Telle une sirène sortant de l'eau
A la peau humide, comme l'herbe
Dégoulinante
de rosée.
Dans la clairière, au fond de la forêt
Le soleil baigne le rocher noir
Sur lequel tu trônes
Allongée.
Tes cheveux boivent l'aube
Une grâce divine imprègne tes mouvements
Autour de toi, les fleurs qui parsèment l'herbe
Rouges et violettes
Craignent que ta beauté
N'altère la leur
On eut dit
Que même les sons de la forêt
Les animaux de la terre, les oiseaux du ciel
Faisaient silence
Pour laisser ta voix divine et ta présence
Occuper tout l'éther
Qui était comme
Immobile
De peur de te mettre fin à ton idylle,
Toi, la vierge qui se pavane
Et moi, invisible à ma place
J'observe ton cœur
Voué à un autre cœur.
J'aimerais me pencher vers toi
Pour boire une gorgée de vie,
De rosée.
Je t'épargnerais
Les sentiments que l'on éprouve
Sans les prouver
Le trémolo de ta voix passe dans l'ivresse de la campagne,
Muette.
Oh, funeste idylle
Si tu ne veux pas de moi, abdique !
Il ne peut y avoir deux rois
Au royaume de mon cœur.