L'intrus

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Après avoir pédalé pendant un bon quart d'heure, je finis par arriver chez moi. J'adosse mon vélo à une pile de rondins de bois destinés à la cheminée. Tandis que je remonte l'allée de pierre noire en trottinant jusqu'au porche, une envie dévorante de glace à la praline sauce caramel m'assaillit. Je ne peux que me réjouir d'avoir eu la présence d'esprit d'en acheter à la supérette. Mais alors que je fouille avec empressement dans mon cabas bleu pour trouver mes clés, je me fige.

La porte principale est grande ouverte. Le hall est plongé dans une obscurité totale. Un frisson me parcourt l'échine. Je réfléchis à qui aurait pu s'infiltrer chez moi.

Ma mère sirote surement un cocktail sur une plage d'Australie à l'heure qu'il est. Elle à d'autres choses à faire, entre son boulot et ses nombreux petits amis, elle ne peut pratiquement jamais me retrouver. Ce n'est pas elle qui est entrée, j'en suis certaine. Ni mon demi-frère, il ne quitte Montpellier pour me voir que pour les fêtes de fin d'années tendit que mon meilleur et unique bon ami, Tom Chauvet, m'ignore complètement ces derniers temps à cause une dispute débile. Ils sont les seuls à posséder les clés de chez moi et aucun d'eux n'auraient laissé la porte grande ouverte.

La personne qui se trouve dans ma maison est donc entrée par effraction. 

Mon coeur bat à la chamade, je ressent presque le sang affluer à toute vitesse dans mes veines. Une chaleur intense m'envahit, j'étouffe, je suffoque. Je regrette momentanément de ne pas porter un couteau constamment dans mon sac comme me le conseillent les vieilles dames du village. Après tout, je vis seule et ma demeure se trouve dans un coin isolé, au milieu des bois. On ne sait quel genres de bêtes ou de psychopathes trainent dans ces coins sordides.

"Lenna, tu n'as pas peur, respire" Je tente de me persuader que tout va bien. De toute manière il est trop tard, je ne peux pas faire demi-tour. Non je ne peux pas enfourcher mon vélo et faire 50 minutes de route pour aller au commissariat, ou chez les Chauvet. Mais dans les deux cas on me rirait au nez. Mais quelle trouillarde je fais. Je pourrais m'enfuir, mais je ne le ferais pas.

Je m'introduis dans le hall d'entrée, tout est tellement sombre. Ça ne me dérange pas, je connais le moindre mètre carré de chaque pièces par coeur. Je tends l'oreille, des bruits étouffés me parviennent du deuxième étage. Il y a décidément quelqu'un. J'imaginais que les tueurs attendaient leurs victimes en préparant leurs armes et en regardant des photos d'elles petites, mais pas en visionnant leur feuilletons préféré!

Je pense à des milliers de choses en même temps. J'essaie de me remémorer les techniques d'étranglements que j'ai apprises au judo et qui m'étaient si familières deux ou trois ans plus tôt. Mais rien ne me reviens à l'esprit. Je panique.

J'avance prudemment dans le hall et je m'engouffre sans un mot dans la cuisine. Pour ne pas faire craquer le parquet, je marche sur la pointe des pieds. J'ouvre un tiroir, j'attrape le premier gros couteau qui apparait  et je me dirige vers l'escalier. Les marches grincent un peu, je les monte pourtant à pas de velours.

1er étage : Le son de la télé s'amplifie.

 2e étage :

Je suis devant la salle de jeu. La porte est grande ouverte. L'intrus est affalé sur le canapé. Je ne peux voir que son impressionnante carrure car il est allongé sur le ventre dans la direction opposée. L'inconnu porte une chemise grise ainsi qu'un jean slim noir taché. Il a des cheveux châtains, plutôt banals. Il regarde attentivement un dessin animé pour enfant. Ce fou attendait surement mon retour pour me violer ou me kidnapper afin de me vendre au marché noir.

Le manche du couteau commence à me bruler la main. Je ne dois pas rester plantée là sinon il va me repérer et je n'aurai plus l'avantage de pouvoir le surprendre. Je respire un bon coup et je me jette sur lui. Les réflexes du judo reprennent le dessus. Le gars n'a même pas le temps de riposter ou de bouger. Je suis déjà à califourchon sur lui; une main occupée à l'étrangler et l'autre qui appuie le couteau sur sa tempe. Son visage est plongé dans les coussins, il ne peut plus bouger. Mes doigts cruels le privent d'air, il suffoque. C'est pathétique. Je pensais qu'il allait offrir plus de résistance mais finalement j'avais gagné d'avance.

Il s'attendait à tomber sur une fille apeurée et sans défense. Mais il s'est visiblement trompé.

"Si tu bouges, je t'enfonce mon couteau dans la gorge, compris? Maintenant dis mois ce que tu fais dans MA maison sur MON canapé. Espèce de psychopathe " dis- je d'une voix si autoritaire que je réussis à me surprendre moi-même.

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MERCI!

Deux Foutues SaisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant