Love Game TOME 1 (TERMINÉ)

12. Lui

Je me dirige vers l'ascenseur avec nonchalance.

- Non, dit Abby avec un air désapprobateur.

J'arque un sourcil.

- Quoi, non ?

Faut toujours qu'elle se plaigne, celle-là. Je me disais bien que ce n'était pas normal si elle me suivait sans rien dire.

- On ne va pas prendre l'ascenseur pour un étage. C'est bien de faire du sport de temps en temps. On en a pas souvent l'occasion en paces, après tout.

Je reste incrédule.

- Tu crois qu'en descendant quelques marches, tu vas perdre une dizaine de kilos ? T'es sérieuse ?

Son visage s'assombrit instantanément. Quoi, j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Ses yeux lancent des éclairs. Je crois que je serais mort si c'était vraiment le cas...

- Tu insinues quoi exactement ?! Cingle-t-elle.

Je hausse les épaules. Qu'est-ce qu'elle veut que j'insinue ?

- Bah quoi ? Faut être réaliste.

- Non, mais j'ai le droit de te tuer ?!

Je secoue la tête sans comprendre.

- Mais qu'est ce qui te prends à la fin ? Pourquoi est-ce que tu t'énerves ?

- Tu viens de dire à demi-mot que j'étais grosse mais tout va bien !

Je fronce les sourcils.

- Je n'ai jamais dit que t'étais grosse.

- Ah oui ?! Et les dix kilos à perdre, ça sort d'où ?!

Ah oui... Je n'avais pas capté.

- Ah oui, dit-elle en imitant la mimique que tout le monde fait quand on a enfin compris un truc évident.

Je souris avant de m'avancer vers elle pour la consoler.

- Mais non, tu n'es pas si grosse que ça.

Elle me jette à nouveau un regard meurtrier. Quoi, j'ai fait une bêtise encore ?

- Tu sais que tu t'enfonces là ?

Ok. Il faut que je prenne les choses en main sinon on sera encore là dans trois heures. Je vais lui donner la preuve absolue qu'elle est bien comme elle est. Sans lui demander son avis, je la jette sur mon épaule.

Elle hurle en se débattant, en vain. Je descends les escaliers et sort du bâtiment pour déboucher dans la petite coure avant de la faire glisser de mon épaule. On se retrouve à quelques centimètres l'un de l'autre.

Mon cœur s'emballe.

On reste un moment à se regarder, elle avec colère et moi avec amusement. Je ne peux m'empêcher d'avoir une conscience aiguë de son corps contre le mien. Et je crois qu'elle la ressent aussi. C'est comme si l'atmosphère se chargeait en électricité. La tension est insoutenable.

Je dois me faire violence pour ne pas mordre la lèvre qu'elle mordille. Ce tique qu'elle a me rend fou. J'ai envie de lui faire la même chose.

De peur, je me recule pour restaurer une certaine distance entre nous, sinon je risque de perdre le contrôle de moi-même. Est ce qu'elle se rend compte de l'effet qu'elle me fait ? A la façon dont elle rougit, je ne crois pas. Tant mieux.

Je me passe la main dans mes cheveux en essayant de réprimer l'envie de lui demander si elle aussi ressent ce que je ressens, le cœur qui bat la chamade, les genoux qui semblent attirer par le sol... Je n'ai jamais ressenti ça avant. C'est déroutant.