteau dans son visage à plusieurs reprises. Je le retire, puis le plante, et le sang coule à flot. C'est un sentiment agréable qui me parcoure juste en plantant la lame. Je me sens libérée! LIBRE!

Je regarde rapidement le corps inconscient de celle qui me servait de mère, de tutrice. Je me dégage de mon père, et m'occupe ensuite de ma mère. Je dégage autant que possible ma rage! C'est si bon, si agréable! Si libérateur, si violent et sanglant! J'apprécie faire infliger ça au corps d'une enflure! Je trouve ça si amusant!! ♥

Ma rage évacuée, je sors de la cave, mais ne ferme pas à clé. Je dois partir.

Rapidement, j'enfile autour de mon cou la jolie écharpe jaune que Sobokuna m'a un jour offert, et ma veste rouge, et sort avec un sac, et quelques provisions. M'éloigner le plus loin possible. Ne pas rejoindre Sobokuna, ou je lui attirerait des ennuis... Mais je dois fuir.


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Cela fait maintenant six heures que j'ai fugué. Mes esprits ne reviennent pas totalement. Je suis encore foudroyée par l'adrénaline de ce 'combat', et mes mains tremblent. Je me suis éloignée je ne sais où dans la campagne. Je marche depuis des heures, je veux me mettre à l'ombre, mais nulle part où m'abriter du soleil. En gros, je suis bloquée ici, je ne sais où... Sûrement à une vingtaine de kilomètres de chez moi, voire une trentaine. Je marche, et marche, jusqu'à voir un petit bâtiment, assez long mais d'une unique étage. Les murs sont blancs et semble épais, et les portes faites de verre. Je me rends dans le bâtiment. Les portes s'ouvrent heureusement, assez facilement.

L'intérieur dégage un fumet intéressant, aguichant. J'ignore de quoi il vient et ce que c'est, mais je le suit. Puis j'arrive dans ce qui semble être une salle d'écoute. Une table contre un mur, avec une vitre teintée au dessus de la table, qui donne sur une autre pièce, aux murs blancs et recouverts de traces rouges. Rapidement, j'ai la curiosité de fouiller. J'ouvre un tiroir par ci, et un tiroir par là. Puis, un tiroir de la table bloque. Je m'accroupis, pour vérifier ce qui ne va pas. Une espèce de tige s'est coincée dans un petit trou. Je retire la tige, et regarde dans le tiroir qui était avant légèrement récalcitrant à l'idée d'être observé. Il contient un petit cahier. En l'ouvrant, je constata rapidement un truc: c'est remplit de dessins. On peut majoritairement voir une petite fille aux cheveux noirs et aux yeux bruns, une autre fille aux cheveux bruns et aux yeux bruns, une fille blonde aux yeux bleus et une brune aux yeux verts. La fille au cheveux noirs porte une veste violette. Les quatre toutes petites filles sont rassemblées autour d'un homme avec une blouse. Il leur donne de l'affection. Le dessin est même illustré avec des cœurs, sans doute car ils s'entendent bien. Peut être est-ce leur père? Je pense, oui.

En reposant le cahier, je remarque que la plaque du fond du tiroir se relève un peu. Je vois, il y a autre chose? Je ne peut pas retirer cette plaque avec mes doigts. C'est vrai que l'intérieur du tiroir est plutôt étroit alors qu'il est bien épais vu d'extérieur. En fouillant il y a quelques instants, ça ne m'a pas trop dérangé, mais maintenant que j'y pense... Bref. Je pense avoir mon idée de comment retirer la plaque en question. Il y a forcément autre chose là dessous! Et j'ai ma petite idée de comment le soulever. Je me baisse à nouveau, et reprit la tige. Cette fameuse tige, c'est une tige de stylo. Je passe le bout dans la cavité, et soulève délicatement. Depuis en haut, j'attrape facilement la plaque et la retire. Un autre livre, bien plus épais. La couverture est un peu abimée, et les pages sont rêches. Le livre doit avoir facilement une vingtaine d'année. Assez vieux.

Tant que j'y pense, personne n'est venu non plus. C'est abandonné? Ce n'aurait pas de sens, car les portes seraient fermées. Quand bien même, je prends le livre et le posa sur la table, avant de lire une page au hasard.

« 01 Décembre 1993.
Huitième Sujet: Diclophage.


Aujourd'hui, "Ojo" fête sa première année complète de vie. Mais nous ne l'avons pas fêté, le directeur insiste pour que les recherches avancent. "Violetta" voit que j'ai peur de l'action qu'elle a faite à mon assistant, et répète encore, et encore "Papa" dans sa petite chambre... Les deux jumelles ont pris exemple sur elle, mais disent "Père". Elles sont très intelligentes pour leur âge.


J'ai baptisée cette nouvelle espèce "Diclophage". Le nom m'est venu sur un instant de folie, et j'ai décidé de l'adopter. "Ojo" sera la mère des Diclophages, et moi le père. Pourtant, elle est la plus jeune, mais elle mérite son titre étant la première a avoir reçu le virus.


Mais après ces horreurs, le seul réconfort que je retrouve c'est auprès de ma femme enceinte et de mes deux chers enfants. »



Une nouvelle espèce? "Violetta", "Ojo"? "Père", "Diclophage"? C'est quoi ces histoires en fait? Je vais devoir lire ce livre depuis le début. Dans ce cas, on va commencer.




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Cette histoire est hallucinante. J'ai encore du mal à y croire. Une autre espèce, des expériences abominables...

