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Tom Odell - Heal

Une des chansons de mon film préféré (et un de mes livres préférés aussi) : Si je reste.

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Je ne sais pas combien de temps je reste dans cet état de choc. Mais, lorsque je reviens à la réalité, un homme se trouve face à moi. 

- Mademoiselle? Tout va bien? Cela fait cinq bonnes minutes que je vous appelle, s'inquiète-t-il. 

Je baisse les yeux sur mes mains puisque je me rends compte qu'elles sont pleines de sang. Tout comme mes vêtements. Mon sang ne fait qu'un tour et je me précipite contre un mur pour régurgiter le peu de chose que j'avais dans l'estomac. Je me sens tellement faible et démunie devant cette situation. Je frotte énergiquement mes mains entre elles sans les regarder pour éviter cette vue qui m'effraie tant. Pourtant, lorsque je tentais tant bien que mal de compresser la plaie de Bastian, je n'en avais rien à faire de ce foutu liquide rouge. Je voulais le sauver, je voulais qu'il vive.

- Est-ce qu'il va s'en sortir? je demande faiblement à l'homme qui essaye désespérément de me venir en aide.

- Oh. Vous êtes l'amie de l'homme qui est parti en urgence, c'est bien ça?

J'opine rapidement du chef, voulant qu'il me dise ce qu'il sache.

- Je ne sais pas grand chose. Il est dans un état grave et a perdu beaucoup de sang. La balle est entrée dans son flanc gauche mais je ne sais pas si quelque chose a été touché. Je ne peux rien vous dire de plus.

Cet homme est complètement inutile.

Je me lève et avance, les jambes flageolantes. Il faut que j'aille à l'hôpital.

- Mademoiselle, attendez. D'accord, nous allons sortir. Mais, ne regardez la salle sous aucun prétexte. Vous m'entendez?

- Pourquoi?

- Ce n'est pas beau à voir si vous voulez mon avis.

- Je n'en ai rien à faire! Je veux le voir! je m'exclame.

L'homme garde remarquablement bien son calme. Son bras sous mes genoux et l'autre dans mon dos, il me force à ne rien regarder et parcourt rapidement la salle tant redoutée. Je n'essaye même pas de regarder, sachant que je le regretterais amèrement par la suite. Lorsque je sens que nous sommes dehors, je le repousse et il me pose par terre. Au loin, je distingue Cédric, interrogé par les policiers. Il pose son regard sur moi, un long moment, avant de me boucher un désolé. Il peut se le mettre là où je pense. Je lui fais un geste peu élégant et m'empresse de chercher un moyen de transport qui pourrait m'amener à l'hôpital.

- Suivez-moi.

Je suis donc l'homme qui m'a amenée jusqu'ici. Il s'arrête à l'arrière d'une ambulance où une femme me prend en charge.

- Êtes-vous blessée? s'enquiert-elle. 

- Vous savez ce qui pourrait m'aider dans l'immédiat?

Elle me recouvre d'une de ces couvertures que l'on voit toujours dans les films. Mais, je n'en veux pas. Ce que je veux, c'est Bastian, en vie.

- Dîtes-moi.

- Pouvoir me laver les mains et aller à l'hôpital.

Je ne sais pas par quel moyen je parviens à m'exprimer si clairement mais, je sais ce que je veux.

- Il faut que je m'assure que vous n'avez rien d'abord.

- Mais je vais bien!

- Je n'en suis pas si sûre. Vous vous êtes ouvert l'arcade sourcilière.

Retrouvailles impromptuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant