Si j'avais su

1ère Partie - Prologue

- Maman, est-ce que je suis vraiment obligée d'y aller ?

- Oui ma chérie, l'école est obligatoire, tu le sais bien. Tout va bien se passer, m'a-t-elle promis en me caressant tendrement les cheveux. 

J'ai soupiré de manière désespérée et je suis montée dans ma chambre. Je me suis laissé tomber sur mon lit aux draps roses ornés de petites fées. J'aimais beaucoup ma chambre de petite fille, je m'y sentais bien. Elle était fraîche et assez simple, mis à part mon lit en forme de carrosse. Mes parents n'avaient mis qu'une semaine à la refaire et j'en étais ravie car je n'avais aucune envie de passer plusieurs semaines dans une chambre qui ne me correspondait pas du tout. Depuis une semaine que j'étais arrivée, c'était le seul endroit où je me sentais bien. En arrivant dans notre nouvelle maison, nous étions passés devant un parc avec des manèges et une fontaine. j'avais demandé à mon père si nous pourrions nous y rendre le lendemain. Il m'avait dit qu'on irait bientôt, mais pas le lendemain, faute de temps. 

J'avais une peur bleue d'aller dans ma nouvelle école. Dans mon ancienne classe de C.E.1, je n'avais pas d'amis. Au contraire, tout le monde se moquait de moi. Je n'avais jamais vraiment compris pourquoi. je pensais être comme les autres, mais apparemment, j'étais différente des autres et ça n'avait pas l'air de leur convenir.Tous les midis, je mangeais seule. Quand il fallait faire des travaux de groupe, j'étais seule. Au moment de faire les équipes en sport, j'étais seule. Personne ne m'aimait. Pas un seul être n'a su comprendre que j'étais humaine et que, comme tout le monde, je ressentais des choses. Malheureusement, le sentiment qui m'envahissait la plupart du temps était la tristesse. Parfois même la colère. Je n'avais jamais rien reproché à personne, dans mon ancienne classe, je me laissais faire, comme si c'était leur droit de me voler mon bonheur. Je m'étais promis de changer et d'affirmer mon caractère. Elle le jour du Changement approchait. Dans quelques heures, ces dernières années seraient du passé.