Malgré ça, je suis partie de ce qui semblait être un laboratoire. Comme j'imaginais, les traces rouges sur les murs sont bel et bien des traces de sang... Malheureusement. Celles qui découlent des expériences. En revanche, un truc m'inquiète. Cette "Ojo" est née le même jour, du mois, de la même année que moi. Qui plus est, son père était directeur d'un laboratoire. Mon père aussi, je crois. Mon père adoptif me l'a souvent répété, tout fier. "Ojo", ce serait moi? Je ne pense pas. Mais je dois retrouver Sena, pour qu'elle garde ces documents. Lorsque je lisait, des agents de sécurité ont débarqué. Je ne me serait pas échappée, je serait très probablement morte... J'ai eu de la chance, hé hé. Je me suis échappée, je ne sais pas encore où. Je suis partie loin. C'était il y a deux jours, maintenant. Nous sommes le 05 Février 2015. Et cette ville, je sais c'est laquelle... J'y vivais. Mais quand j'ai été voir la maison du père de Sobokuna, ce dernier m'a dit qu'il était parti, et qu'il n'était sûrement plus dans la ville. Je suis arrivée trop tard, malheureusement... Mais Sena est encore dans la ville, selon lui. La famille de Sobokuna et celle de Sena s'entendaient très bien, et le père de mon petit ami connaissait les parents de Sena. Ce qui explique pourquoi il sait ça.

Je me suis dirigée vers le lycée. Avec ces couleurs rose saumon dégueulasse... Comme tout les lycées du monde, on dirait. Je dit ça, mais je suis sûre que non... Enfin. Je rentre dans le lycée, et y cherche le bâtiment 'D'. D, comme Diclophage. Serait-ce une blague? Sûrement...

« Vous cherchez quelque chose? »

Une fille aux cheveux noirs, avec une belle tresse passant au dessus de son épaule droite, et les cheveux un peu en bataille. Les yeux bleus, et des lunettes grises, fièrement arborées. Assez grande, du moins plus que moi. Une poitrine assez souple, un peu comme la mienne, et un corps fin. C'est Sena. Je comprends maintenant pourquoi les garçons du lycée se battaient pour l'avoir... Elle est vraiment belle.

« Tu ne me reconnais pas, pauvre idiote?
- Euh... Non? balbutia Sena.
- Sayrô Akai! La petite amie de Sobokuna! »

Un sourire se dessine sur nos visages. Sena sautille sur place, toute joyeuse.

« Qu'est-ce que tu deviens, Sayrô?! s'exclama Sena, joyeuse.
- Je viens par ici, j'avais besoin de tes services ~
- Ah? Je suis toute à toi, mais avant, raconte moi ce que tu fais de ta vie ♥ »

Sena et moi avons bu tout l'après midi. Nous ne tenons pas vraiment l'alcool, mais bon. On s'est bien marrée, cet après midi. Elle me fit loger chez elle, après avoir déposé le livre dans les archives de son CDI: seule elle y a l'accès et la clé.

Le lendemain, nous nous promenions dans un super marché. Je lui parlait de tout et n'importe quoi. Puis, naturellement, nous avons parlé de Sobokuna. Mes fossettes sont devenues rouges à cet instant.

« Tu comptes le revoir, Sobokuna? riait Sena, faudrait passer à l'acte pour fêter ça.
- Il n'est plus dans la ville, il a déménagé... soupirais-je, rouge, je suppose que tu peux me dire où il vit?
- Bien sûr... Dans la ville.
- Dans... Quoi?
- Il sort qu'une fois de chez lui, et il passe par ici faire ses courses en manga, jeux et ramens. Une loque. Ce con ne m'a pas reconnu, car j'ai changé de lunettes et grandit à fond, sans compter ma teinte de cheveux qui est plus sombre.
- Tu ne lui as pas parlé?
- Pas que ça à faire, il est trop pâle et trop fatigué pour ça.
- Oh... Le pauvre...
- Il fait souvent ces courses ici, donc. »

Je ne pu m'empêcher d'ignorer Sena après cette phrase. Je me précipite dans le magasin, après avoir vue une tignasse qui m'est connue... La tignasse bien à la Yukiteru.

À la caisse. C'est lui, en train de payer. Il prenait un manga, et de quoi manger pour la semaine. Est-ce que c'est lui? Je me précipite, passant devant la caissière d'en face, leur montrant que je ne pique rien, et me dirige vers Sobokuna, qui lui part vers la sortie. Je pris mon courage à deux mains, et dresse quelques paroles.

« Sobokuna? C'est toi? »

Il ne dit rien, il s'arrête et c'est tout. Je veux que ce soit toi, j'espère que c'est toi... Sobokuna. 

« S'il te plaît, lui dis-je sans qu'il ne se retourne, dis moi que tu te souviens de moi, Sobokuna.»

Il se retourne progressivement. Il est pâle, les yeux dominés par les cernes. Les cheveux en bordel, il ressemble vraiment à Yukiteru. Sa veste noire / grise le trahit, il est devant moi. Il est d'ailleurs au moins aussi grand que Sena.

« ... Sayrô? lança-t-il, l'air hésitant.
- Tu te souviens de moi?! m'écriais-je, en plein magasin.
- Euh... Oui, bien sûr! C-Comment aurais-je pu t'oublier? Ahah... »

Je sens les larmes se loger sous mes yeux.


« Tu es tout pâle, Sobokuna. Tu ne vas pas bien?
- Papa m'a viré, à mes 18 ans... J'suis devenu un insociable. Je passe mes journées chez moi, ne sortant que pour me payer de quoi vivre, ce qui explique peut être mon teint... me dit-il.
- Je vois. Dans ce cas, nous allons y remédier! Je vais te rendre un peu plus social! »

Enfin heureuse, et ignorant Sena, j'attrape son bras et le fait sortir du magasin. Sena comprendra.

Sobokuna... J'ai tellement de trucs à te faire voir, à te dire!  

Urasagi - Diclophage's WingsWhere stories live. Discover now